"La Liberté" dessin de F. Kupka, couverture
du journal "l'Assiette au Beurre" du 14 avril 1906
Ephéméride Anarchiste
1er août
Le 1er août 1875,
naissance de François-Henri JOLIVET, à Paris.
Poète ouvrier, chansonnier pacifiste et libertaire.
Issu d'un modeste ménage ouvrier, il devient livreur (avec une
charrette à bras), et c'est en parcourant les rues de Paris
qu'il compose ses premières chansons. A 17 ans, il commence
à se produire sur scène, puis rejoint le groupe de
chansonniers révolutionnaires "La Muse Rouge". Il participe
aux fêtes ouvrières à la "Vache Enragée"
de Montmartre, et aux rendez-vous pacifistes de "La Patrie Humaine",
etc. Dans les années 20, il fréquente le "Musée
du Soir" créé par Henry
Poulaille qui préfacera un recueil de ses "Chansons
Sociales et Satiriques" (édité en 1956).
Encouragé par Edith Piaf, il se produira encore dans les
cabarets de Montmartre jusqu'à la fin de sa vie, le 31 octobre
1955.
"PAPIERS A CUL
Un jour souffrant et tout pâle
D'une colique autoritaire,
Je me suis servi de mon livret militaire.
N'allez pas m'accuser ici
De façon trop peu délicate,
Ils usent à peu près ainsi
De leurs traités, les diplomates."
(...)
Le 1er août 1897,
naissance d'André DAUNIS, à Bages (Aude).
Militant et propagandiste anarchiste du sud de la France.
Fils de pêcheur. Pendant la première guerre mondiale, il
s'engage pour 4 ans. Puis il travaille aux chemins de fer du Midi,
à Narbonne, mais il est révoqué,
vraisemblablement après les grèves de 1920. Il exercera
alors divers métiers, électricien, maçon, etc.
Anarchiste convaincu, il participe activement au groupe
"Elisée Reclus" de Narbonne, et milite pour la création
d'une Fédération anarchiste du Midi de la France.
Propagandiste avéré, il organise de nombreux meetings
où il diffuse la pensée libertaire au moyen de
brochures. Il se présentera même à plusieurs
reprises à des élections, mais en tant qu'anarchiste et
abstentionniste, il se retirai avant le scrutin.
En septembre 1939, il est arrêté et interné avec
d'autres libertaires dans le camp de Saint-Sulpice-la-Pointe dans le
Tarn, où il restera jusqu'en octobre 1941.
Le 1er août 1919,
naissance d'Alexandre Metodiev NAKOV, à Kosatcha (Bulgarie).
Militant anarchiste et
espérantiste
bulgare.
D'abord agriculteur, il travaille ensuite comme ouvrier ajusteur dans
les mines de Pernik. En 1937, il s'engage dans l'action militante et
prend part à la création d'un groupe anarchiste. En
1941, il est arrêté avec cinq autres compagnons; ils
sont condamnés à des peines de prison allant de 6
à 8 ans.
Libéré après 3 ans de réclusion, il
poursuit son activité avec la création, fin 1944, du
groupe "Elisée Reclus". L'Union
Anarchiste du sud-ouest bulgare le désigne comme responsable
de l'organisation. Mais, après la prise du pouvoir par les
communistes, la répression s'abat sur le mouvement anarchiste
qui est mis hors la loi. En décembre 1948, Nakov est
arrêté avec plus de 600 anarchistes et envoyé
dans un camp de travail et de rééducation. Toujours
fidèle à ses idées, malgré les mauvais
traitements, il est libéré le 10 août 1953. Il
reprend aussitôt son militantisme anarchiste et
espérantiste, s'opposant au pouvoir en place et pratiquant
l'entraide avec les compagnons malgré une surveillance
policière constante.
Cette petite biographie est d'ailleurs un condensé d'une fiche
de la police politique bulgare publiée par la revue "l'Arc" en
1984.
Jeanne Humbert
Le 1er août 1986,
mort de Jeanne HUMBERT (Rigaudin, de son nom de naissance).
Militante
anarchiste, pacifiste, néo-malthusienne et naturiste.
Elle naît le 24 janvier 1890 à Romans (Drôme),
influencée très jeune par l'anarchiste
Auguste Delalé (compagnon de sa
mère), elle adhère à l'idéal libertaire.
Sa rencontre avec Eugène Humbert
sera déterminante pour son action en faveur de la libre
maternité et de l'émancipation féminine. Le 15
avril 1908, Eugène lance le journal néo-malthusien
"Génération
consciente". Jeanne en devient une active collaboratrice. Elle
donne également de nombreux articles dans la presse libertaire
et pacifiste. Mais la propagande néo-malthusienne se heurte
à la répression, et Eugène effectue plusieurs
séjours en prison. Lorsque éclate la guerre en 1914, il
se réfugie à Barcelone, Jeanne l'y rejoint.
