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Mur de Berlin en septembre 2009

Ephéméride Anarchiste

6 novembre

Maria Bruguera ° Maria Bruguera

María Bruguera

Le 6 novembre 1915, naissance de María BRUGUERA PEREZ, à Jerez de la Caballeros (Espagne).
Militante féminine anarchiste du groupe "Mujeres Libres".
Fille et soeur de militants anarchistes, elle se joint aux "Juventudes Libertarias" (Jeunesses Libertaires) dès leur création en 1932 et participe en particulier aux activités du groupe artistique et théâtral dénommé "Ni dios ni amo" (Ni dieu ni maître).
En 1937, les troupes franquistes entrent dans le village, elle est arrêtée en novembre, avec plusieurs membres de sa famille, bien qu'enceinte de 4 mois. Son compagnon Francisco Torrado Navarro sera quant à lui fusillé ainsi que sa mère Elisa Pérez Moreno. Condamnée à la réclusion à perpétuité elle souffrira des années durant dans différentes prisons avant d'être libérée en décembre 1945. Elle s'unie alors au compagnon Aureliano Lobo (mort en 1976) et rejoint la lutte clandestine dans le comité de "Mujeres Libres" (Femmes Libres) en liaison avec le Comité Régional du Centre de la CNT. Après la mort de Franco, elle prend part à la reconstruction de groupe "Mujeres Libres" de Madrid et milite dans la section Santé de la CNT. Elle sera ensuite une des cofondatrices de la revue "Mujeres Libertarias". Elle est morte à Madrid le 26 décembre 1992.

 

Manuel Buenacasa

Manuel Buenacasa Tomeo

Le 6 novembre 1964, mort de Manuel BUENACASA TOMEO, à Bourg-lès-Valence (Drôme, France).
Figure importante de l'anarchisme et de l'anarcho-syndicalisme espagnol.
Il est né le 7 juillet 1886 à Caspe (Aragon). En 1900, il est envoyé dans un couvent de séminaristes en Andalousie, qu'il quitte cinq ans plus tard, devenu athée. En 1905, à Saragosse, il travaille comme charpentier et devient secrétaire de la Société (de résistance) ouvrière, mais subit une première condamnation de six mois de prison. En 1910, il dirige le journal "Cultura y Acción" mais à cause de la répression, il s'exile en France en 1911, puis en Angleterre où il rencontre Malatesta. Il est de retour en Espagne, à Barcelone, en 1914 (après l'amnistie), et rencontre Anselmo Lorenzo, Angel Pestaña et Salvador Segui. En 1915, il revient à Paris où il fait partie du "Comité de relations internationales anarchistes" et rencontre Lénine en Suisse. Il rentre en Espagne en 1918, et est délégué de la CNT au Congrès de la FNA (Fédération nationale des ouvriers agricoles) à Valence. Le 24 novembre 1918, il prend part à Saragosse à un meeting aux côtés de Pestaña. Membre du Comité Régional catalan de la CNT, il en devient le secrétaire national et réalise une tournée de conférences dans le Levant et en Andalousie qu'il termine en prison. Début 1919, il est arrêté et emprisonné, avec d'autres militants, sur le navire "Pelayo".
Libéré, il se charge ensuite de l'organisation, à Madrid, du Congrès de décembre 1919, de la CNT. Il dirige ensuite le journal "Solidaridad Obrera" à Bilbao, jusqu'à septembre 1920. Il se lie avec Durruti et organise la grève générale à Saragosse, pour protester contre l'assassinat de Francesc Layret par les pistoleros. Il assiste au premier congrès de la "CNT del Norte" (de la région Nord). En 1922, il publie à nouveau "Cultura y Acción" et l'année suivante organise une Conférence nationale à Saragosse et un congrès anarchiste qui accepte le principe de la création d'une "Fédération nationale des groupes anarchistes" embryon de la future FAI.
Il organise également l'évasion de prison de Francisco Ascaso. Il déploie une intense activité militante et tentera d'organiser un soulèvement contre la dictature de Primo de Rivera. En 1925, il publie "El Productor", mais est contraint de nouveau à l'exil en 1926. Il revient deux ans plus tard, pour de nouveau fuir en France en 1929. En exil à Toulouse, il y crée un atelier de menuiserie, mais il sera expulsé de France l'année suivante. Après la chute de la dictature, il participe au renouveau de la CNT, mais sans y occuper un poste de responsabilité. Durant la guerre civile, il lutte en Aragon et dirige une Ecole de militants. En janvier 1939, il assiste à Barcelone à la dernière réunion du Mouvement libertaire, où il appelle à défendre Barcelone jusqu'à la mort.
Après avoir traversé les Pyrénées, il est interné dans les camps de concentration français, d'où il sortira très affaibli. En 1943, il se fixe près de Valence (France), où il travaille à la reconstruction de la CNT en exil. Il assiste au plénum de décembre 1943, à Marseille et intervient au meeting cénétiste de Toulouse en 1944.
Ce grand organisateur prendra également part à la réalisation du Congrès cénétiste de l'exil, à Paris, en 1945 (de scission).
Il a encore participé au Congrès de la CNT de 1961.
Il a contribué à la publication de nombreux journaux comme "Tierra y Libertad" et "Solidaridad Obrera".
Il est l'auteur de plusieurs ouvrages historiques importants, parmi lesquels: "El movimiento obrero español 1886-1926"

 

 Henri Jeanson

Henri Jeanson
(photo publiée dans le n° 33 de SIA le 29 juin 1939)

