Portrait de Tolstoï en 1851
Gravure sur bois de Paul Baudier, tiré de "La Vie de Tolstoï" par Romain Rolland (1928)
Ephéméride Anarchiste
9 septembre
Léon Tolstoï
Le 9 septembre ( 28 août selon le calendrier Julien)
1828, naissance de Léon
Nicolaïevitch TOLSTOI, à Iasnaïa Poliana, Russie.
Un
des plus grands écrivains, mais aussi un pédagogue
libertaire et un théoricien de la résistance
non-violente, qualifié d'anarchiste chrétien (ou
mystique).
Né dans une vieille famille noble, il est très jeune
orphelin de sa mère puis de son père. Il fait des
études à l'Université de Kazan et hérite
en 1847 d'Iasnaïa Poliana et de 4 villages (et de leurs
habitants). En 1853, en tant que sous-officier d'artillerie, il prend
part à la guerre de Crimée "Les soldats sont des fauves dressés à
mordre n'importe qui.". En 1856, il publie "Enfance et
adolescence" et voyage à travers l'Europe. De retour en Russie,
il gère ses propriétés, s'occupe de
l'école qu'il a créée et écrit "Les Cosaques". En
1860-1861, nouveaux voyages : France, Italie, Belgique (où il
rencontre Proudhon) et Allemagne. Mais
en 1862, ses prises de positions contre le servage et son action
pédagogique en faveur des enfants des paysans asservis
"Le seul critère de la
pédagogie est la liberté et la seule méthode est
l'expérience." lui valent une surveillance de la
police politique et même une perquisition. La même
année, il se marie avec une jeune fille de 18 ans. Il se
consacre à l'écriture de "Guerre et Paix"(1864-1869)
(titre emprunté à Proudhon) puis "Anna
Karénine"(1870-1877); chefs-d'oeuvres qui obtiennent un
immense succès. Mais, sensibilisé par l'état de
misère et de servage du peuple, il en vient à remettre
en question l'autocratie du Tsar et l'orthodoxie religieuse et publie
"Ma confession" suivi de "Quelle est ma foi "(1881-1884); ouvrages
qui seront saisis par la police et interdit par le Saint-Synode. Mais
il poursuit l'élaboration de ses idées et de sa "foi"
en publiant de multiples brochures et s'engage personnellement en
soutenant les objecteurs de conscience et en particulier les
Doukhobors qui refusent le service militaire. Lorsque surviennent les
famines de 1891-1892, il assure la subsistance de quatre mille personnes.
Ses idées sur la résistance non-violente font de plus
en plus d'adeptes, et Tolstoï met sa vie en accord avec sa
pensée en se rapprochant encore du peuple, prenant part aux
travaux des champs. Ses écrits sont le reflet de ses convictions "La mort d'Ivan Ilitch"(1886), "La sonate
à Kreutzer"(1889), "Résurrection"(1899). Mais sa foi
s'accommode mal avec l'idéologie rétrograde de
l'église orthodoxe qui l'excommunie
le 9 mars 1901. Il se consacre
davantage à l'éducation en écrivant de nombres
livres ou manuels pour les enfants d'Iasnaïa et à
répandre ses croyances. Mais l'harmonie dans son couple
devient impossible et il fuit sa maison dans la nuit du 27 octobre
1910. Il est recueilli par le chef de gare d'Apostovo. Atteint de
pneumonie, il meurt le 20 novembre 1910 (7 novembre selon le calendrier
Julien).
Des milliers de personnes assisteront à son enterrement qui
sera le premier enterrement civil célébré en
Russie.
"L'Etat est un complot qui a pour but,
non seulement l'exploitation, mais la corruption des citoyens. Jamais
je ne servirai nulle part aucun gouvernement."
Geronimo Sante Caserio
(attaché par des courroies)
Le 9 septembre 1873,
naissance de Geronimo Sante CASERIO, à Motta-Visconti
(Lombardie).
Militant anarchiste et antimilitariste italien, propagandiste par le
fait (assassinat du président français).
