Voline : La révoution inconnue

Couverture de "La Révolution inconnue" de Voline
(publiée à Paris par "Les Amis de Voline" le 30 juin 1947).

Ephéméride Anarchiste

11 août 

 

Voline

Voline

Le 11 août 1882, naissance de VOLINE, de son véritable nom : Vsévolod Mikhaïlovitch EICHENBAUM, à Tikhvine près de Novgorod, Russie.
Figure importante du mouvement anarchiste russe et international.
En 1901, alors qu'il fait des études de droit à St-Pétersbourg, il rompt avec sa famille et s'engage dans le mouvement socialiste révolutionnaire russe. Après le "Dimanche rouge" de janvier 1905, il fait partie du premier Soviet créé pour venir en aide aux victimes. En novembre 1906, il prend part à une insurrection dans l'île de Kronstadt; il est arrêté et emprisonné avant d'être déporté en Sibérie d'où il parvient à s'échapper et à rejoindre la France en 1907. En 1911, il évolue vers l'anarchisme et participe à l'action antimilitariste contre la guerre mais, sous le coup d'un mandat d'arrêt, il quitte la France le 6 août 1916 et rejoint clandestinement les Etats-Unis. Il y milite au sein de "l'Union des ouvriers russes" et collabore à l'hebdomadaire anarcho-syndicaliste "Golos Trouda". En 1917, après la chute du Tsar, il retourne en Russie où il fait paraître avec Alexandre Schapiro "Golos Trouda". En 1918, il se rend en Ukraine, puis à Koursk, où il organise en novembre la première conférence de la "Confédération anarchiste Nabat". Il édite ensuite le journal "Nabat". Lorsque la liberté de la presse est supprimée par les bolcheviques, il rejoint, durant l'été 1919, 1e mouvement makhnoviste où il s'occupe des questions d'éducation et de culture avant d'être nommé responsable du conseil militaire insurrectionnel. Victime du typhus il se rend à Moscou pour y être soigné, mais il est arrêté et livré début 1920 à la Tchéka. Libéré en octobre 1920, il est à nouveau arrêté le 24 décembre (veille du Congrès du "Nabat"). C'est grâce à une grève de la faim suivie par une dizaine de compagnons (dont Maximov et Flechine) et à l'intervention inattendue de délégués syndicaux européens qu'il recouvre la liberté (alors qu'il était condamné à mort par Trotski). Banni de Russie, il rejoint en 1922, à Berlin, les compagnons de la FAUD; il y crée le journal "L'Ouvrier anarchiste" (en russe), traduit le livre d'Archinov sur le mouvement makhnoviste et publie "La Répression de l'anarchisme en Russie soviétique". En 1925, il s'installe en France et milite au "Groupe d'études sociales". En juillet 1926, il participe avec Makhno au congrès de "l'Union anarchiste". Après avoir traduit en français la "Plateforme d'organisation", Voline et quelques compagnons publient la "Réponse à la plateforme" (l'organisation est alors au centre des discutions et discordes entre les anarchistes). En 1930, il fait partie, avec Sébastien Faure, de l'équipe de rédaction de "L'Encyclopédie anarchiste". Il poursuit dans ses écrits la dénonciation des crimes du bolchevisme: "le fascisme rouge"(1934). En 1936, il prend part à la création de la "Fédération Anarchiste Française", anime le groupe "Synthèse anarchiste" et collabore aux journaux "L'Espagne nouvelle", "Terre libre" (où il dénonce la participation des anarchistes au pouvoir en Espagne). En 1939, il s'installe à Marseille où, avec Arru, il crée en 1941 le "Groupe anarchiste international". En mai 1945 il tombe malade, son fils Léo le conduit à Paris, où il meurt le 18 septembre 1945.
En 1947, Jacques Doubinsky au nom de "l'Association des amis de Voline" publie son oeuvre posthume : "La Révolution inconnue".
"Les anarchistes condamnent l'Autorité intégralement, sans aucune concession, car la moindre autorité avide de s'affermir et de s'étendre est aussi dangereuse que la plus développée, car toute autorité acceptée comme un "mal inévitable" devient rapidement un mal inéluctable."
in Encyclopédie anarchiste à Autorité.