Le 6 novembre 1970, mort d'Henri JEANSON, près de Honfleur (Calvados), France.
Journaliste, pamphlétaire, dialoguiste de cinéma et pacifiste libertaire.
Fils d'un professeur, il naît le 6 mars 1900, à Paris. En 1917, après divers petits métiers, il devient journaliste au journal "La Bataille" organe de la CGT. Remarqué pour sa plume redoutable, il travaille ensuite dans divers journaux le"Journal du peuple", les "Hommes du Jour", le "Canard enchaîné" etc.
Passionné par le théâtre, il écrit de nombreuses pièces, mais c'est comme dialoguiste pour le cinéma qu'il atteint la notoriété avec des films comme "Pépé le Moko" et "Carnet de bal" en 1937, "L'Entrée des artistes" et "Hôtel du Nord" en 1938, etc.
Antimilitariste, ses articles publiés dans le journal "Solidarité Internationale Antifasciste" et sa signature du tract de Louis Lecoin, "Paix immédiate", lui vaudront d'être arrêté le 6 novembre 1939, à Meaux (où il avait pourtant répondu à l'ordre de mobilisation). Le 20 décembre 1939, il est condamné par un tribunal militaire à 5 ans de prison pour "provocation de militaires à la désobeissance". Mais soutenu par diverses personnalités du cinéma et de la littérature, il est libéré au bout de 5 mois. Durant l'occupation, il tente de faire sortir un journal indépendant "Aujoud'hui", mais début 1941, il est arrêté et emprisonné par les Allemands. Libéré, il restera dans la clandestinité jusqu'à la Libération. Il reprend alors son métier de journaliste (au "Crapouillot", au "Canard enchainé", à "Combat", à "l'Aurore") et de dialoguiste pour le cinéma "Boule de suif"(1945), etc.
"En ces temps où tout augmente, seule la liberté diminue"
Titre d'un de ses articles dans SIA.

 

Le 6 novembre 1887, mort d'Eugène POTTIER

 

Le 6 novembre 1933, mort de Jehan RICTUS

 

 

fil chouette

 

journal "El Comunista"

En-tête du premier numéro

Le 6 novembre 1895, à Saragosse (Aragon), sortie du premier numéro du journal "El Comunista" Périodique Ouvrier (anarchiste) publié par Juan Palomo. Il remplace le journal "El Invencible" victime de la répression. Seulement quatre numéros verront le jour, le dernier daté du 31 décembre 1895, dans lequel on trouve des informations sur le procès intenté contre le directeur d'El Invincible.

 

 

fil chouette

 

journal "Die Autonomie" n1

En-tête du premier numéro

journal allemand die autonomie

En-tête du numéro du 27 février 1892

Le 6 novembre 1886, à Londres, sortie du premier numéro de "Die Autonomie" Organe anarchiste-communiste (en langue allemande). Hebdomadaire publié par R. Gunderson et édité par Joseph Peukert, il s'arrêtera à son 211ème numéro, le 22 avril 1893. Quatre numéros numérisés ici.
A noter l'édition de brochures comme "Anarchistische Moral" (La Morale Anarchiste) de Pierre Kropotkine par le Gruppe "Autonomie" situé 6 Windmill Street, Tottenham Court Road, London, W.

Anarchistich moral / Kropotkine / Die Autonomie

 

 

 fil yeux

 

Le 6 novembre 1918, révolte au chantier naval de Kiel et de Hambourg. Création de conseils d'ouvriers. Trois jours plus tard, Berlin s'insurge à son tour, puis toute l'Allemagne, marquant le début de la révolution spartakiste.

 

 fil bombe

 

Le 6 novembre 1924, à Barcelone, en liaison avec le groupe qui tente de passer la frontière à Vera de Bidasoa, une tentative d'assaut est menée contre la caserne d'Atarazanas par des militants de la C.N.T , mais par manque de coordination l'opération échoue également. Deux militants arrêtés, José LLACER et Juan MONTEJO, passeront en Conseil de guerre. Condamnés à mort, ils sont exécutés le 10 novembre 1924.

 

 fil yeux

image évènement de Vera Bidassoa

In "Le Pélerin" n° 2489 du 16 décembre 1924

Dans la nuit du 6 au 7 novembre 1924, à Vera de Bidasoa (frontière Basco-navarraise). Un groupe de militants anarchistes de la C.N.T, franchit la frontière espagnole dans le but de provoquer une insurrection contre le régime dictatorial de Primo de Rivera. Une fusillade a lieu au matin avec la Garde civile. Deux gardes sont tués lors de l'affrontement. Les guérilleros sont aussitôt pris en chasse, ils tentent alors de retourner en France ; 2 militants sont tués, 4 sont blessés et 19 sont fait prisonniers.
Trois des militants arrêtés répondant aux noms d'Enrique GIL GALAR, Julián SANTILLÁN RODRÍGUEZ et Pablo MARTÍN SÁNCHEZ seront jugés le 14 novembre devant un Conseil de guerre, ils seront condamnés à mort (sans preuves de leur implication dans la mort des Gardes Civiles) et exécutés par le garrot vil, le 6 décembre 1924, à la prison de Pampelune (sauf Pablo Martin qui aurait réussi à se suicider juste avant son exécution, bien qu'un doute subsiste encore sur sa mort).

Conseil de guerre contre Pablo Martin - Enrique Gil - Juilan Santillan

Image du Conseil de guerre, les trois inculpés de dos, mais face à aux juges militaires

Pour une lecture passsionnante et bien documentée de ces évènements lire le roman historique de Pablo Martín Sánchez : L'anarchiste qui s'appelait comme moi. Ed. Zulma & La Contre Allée.