"La Commune, Louise sur les barricades" d'après Steinlen
(Musée du Petit Palais Genève)
Ephéméride Anarchiste
22 janvier
Ernest Coeurderoy (dessin d'Albin en 1926)
Le 22 janvier 1825,
naissance d'Ernest COEURDEROY, à Avallon (Yonne).
Ecrivain, socialiste puis anarchiste.
Interne des hôpitaux, en 1849, suite à ses positions
radicales, il est contraint à l'exil en Suisse d'où il
est expulsé en 1851. Il se réfugie à Bruxelles,
puis à Londres. Il décrira plus tard cette
expérience dans: "Jours d'exil". En septembre 1852, parait :
"De la révolution dans l'homme et dans la
société". Durant les années 1853-1854,
Coeurderoy voyage en Espagne, puis en Italie où il publie,
à Turin "Hurrah! Ou la révolution par les Cosaques".
D'autres livres annoncés ne seront jamais publiés.
Malade, il se déplace encore en Europe, propagandiste de la
Fraternité et de la résistance à l'oppression.
Installé en Suisse, dans le canton de Genève, il s'y
suicide (le 25 ?) octobre 1862.
"Pour faire passer la
révolution, comme un fer rouge, à travers ce
siècle, une seule chose est à faire : démolir
l'Autorité. (...) Que chacun s'interroge et qu'il dise si
c'est de gré ou de force qu'il supporte qu'un autre se
proclame son maître et agisse comme
tel."
in "Jours d'exil". 1853-1855
Urusula K. Le Guin
(à la une de " Tierra y Libertad" de février 2018)
Le 22 janvier 2018, mort d'Ursula Kroeber Le GUIN à Portland (Oregon)
Ecrivaine américaine "icône de la littérature" de science-fiction et de fantasy, elle est aussi anarchiste, pacifiste et féministe.
Elle est née le 21 octobre 1929 à Berkeley (Californie). Elle est la fille de l'anthropologue Alfred Louis Kroeber et de l'écrivaine Theodora Kroeber. Dès l'âge de 11 ans elle se passionne pour la science-fiction et tente de faire publier un premier texte. Ses études se déroulent au Radcliffe College de l'Université Harvard et à l'Université Columbia à New York. Après l'obtention d'une bourse d'études Fulbright, elle part pour la France où elle rencontre l'historien américain d'origine française Charles Le Guin avec qui elle se marie en 1953 à Paris. En 1952 elle présente une thèse sur Les idées de la mort dans la poésie de Ronsard. En 1958 elle s'installe à Portland (Oregon). Ses premiers écrits ne concernent pas l'histoire fantastique de contrées imaginaires mais ce sont ces derniers qui lui permettront de publier régulièrement à partir des années 1960.
En 1966, son premier roman remarquable est "Le Monde de Rocannon", mais elle ne devient célèbre qu'à partir de la publication en 1969 de son roman "La Main gauche de la nuit" qui parle de personnes qui alternent leur genre sexuel entre homme et femme (approches et questionnements sur le genre et l'identité sexuelle sans précédent à l'époque de sa parution).
La plupart de ses écrits de science-fiction se distinguent par l'importance qu'ils accordent aux sciences sociales comme la sociologie ou l'anthropologie. Ses œuvres délivrent souvent un message sur notre époque par le biais des cultures extraterrestres inhabituelles. Son livre le plus souvent cité et le plus lu est "Les Dépossédés" (1974) roman utopique anarchiste, mais c'est une utopie ambigüe où un scientifique anarchiste rentre en conflit avec la société anarchiste elle-même et avec les conventions sociales étouffantes qui mûrissent à la place des lois, mais c'est aussi l'histoire d'une société anarchiste qui, malgré sa grande imperfection, l'emporte sur le capitalisme et le communisme d'Etat. Par ailleurs, elle est connue pour sa capacité à créer des mondes crédibles peuplés de personnages très humains. Ainsi, ses œuvres dans le domaine de la fantasy (Cycle de Terremer) sont beaucoup plus centrés sur la condition humaine que ceux d'autres auteurs.
Influencée à la fois par l’anarchisme et le taoïsme, elle invente des civilisations extraterrestres qui sont le reflet de certaines de nos préoccupations actuelles, mettant en avant la relativité des modes de vie et des constructions intellectuelles, aucune ne pouvant s’affirmer comme définitive. Certains de ses livres sont réunis en séries, dont les plus connues sont le Cycle de l’Ekumen et le Cycle de Terremer. En 2002, le jury du prix Nebula (qu'elle a reçu six fois) lui décerne le titre de grand maître de la science-fiction. Elle a aussi reçu cinq fois le prix Hugo et dix-neuf fois le prix Locus.
Nous ne pouvons citer dans cette courte biographie les très nombreux titres des ouvrages qu'elle a écrits durant sa carrière, près de cinquante romans, traduits dans plus de quarante langues.
