Couverture de "L'Homme et la Terre" d'Elisée Reclus en espagnol
(ouvrage traduit par Anselmo Lorenzo et publié par "L'Escuela Moderna" de Barcelone
Ephéméride Anarchiste
15 mars
Elisée Reclus
(photo Nadar)
Le 15 mars 1830, naissance
d'Elisée (Jacques-Elisée) RECLUS à Sainte-Foy-la-Grande (Gironde).
Géographe reconnu, penseur et
militant, figure importante de l'anarchisme.
Quatrième fils d'un pasteur protestant qui aura 17 enfants (dont 3 ne survivront pas), Elisée Reclus est élevé par ses grands-parents maternels.
En 1838, il retrouve ses parents à Orthez (Pyrénées-Atlantiques). En 1843, son père qui le destine à être pasteur l'envoie rejoindre son frère Elie à Neuwied en Prusse, dans un collège des Frères Moraves. Il y apprend l'allemand, l'anglais, le néerlandais et le latin, mais supportant mal l'enseignement religieux il rentre à Orthez en 1844 (à 14 ans) en passant par la Belgique. Il est ensuite placé chez une soeur de sa mère à Sainte-Foy où il suit les cours du collège protestant et obtient son baccalauréat en 1848. Etudiant avec Elie à la Faculté de théologie protestante de Montauban, en 1850, ils fuguent ensemble à pied jusqu'à la Méditerranée, et sont exclus de la Faculté à leur retour. Elisée retourne à Neuwied où il travaille comme maître répétiteur. En 1851, il va à Berlin, il y vit en donnant des leçons de français, tout en suivant les cours du célèbre géographe Karl Ritter. Il rentre ensuite (à pied) avec Elie jusqu'à Orthez.
Lors du coup d'Etat de Louis-Napoléon Bonaparte (2 décembre 1851), les deux frères manifestent leurs sentiments républicains, mais échappent à une arrestation en partant pour Angleterre où ils arrivent le 1er janvier 1852. Elie trouve ensuite un emploi en Irlande où Elisée le rejoint. Fin 1852, Elisée part pour l'Amérique et débarque en Louisiane où il vit en effectuant divers métiers avant de trouver une place de précepteur dans une famille de planteurs. Il gagne ensuite la Nouvelle-Grenade (Colombie) où il tente sans succès de créer une exploitation agricole. Gravement malade, il rentre en France durant l'été 1857. Il donne des cours de langues et entre à la Société de Géographie.
Le 14 décembre 1858, il se marie civilement avec Clarisse Brian, et s'installe avec Elie et sa compagne Noémie dans un appartement parisien. En 1859, il voyage en Allemagne du Nord puis en Suisse et collabore à la "Revue des Deux-Mondes" qui publie ses récits de voyage en Amérique. Il se déplace ensuite à travers l'Europe pour les éditions Hachette qui le chargent de rédiger des guides pour voyageurs. Sa compagne Clarisse donne naissance à deux filles : Magali (1860) et Jeannie (1863). En 1862 Elisée assiste à l'Exposition universelle de Londres. Le 1er octobre 1863, les deux frères et quelques amis fondent une banque coopérative : "la société du Crédit au Travail" pour aider à la création de sociétés ouvrières (elle fera faillite en 1868). Le 28 septembre 1864, "l'Association Internationale des Travailleurs"(AIT) est créée à Londres, Elisée et Elie adhèrent à la section parisienne des Batignolles. En novembre, ils rencontrent Bakounine à Paris, l'entente est immédiate et les deux frères adhèrent à la "Fraternité internationale", société secrète créée par Bakounine. En 1865, Elisée revoit ce dernier à Florence lors d'un séjour en Italie et en Sicile.
