Ce qu'est l'ANARCHIE et
plus encore l'ANARCHISME ?
Quelle est son histoire?
Nous vous proposons ces quelques textes, pour découvrir
ce que
peuvent bien être ces idées qualifiées
d'Anarchistes, de Libertaires où bien encore
d'Acrates.
Traduction de cette carte postale italienne
:
"l'Anarchisme c'est :
l'antiétatisme - la liberté - l'absence de gouvernement - l'autogestion - science - vérité - amour - harmonie - contre les profiteurs - altruisme fraternel - non-violence - sans-patrie.
L'anarchisme c'est la libération de l'humanité, le droit chemin vers un monde nouveau sans frontières, ni maîtres, ni esclaves. Tout doit appartenir à chacun, comme l'air et le soleil.
Il ne faudrait que quelques heures pour rendre l'humanité heureuse et ce serait de fait la fin de toutes les guerres."
ANARCHISME
par Pierre
Kropotkine (en 1911), pour
"l'Encyclopoedia britannica"
ANARCHISME, nom donné à un
principe ou une théorie de la vie et de la conduite selon
lesquels la société est conçue sans gouvernement
(du grec : sans autorité), - l'harmonie d'une telle
société étant obtenue non par la soumission
à la loi ou par l'obéissance à une quelconque
autorité, mais par de libres accords conclus entre des groupes
nombreux et variés, à base territoriale ou
professionnelle, constitués librement pour les besoins de la
production et de la consommation, aussi bien que pour satisfaire la
variété infinie des besoins et des aspirations d'un
être civilisé.Dans une société de ce type,
les associations volontaires qui commencent à couvrir tous les
champs de l'activité humaine prendraient une extension encore
plus grande - pour en arriver à se substituer à l'Etat
dans toutes ses fonctions.
Elles représenteraient un réseau serré,
composé d'une infinie variété de groupes et de
fédérations de toutes tailles et degrés,
locales, régionales, nationales et internationales -
temporaires ou plus moins permanentes - pour tous les buts possibles:
production, consommation et échange, communications,
organisations sanitaires, éducation, protection mutuelle,
défense du territoire, etc.; et, d'un autre côté,
pour la satisfaction d'un nombre sans cesse croissant de besoins
scientifiques, artistiques, littéraires et sociaux.
En outre une telle société n'aurait rien d'immuable. Au
contraire - comme on le voit bien dans la vie organique - l'harmonie
résulterait de l'ajustement et du réajustement toujours
modifié de l'équilibre entre la multitude de forces et
d'influences, et cet ajustement serait plus facile à obtenir
puisqu'aucune de ces forces ne jouirait d'une protection
spéciale de la part de l'Etat.
Si la société était organisée selon ces
principes, l'homme ne serait pas limité dans le libre exercice
de sa force de travail par un monopole capitaliste, maintenu par
l'Etat; il ne serait pas non plus limité dans l'exercice de sa
volonté par la crainte d'une punition, ou par
l'obéissance à des entités individuelles ou
métaphysiques, qui toutes deux mènent à la
destruction de l'initiative et à la servilité de
l'esprit. Il serait guidé dans ses actions par son propre
jugement qui recevrait forcément l'influence d'action et de
réaction libres entre lui-même et les conceptions
étiques de son entourage.
L'homme serait ainsi capable d'obtenir le développement
complet de toutes ses facultés, intellectuelles, artistiques
et morales, sans être entravé par le surcroît de
travail que lui imposent les monopolistes capitalistes par la
servilité d'esprit du grand nombre. Il pourrait ainsi
atteindre sa totale individualisation, ce qui est impossible aussi
bien dans le système moderne de l'individualisme que dans
n'importe quel système de socialisme d'Etat ou soi-disant
Volkstaat (Etat populaire).
Les auteurs anarchistes considèrent, en outre, que leur
conception n'est par une utopie construite sur une méthode a
priori après avoir pris quelques désirs comme
postulats. Ils maintiennent qu'elle dérive d'une analyse de
tendances déjà existantes, même si le socialisme
d'Etat trouve temporairement faveur auprès des
réformistes. Le progrès des techniques modernes, qui
simplifie considérablement la production de tous les biens
nécessaires à la vie; l'esprit grandissant
d'indépendance; et la progression rapide de la libre
initiative et du libre jugement dans toutes les branches de
l'activité - y compris celles qui étaient autrefois
considérées comme étant du domaine propre de
l'Eglise et de l'Etat - renforcent fortement la tendance de
suppression des "gouvernements".
Petite histoire de
l'anarchisme empruntée
à Marianne Enckell.
Définition contemporaine d'Anne Archet.