 

 Léon Prouvost

Léon Prouvost

Le 11 août 1921, mort de Léon PROUVOST, à St-Raphaël (Var), surnommé "Le Philanthrope libertaire".
Militant anarchiste individualiste, antimilitariste et anticlérical.
Il naît le 28 septembre 1856 à Roubaix, fils d'une famille bourgeoise du nord de la France, il fait prospérer les affaires de ses parents jusqu'à l'âge de 48 ans, mais après deux mariages et fortune faite, il s'installe en 1904 à St-Raphaël, découvre les idées libertaires et s'intéresse aux "Milieux libres". Profondément anticlérical (depuis son enfance passé dans un collège religieux) il devient en 1906 le secrétaire de "L'Emancipatrice" (section de la Libre Pensée de ...Raphaël). De 1912 à 1913, il publie "La Revue sociale", organe de propagande individuelle qui, outre l'antimilitarisme et l'action antireligieuse, propose le végétarisme, la suppression du tabac et de l'alcool comme hygiène de vie.
Ami de Lorulot, il publie un supplément antireligieux à "L'Idée Libre" et organise en 1917 une bibliothèque mobile. Il collabore également à "La Feuille" de Jules Vignes, au "Réveil de l'esclave" et à "La Mêlée" de Pierre Chardon.
Inquiété à plusieurs reprises pour "propagande antimilitariste et incitation de militaires à la désertion ou à la désobéissance" (condamné à 1 an de prison en 1915), il est à nouveau perquisitionné le 27 juillet 1921. Quelques jours plus tard, il met fin à ses jours après avoir légué une partie de sa richesse à Lorulot.

 

 

 

Dans la nuit du 11 au 12 août 1935, mort de Jean-Gabriel GOUJON.
Militant coopérateur et libertaire.
Il naît en juin 1859, à Paris, dans une famille protestante originaire de St-Foy-la-Grande (Gironde), comme un certain Elisée Reclus. Reçu à l'Ecole polytechnique, il fait ensuite une carrière dans le génie militaire d'où il sortira lieutenant-colonel.
Mais c'est durant sa carrière atypique qu'il s'intéresse au mouvement coopératif et adhère à plusieurs sociétés coopératives. Mis en retraite après guerre, il devient un militant de l'Union des coopérateurs. Proudhonien, mais aussi antireligieux, il collabore régulièrement à la presse anarchiste dont le journal "Plus loin" du Dr Pierrot, mais aussi au "Libertaire", à "La Voix libertaire", ou à "L'Encyclopédie anarchiste" de Sébastien Faure.


 


 fil bombe

 arrestation par Vallotton

Détail de "L'anarchiste" dessin de Vallotton

Le 11 août 1898, à Bruxelles, le commissaire de police Monmaerts, venu pour arrêter l'anarchiste Henri WILLEMS à son domicile, est reçu par des coups de feu. Willems parvient à s'enfuir poursuivi par la foule et les policiers sur lesquels il décharge à vingt-deux reprises ses armes.
Henri Willems, jeune ouvrier sculpteur, était en 1893 l'administrateur du "Libertaire" belge, journal qui sera interdit par la police le 20 février 1894, à la suite de la parution d'articles incitant à la désobéissance civile où saluant la mémoire d'Auguste Vaillant. Arrêté début 1895, Willems sera condamné à deux ans et demi de prison pour ses articles écrits dans "Le Libertaire" et dans le journal "L'Antipatriote".

 

 

 

 fil bombe

 

Le 11 août 1905, à Buenos-Aires, le président argentin Manuel Quintana échappe à l'attentat d'un jeune anarchiste catalan, Salvador PLANAS VIRELLA. Celui-ci agissant seul et voulant venger les ouvriers massacrés lors de la manifestation du 21 mai, tente de tuer le président qui se dirige en voiture vers le siège du gouvernement, mais pourvu d'un pistolet défectueux, il ne réussit pas à faire feu. Il est aussitôt arrêté et "interrogé" avant d'être emprisonné.
Né à Sitges (Catalogne) en 1881, Salvador Planas Virella émigre en Argentine en 1901 et travaille comme lithographe et typographe dans divers ateliers ainsi que pour le journal anarchiste "La Protesta Humana". Licencié après un désaccord avec un patron, il est arrêté et interrogé par la police avant d'être remis en liberté. Durant les années 1904-1905, les persécutions anti-ouvrières étaient à son comble, toute action militante s'exposait à une féroce répression, la police et de l'armée n'hésitant pas à tirer sur la foule pour disperser les manifestations, comme le 21 mai 1905.
Les organisations ouvrières réduites à l'impuissance, les appels à la violence individuelle fleurissent alors dans la presse militante anarchiste, comme ces extraits de la "Protesta": "Comment est-il possible que tant de douleur accumulée [...] ne trouve pas sa réponse logique, son audacieux vengeur ?" ou "Contre la tyrannie de Quintana... nous devons opposer l'action individuelle..."
Arrêté après son attentat raté, Salvador Planas passera en procès le 10 septembre 1905. Son avocat plaidera alors une instabilité mentale, mais n'arrivera pas à le soustraire à la prison.