En septembre 1867, il assiste au deuxième congrès de l'AIT à Lausanne et au premier congrès de la "Ligue internationale de la Paix et de la Liberté" à Genève. Début 1868, paraît le premier volume de "La Terre" qui est un succès et lui vaut d'être reconnu comme un grand géographe. En septembre 1868, il assiste à Berne au 2e congrès de "La Ligue de la Paix et de la Liberté", il y fait profession d'anarchisme. Le 22 février 1869, Clarisse meurt après avoir donné naissance à une troisième fille (qui ne vivra pas). Durant l'été 1869, Elisée assiste à Londres à une séance du Conseil général de l'Internationale. Le 12 janvier 1870, il prend part à la manifestation lors des funérailles de Victor Noir. En mai, lors d'une réunion familiale, il s'unit librement à Fanny Lherminez. Après la chute de l'Empire (4 septembre 1870) Élisée s’engage dans la Garde nationale, puis rejoint ensuite le bataillon des aérostiers, aux côtés de son ami le photographe Nadar. En décembre il participe avec Elie, André Léo et Benoît Malon à la création de "La République des travailleurs" organe des sections des Batignolles et des Ternes de l'AIT. En février 1871, il figure parmi les candidats aux élections législatives. Il participe, le 28 mars 1871, à la proclamation de la Commune. Mais le 4 avril 1871, lors d'une sortie de son bataillon à Châtillon, il est fait prisonnier par les Versaillais. Il est emprisonné à Quélern, puis à l’île de Trébéron (rade de Brest), et enfin ramené à Versailles pour y être jugé. Le 15 novembre 1871, il est condamné à la déportation simple en Nouvelle-Calédonie. Mais, grâce au
soutien de la communauté scientifique internationale, sa peine est
commuée, le 3 février 1872, en dix ans de
bannissement. Le 14 mars 1872, il rejoint Elie
en Suisse, à Zurich, rend visite à Bakounine et s'installe avec sa famille au bord du lac de Lugano et commence la rédaction de son grand ouvrage "La Nouvelle Géographie universelle" qui l'occupera jusqu'à la fin de l'année 1893.
Il assiste au "Congrès de la Paix" de septembre 1872, à Lugano. En 1873, il voyage en Autriche, mais en février 1874 sa deuxième compagne Fanny meurt en couches. Elisée et ses filles s'installent à la Tour-de-Peilz (près de Vevey), il participe activement à
la Fédération
Jurassienne. En octobre 1875, il épouse Ermance Tringant-Beaumont, le couple se fixe ensuite à Clarens où il séjournera jusqu'en 1891. En juillet 1876, Elisée prononce un discours lors de l'enterrement de Bakounine à Berne. En 1877, il
rencontre Pierre Kropotkine, qui
devient son ami et qu'il remplacera ensuite à la tête du journal "Le Révolté"(lorsque Kropotkine sera emprisonné). Il continue à voyager notamment en Amérique du Nord et du Sud et en Algérie. En mars 1879, Elisée est amnistié pour les faits de la Commune. En octobre 1880, il prend part au Congrès de la Fédération jurassienne de La Chaux-de-Fonds.
Il effectuera jusqu'à la fin de sa vie de nombreux voyages à travers le monde. Le 8 novembre 1887, il assiste à Paris à l'enterrement d'Eugène Pottier. Début 1891, Élisée et sa famille sont de retour en France, ils s'installent à Sèvres. Début 1892, "la Société de Géographie" lui décerne la médaille d'or, alors que Ravachol inaugure l'ère des attentats anarchistes. En février 1893, il se rend à Florence pour soutenir des anarchistes italiens en procès pour avoir traduit en italien son ouvrage "L'Evolution et la Révolution". En 1894, alors que sont votés en France "les lois scélérates" Elisée accepte une chaire de géographie à l'Université libre de Bruxelles, mais celle-ci lui est ensuite refusée. Il ne renonce pas, et c'est sous son impulsion qu'une
"Université Nouvelle" est créée, il y enseignera à partir d'octobre 1894. En 1898, il créera un
Institut géographique. Il vit alors à Ixelles (près de Bruxelles) où il est rejoint par Elie et une soeur Louise, qui lui servira de secrétaire. Il fondera également une société d'édition de cartes géographiques (qui fera faillite en 1904).