Cinquième enfant d'un modeste batelier, il reçoit une
éducation chrétienne. D'abord apprenti cordonnier, il
travaille ensuite à Milan dans une boulangerie. En 1891 (il a
18 ans), le procès des anarchistes de Rome le révolte
et il devient anarchiste après avoir rencontré
Pietro Gori. En 1892, il est
arrêté pour une distribution de tracts antimilitaristes
devant une caserne, mais remis en liberté avant son
procès. Désirant s'insoumettre au service militaire,
il quitte l'Italie à pied et passe en Suisse à Lugano
où il séjourne 3 mois. Puis de Genève il passe
en France, à Lyon, où il est hébergé par
des anarchistes. Il rejoint ensuite Vienne (en Isère) puis
Sète où il retrouve des compagnons anarchistes et un
emploi de boulanger. En 1894, il y apprend l'exécution
d'Auguste Vaillant puis celle
d'Emile Henry, que Sadi Carnot a
refusé de gracier. Le ressentiment que suscitent ces
exécutions est grand et Caserio se prépare à
répondre à la violence du pouvoir avec sa seule
détermination. Il achète un poignard, rejoint Vienne en
train et enfin Lyon à pied.
Le 24 juin 1894, le président
français Sadi Carnot effectue une visite officielle à
l'Exposition universelle de Lyon. Alors qu'il parcourt la ville dans
une voiture découverte, il est poignardé par Caserio
aux cris de "Vive la Révolution !
Vive l'Anarchie!". A moitié lynché par la
foule, Caserio est arrêté. Carnot succombe
à sa blessure. Des émeutiers patriotes s'en prennent au
consulat d'Italie et pillent des magasins tenus par des Italiens. En attente de son procès, et comme si la prison ne
suffisait pas, Caserio est sanglé dans les courroies de "la
bricole" qui lui meurtrissent les membres.
Il
comparaît le 2 août 1894 devant la cour d'assises du Rhône, et y
revendique entièrement son acte qu'il affirme avoir
exécuté seul et de sa propre initiative.
"Vous êtes les représentants
de la société bourgeoise, messieurs les jurés;
si vous voulez ma tête, prenez-la. Mais ne croyez pas qu'avec
cela, vous arrêterez la propagande anarchiste. Prenez garde,
parce qu'on récolte ce que l'on
sème."
Condamné à mort le 3 août 1894, il est guillotiné à Lyon
le 16 août 1894, il allait avoir 21 ans.
Le 9 septembre 1943,
naissance de Joël-Jack JULIEN
Carte membre de la "Ligue Internationale de la Paix et de la Liberté" de Bakounine
(doc. IISG d'Amsterdam)
Du 9 au 12 septembre 1867,
à Genève, se tient le premier Congrès de la "Ligue Internationale de la Paix
et de la Liberté" qui comme son nom l'indique oeuvrait à éviter la guerre entre les nations. De nombreux délégués qui avaient participés au "deuxième Congrès de l'Internationale" à Lausanne assistent également à ce Congrès de La Ligue de la Paix. Celle-ci qui devait rester neutre politiquement regroupait en fait des tendances politiques variées pour ne pas dire antagonistes. Le plus remarqué des délégués est sans conteste Garibaldi qui préside les débats mais qui ne fait toutefois pas l'unanimité en proposant d'introduire la religion parmi les membres de la Ligue. Mais c'est dans cette assemblée que bon nombre de délégués (et en particulier ceux du Jura) entendent Michel Bakounine aborder les théories du fédéralisme et flétrir le centralisme et l'esprit nationaliste.
En-tête du numéro 3 daté du 21 octobre 1893
Le 9 septembre 1893, à Saragosse (Aragon), sortie du premier numéro du journal "El Rebelde" (Le Rebelle), Périodique Communiste Anarchiste. Six numéros du journal sortiront jusqu'au 25 novembre 1893 avant d'être victime de la répression. Le journal "El Eco del Rebelde" lui succèdera en mai 1895.
Epigraphe : "Siendo la propiedad mal adquirida, la expropriación es una necesidad" - " Condenados por la sociedad presente a ser oprimidos u opresores, explotados o explotadores, nos rebelamos contra ella."
(La propriété étant mal acquise, l'expropriation est une nécessité" - "Condamnés par la société présente à être des opprimés ou des oppresseurs, des exploités ou des exploiteurs, nous nous rebellons contre elle.)
Le 9 septembre 1894,
en Argentine, sortie du premier
numéro du journal "El Oprimido" (L'Opprimé), bimensuel régulier publié par l'anarchiste
John CREAGHE. Il sera un porte-parole important de l'anarchisme organisateur.
En-tête de ce premier numéro de 1909 (doc. CIRA Lausanne)
Le 9 septembre 1909, à Milan, reparution de l'hebdomadaire anarchiste "La Questione Sociale". Cet organe de presse avait été créé par Errico Malatesta en décembre 1883 à Florence. Sept numéros publiés par Giuseppe Monanni et Leda Rafanelli, sortiront jusqu'au 23 octobre 1909.