Citations diverses : "Vous ne pouvez pas acheter la révolution, vous ne pouvez pas fabriquer la révolution, vous pouvez seulement être la révolution, c'est dans votre esprit ou c'est nulle part ailleurs."
"Qu'est-ce qu'un anarchiste ? C'est celui qui, en choisissant, accepte la responsabilité de son choix."
"N'as-tu jamais réfléchi au fait que le danger accompagne le pouvoir comme l'ombre la lumière ?" - "Renier le passé, c'est nier le futur".
Le 22 janvier 1903, naissance d'Helmut RUDIGER
Le 22 janvier 1911,
naissance de Charles
LAISANT (frère de Maurice)
Le 22 janvier 1915, mort de David BELONIE
L'attentat contre Louise Michel au Havre, gravure de presse
Le 22 janvier 1888, au Havre
(France), attentat contre Louise
MICHEL. Alors qu'elle donne une conférence, un homme lui
tire dessus et l'atteint à la tête. Elle n'est cependant
que blessée, et témoignera par la suite pour
l'acquittement de son agresseur.
Les Obsèques de Louise Michel
Eau-forte d'Albert Peters-Desteray.
Le 22 janvier 1905,
enterrement de Louise MICHEL. Un
cortège de plus de 100 000 personnes accompagne son cercueil.
Parti à 8 heures de la gare de Lyon à Paris, il
n'arrive qu'à 17 heures au cimetière de Levallois
où elle sera enterrée. Le préfet Lepine, qui
tente de suivre le cortège, en est chassé par les
anarchistes. La cérémonie s'achève par un grand
meeting, où Benoît
Broutchoux, Charles Malato et
Séverine prennent la
parole.
Carte postale des funérailles de Louise
Michel
Le cercueil est descendu du char.
L'armée tzariste tirant sur les manifestants,
le dimanche 22 janvier (9 janvier, dans le calendrier Julien) 1905
Le 22 janvier 1905, "Dimanche rouge" de Saint Petersbourg.
L'armée tire sur une manifestation d'ouvriers et de paysans
venus réclamer des réformes sociales au Tsar. Plus de
mille manifestants sont tués. C'est le début de la
première révolution russe. Dès le lendemain, Voline fait partie du premier soviet,
constitué pour venir en aide aux victimes de la
répression.
°
Article du "Petit Parisien" du 23 janvier 1923 (photos de Marius Plateau et de Germaine Berton)
Le 22 janvier 1923, rue de Rome à
Paris, attentat de Germaine BERTON. La
jeune anarchiste se rend au siège de "L'Action
Française" (organisation d'extrême-droite), dans le but de tuer Léon Daudet,
propagandiste haineux. Celui-ci étant
absent, elle est reçue par Marius Plateau, secrétaire général de la Ligue d'Action Française et chef des "Camelots du roi" (milice d'extrême-droite) qui
l'agresse verbalement. Elle lui tire dessus et le tue, puis tente de
se suicider (sans succès).
Lors de son procès, Séverine, Louis Lecoin et bien
d'autres viendront la soutenir et
elle sera finalement acquittée.
Le soir même du 22 janvier "les Camelots du roi" saccagent l'imprimerie de "L'Oeuvre" et les bureaux de "L'Ere Nouvelle" et tenteront en vain d'arriver jusqu'au siège de "L'Humanité".
Le lendemain 23 janvier, la police cherchant vainement qui pouvait avoir armé Germaine Berton perquisitione les locaux de "La Librairie Sociale" (siège du "Libertaire"), de l'Union Anarchiste", de "La Fraternelle", et les domiciles des militants les plus connus.
En-tête du numéro 2 de février 1962
En janvier 1963, sortie à Milan (Italie) du premier numéro du journal "Materialismo e Libertà" sous titré "Periodico di Azione et studi libertari", publié par le groupe des jeunes libertaires de Milan qui allait devenir le "Gruppo giovanili anarchici federati" (GGAF). Giovanni Corradini en sera le directeur de publication. Y collaboreront Amedeo Bertolo, Roberto Ambrosoli, Luigi Gerli et Eliane Vincileoni. Le tirage sera de mille exemplaires par numéro. Mais seulement trois numéros verront le jour un autre en février et le dernier en mai 1963.
Le numéro 2 est numérisé ici.
Le titre ressortira en 1964 (3 numéros) mais en tant que "Organo della F.I.J.L (sezione italiana)" publication réservée aux militants anarchistes.
En-tête du numéro 51 de septembre-octobre 1980
Le 22 janvier 1975, sortie
à Almada (Portugal) du premier numéro du mensuel "Voz Anarquista". Il est édité
par le "Centre de Culture Libertaire" d'Almada et en particulier par Francisco Quintal.
Le dernier numéro paraîtra en janvier 1984.