En janvier 1904, il termine le manuscrit de "L'Homme et la Terre", mais son frère Elie meurt en février de maladie. Il décède à son tour l'année suivante d'une crise cardiaque dans la nuit du 3 au 4 juillet 1905 à Torhout (près de Bruges). Le 6 juillet 1905, il est inhumé au cimetière d'Ixelles. Auteur prolifique, Elisée Reclus a participé à
de nombreuses revues de géographie et de journaux plus spécifiquement engagés comme :
"Le Révolté",
"L'Insurgé", "Le Cri du Peuple", etc. Il est l'auteur de nombreux ouvrages comme : "La Terre"(2 volumes), "La Géographie Universelle"(19 volumes), et "L'Homme et la Terre"(6 volumes), ouvrage de
géopolitique dans lequel il analyse le rapport de l'homme et
de son environnement (qui ne sortira
qu'après sa mort, édité par son neveu Paul Reclus). Il a abordé la théorie anarchiste dans "L'Evolution et la Révolution".
"Celui qui commande se
déprave, celui qui obéit se rapetisse. La morale qui
naît de la hiérarchie sociale est forcément
corrompue."
Elisée Reclus
Jean Meckert
Le 15 mars 1995, mort de
Jean MECKERT dit Jean ou John AMILA. Né le 24 novembre 1910
à Paris.
Ecrivain libertaire et antimilitariste.
Il exerce de nombreux petits métiers avant de se consacrer
à la littérature. Son premier roman "Les coups" (1941)
sera remarqué par Gide et Queneau. Tout comme dans ses romans
suivant, il y met en scène des gens ordinaires aux prises aux
difficultés de la société. En 1950, à la
demande de Marcel Duhamel, il se lance, sous le pseudonyme de John
Amila, dans la littérature policière. Une vingtaine de
romans verront le jour dans la "Série Noire", dont les plus
marquants sont "La lune d'Omaha", "Noces de soufre", "Pitié
pour les rats (1964), "Le boucher des Hurlus" (1982), etc. En 1971,
"La vierge et le taureau",roman écrit après un
séjour à Tahiti, dénonce les méfaits
militaires (expériences atomiques et bactériologiques).
Cela lui vaudra une agression : laissé pour mort, il en
conservera une longue amnésie. Ses livres sont tous empreint
d'un esprit libertaire et antimilitariste.
"Je ne sais pas si je suis
anarchiste, mais j'en ai les idées. Mon père
était un anarchiste, il a déserté en 14-18.
(...)"
(in "le Monde Libertaire" du 3
décembre 1987)
En-tête du numéro 1 du 15 au 22 mars 1885 (coll. perso.)
Le 15 mars 1885, à Bruxelles (Belgique), sortie du premier numéro de "L'Insurgé" sous-titré " Organe Communiste-Anarchiste" à partir du numéro 6 d'avril 1885. Le rédacteur en chef est Lucien Pemjean. Le dernier numéro (le 9) sortira daté du 10 au 17 mai 1885.
In n° 1 : "Notre titre - Insurgé ! quel plus beau nom pour un être pensant, pour un homme !
Dans une société basée sur l'antagonisme des intérêts, où la propriété des uns n'est faite que de la détresse des autres, où les droits les plus élémentaires sont foulés aux pieds, où les revendications les plus légitimes sont qualifiées d'utopies, nous ne connaissons pas de sentiment plus élevé que celui de la révolte, d'apptitude plus logique et plus digne que celle du protestataire, de l'INSURGÉ."
Le titre sera repris à plusieurs reprises tant en Belgique, en 1896 et en 1903, qu'en France.
En-tête du numéro 5 du 15 juillet au 15 août 1890 (doc. Mundaneum, Mons, Belgique)
En-tête du numéro 7 (deuxième série) du 10 octobre 1891 (doc. Mundaneum, Mons, Belgique)
En (le 15?) mars 1890, sortie à Ixelles (Bruxelles) du premier numéro du journal "La Question Sociale" Revue mensuelle de sociologie anarchiste, publié par Octave Berger, puis A. Manceau. Il y aura une deuxième serie de ce journal qui commencera en 1891, puis une troisième en 1897.