 

 

fil chouette

 

journal "L'Emancipateur" n1

En-tête du premier numéro daté du 11 août 1906

Le 11 août 1906, à Stockel-Bois (près de Bruxelles), sortie du premier numéro du journal "L'Emancipateur" Organe du Groupement Communiste Libertaire. Cet hebdomadaire est l'organe de la Colonie libertaire à Stockel-Bois, fondée par Emile Chapelier, qui est également le responsable du journal, Georges Thonar en étant l'adminstrateur et l'imprimeur. Le journal cessera de paraître en décembre 1906 après 13 numéros parus (dont certains doubles). Le journal "Le Communiste" lui succèdera en juin 1907.
Epigraphe : De chacun selon ses forces; à chacun selon ses besoins.
Numérisé sur : ici.

 

 

fil chouette 

 

journal Golos Truda n° 2 NYC 1911

En-tête du numéro 2 du 1er avril 1911, publié à New York
Quelques numéros numérisés ici.

 journal Golos Truda de New York

En-tête du numéro 14 du 4 décembre 1914, hebdomadaire russe publié à New York
(doc. Mundaneum, Mons, Belgique)

journal "Golos Truda" en Russie

En-tête du journal en Russie en 1917

Le 11 août 1917, à Pétrograd (Russie), sortie du premier numéro de "Golos Truda" (La Voix du Travail), journal de "L'Union pour la propagande anarcho-syndicaliste" publié par Voline dès son retour d'Amérique.
A noter que le journal a d'abord été publié à New York
, à partir de 1911, par des ouvriers anarchistes russes ayant émigré en Amérique. Lorsque éclata la révolution russe en 1917, un certain nombres de militants retournèrent en Russie (ou y seront expulsés d'Amérique) le journal pris ses quartiers à Pétrograd, intégrant le mouvement anarcho-syndicaliste et se prononçant pour une véritable révolution sociale, mais il finira par être interdit par le pouvoir bolchevique et saisie par la Tchéka en août 1918, laquelle arrêterant un certain nombre de militants.
Malgrès l'interdiction le groupe "Golos Truda" a continué à publier un journal à Pétrograd et Moscou, en décembre 1919. Le groupe se cantonnera ensuite dans un rôle éditorial, publiant des classiques de l'anarchisme dont les oeuvres complètes de Bakounine, jusqu'en 1922. Le groupe finira par être tolalement éliminé en 1929 avec l'arrivée de Staline au pouvoir.
A noter que le journal a également été interdit par le ministère de Postes aux Etats-Unis. Il sera remplacé par une nouvelle version de "Khleb i Volia"
(Pain et Liberté) publié à partir du 26 février 1919, mais à son tour interdit aux Etats-Unis et au Canada pour cause d'anarchisme.

 

 

 fil zig

 

Le 11 août 1937, en Espagne, le gouvernement républicain, obéissant aux communistes, dissout par décret le "Conseil d'Aragon", dernier bastion révolutionnaire où les idéaux anarchistes de révolution sociale et de communisme libertaire étaient mis en pratique depuis un an dans les collectivités agricoles aragonaises. Son président Joaquín ASCASO (cousin de Francisco Ascaso) ainsi que les autres membres du conseil sont arrêtés. Pour mater tout mouvement de révolte de la part des paysans, le gouvernement envoie la 11e division commandée par le stalinien Líster. Celui-ci détruit toutes les réalisations collectives et contraint les paysans à restituer les terres et outils aux riches propriétaires fonciers. Il fait également arrêter plus de six cent militants de la CNT (dont certains seront fusillés au nom du retour à l'ordre étatique).

 

 

 fil zig

 

Le 11 août 1964, à Madrid, arrestation du militant libertaire Fernando Carballo Blanco et de l'anarchiste écossais Stuart Christie. Ce dernier est soupçonné par la police d'être venu en Espagne remettre des explosifs à Fernando, dans le but de commettre des attentats contre le régime franquiste, si ce n'est contre Franco lui-même. Le 2 septembre 1964, le conseil de guerre condamnera Carballo à 30 ans de prison et Christie à 20 ans.