°
Vue des dégâts produits à l'intérieur de la Caserne par l'explosion
Le 15 mars 1892, à Paris, une bombe explose à la Caserne Lobau, elle ne fait que des dégâts matériels. Même si l'auteur de cet attentat ne sera jamais identifié, cette explosion intervient entre les deux attentats de Ravachol le 11 mars 1892, Bd St-Germain, et le 27 mars, rue de Clichy.
L'explosion prématurée de la bombe de Pauwels
Le 15 mars 1894, à Paris.
Attentat à l'église de la Madeleine. L'anarchiste belge
Désiré Joseph PAUWELS y
trouve la mort (la bombe en sa possession explose
prématurément au moment où il ouvre la porte
à tambour). Pauwels est également soupçonné d'avoir
déposé les bombes du 20
février 1894, rue Saint-Jacques et rue du Faubourg
Saint-Martin. Il aurait utilisé pour cela les bombes fabriquées
par Emile Henry .
En-tête du premier numéro
Le 15 mars 1907, à Lille (Nord), sortie du premier numéro du journal "L'Entr'aide". Critique et Éducation - Sciences sociales. Mensuel qui aurait été publié par Paraf-Javal, articles de ce dernier, de Raoul Vogt, de Jean Grave, etc. Edouard Haze est le responsable de cette publication qui n'aurait eu qu'un seul numéro. Epigraphes : "De chacun selon ses forces A chacun selon ses besoins" et "Faisons des moeurs et ne faisons plus de lois".
En-tête du numéro 265 de mi-décembre 1933 (coll. perso.)
En-tête du numéro du 15 février 1919
Le 15 mars 1918, à Déols (Indre), sortie du premier numéro du
journal bimensuel "la
Mêlée" Libertaire - individualiste -
éclectique. Le journal fait suite à
"pendant la mêlée"
et à "par delà la mêlée" (journaux
publiés pendant la guerre). L'administrateur et gérant
en est Pierre Chardon. Le journal
s'arrêtera en février 1920. "L'Un" puis "Un" lui succèderont.
A noter que le tire pourra être réemployé ultérieurement par E. Armand à Orléans, en complément ou en substitution de "l'en dehors", ou de "hors du troupeau" comme le montre cet en-tête de mi-décembre 1933.
"L'anarchisme n'est pas une question de
classes, il relève de tout individu - ouvrier ou non -
à qui la liberté est chère ".
Epigraphe
En-tête du premier numéro (doc. CIRA Marseille)
Le 15 mars 1921, à Bagnolet (Seine-St-Denis), sortie
du premier numéro du mensuel "La Jeunesse Anarchiste" Organe de la
Fédération des Jeunesses Anarchistes. La rédaction et l'adminstration du journal sera assurée par André Leroy puis par Gustave Bouvet, René Barril et Vaillant. Le journal
s'arrêtera en 1922 après 12 numéros. Un journal
portant ce titre sera repris à Paris après-guerre, en
1946-47.
Epigraphe : "Ni dieu Ni maître"
Numérisée ici.
A ne pas confondre avec le journal "Jeunesse Anarchiste" publié entre 1946 et 1947.
Affiche de promotion de la revue
En-tête du numéro 121 de mai 1935
Le 15 mars 1925, sortie
à Paris du premier numéro de la revue crée par
le Dr Pierrot et
Paul Reclus "Plus
Loin". Cette importante revue mensuelle, gérée
par Charles Desplanques puis par
Lucien Haussard, publiera
jusqu'à la déclaration de guerre (1939) 169
numéros. En 1946 le titre réapparaîtra pour seulement deux numéros.
Couverture du premier numéro
Le 15 mars 1931, à Paris, sortie du premier numéro de "Publications des Causeries Populaires" complément du Bulletin mensuel "Les Causeries Populaires" (dont le premier numéro est paru en février 1931). Publication de Louis Louvet reprenant les textes des conférences données par les orateurs anarchistes. Dans ce premier numéro, la conférence d'E. Armand donnée le 28 janvier 1931 "Aux Causeries Populaires" 10, rue Lancry, à Paris, ayant pour thème : Peut-on encore croire en Dieu ? Peut-on encore croire en quelque chose ? Quatre numéros auraient vu le jour.