Après leur retour en France en 1919, Eugène est
arrêté et condamné à 5 ans de prison.
Le 5 novembre 1921, en vertu des nouvelles lois (votées en
1920) pour réprimer la propagande anti-nataliste, Jeanne et
Eugène sont condamnées chacun à deux ans de
prison et à 3000 francs d'amende.
Incarcérée à la prison de St Lazare, Jeanne est
libérée le 30 juillet 1922. Eugène ne le sera
qu'en février 1924. Ils poursuivent alors leurs actions pour
la libre maternité mais aussi dans le mouvement naturiste,
dont Jeanne s'inspire pour écrire en 1928, le roman "En pleine
vie". Avec Eugène, elle participe à la création
de la section française de la "Ligue mondiale pour la
Réforme sexuelle", et à partir du 1er mai 1931, ils
publient le journal "La Grande
Réforme". En 1932, elle adhère à la "Ligue
Internationale des Combattants de la Paix". En 1934, elle est
à nouveau condamnée pour propagande
néo-malthusienne à trois mois de prison, mais elle est
graciée, suite à la mobilisation d'amis
écrivains et intellectuels. L'acharnement judiciaire et la
guerre lui enlève Eugène, elle n'en poursuivra pas
moins son militantisme après la libération en
republiant "La Grande Réforme" jusqu'en 1949.
Elle est l'auteur de plusieurs biographies, dont celle
d'Eugène Humbert (1947) et de son filleul laïque
Jean Vigo, ainsi que des brochures
contre la guerre (1933), où plus tard sur "Les
problèmes du couple"(1982), etc.
De Roger-Henri Guerrand et Francis Ronsin lire : "Le sexe apprivoisé"(1990), réédité en 2001 avec le titre "Jeanne Humbert et la lutte pour le contrôle des naissances".
Le réalisateur Bernard Baissat lui
à consacré un film en 1981 : Ecoutez Jeanne
Humbert.
Paris - Pénitencier Saint-Lazare (où Jeanne Humbert et avant elle Louise Michel ont été emprisonnées).
Le 1er août 1885,
naissance de Pierre
MUALDES
Le 1er août 1902,
naissance le Lola
ITURBE
En-tête du premier numéro du 1er août 1869
En-tête du numéro 135 du 17 mars 1872
Le 1er août 1869, à Barcelone (Catalogne), sortie du premier numéro de
l'hebdomadaire "La Federación" Organe du Centre Fédéral des Sociétés Ouvrières.
Crée par Rafael Farga Pellicer. Le
journal, d'abord républicain fédéraliste,
deviendra à partir du 24 juillet 1870 l'Organe de la
Fédération Barcelonaise de l'Association Internationale
des Travailleurs (bakouniniste). Il est en fait à
l'époque le premier et le plus important périodique de
l'Internationale.
Victime du pronunciamento militaire de Pavía, le journal
s'arrêtera début 1874 à son 229ème
numéro.
Les lettres du titre sont remplies des mots: "Liberté , Coopération,
Solidarité, Travail, Rationnalisme, Sciences, Arts, Histoire,
Justice, Morale, Vérité, Persévérence,
Internationaux, Progrès, Droits, Devoirs,
Réciprocité."
En-tête du numéro du 15 juillet 1893 (publié
à New York)
Le 1er août 1889,
sortie à St-Louis (USA) du premier numéro de "Der Anarchist" journal anarchiste-communiste"
en langue allemande, publié par Claus Timmermann. En 1891, il
est édité à New York et ce jusqu'en 1895;
Emma Goldman collaborera au
journal.
En-tête du numéro 13 (deuxième année) du 23 octobre 1893
Le 1er août 1892, à Amsterdam (Pays-Bas), sortie du premier numéro du journal "De Roode Duivel" (Le Diable Rouge), hebdomadaire humoristique et satirique publié par Louis M. Hermans, qui est également le rédacteur et l'illustrateur de cette publication qui sortira jusqu'au 13 décembre 1897. A noter que Louis M. Hermans sera condamné à plusieurs reprises pour ses articles sur la famille royale.
Epigraphe : "Ontmaskering! geen genade !" - "Tegen troon, tegen beurs, tegen altaar !" ( Démasqué ! Aucune pitié !) - (Contre le Trône, contre la Bourse, contre l'Autel !)
En-tête du numéro 6 (deuxième année) du 15 janviers 1896
Le 1er août 1894, à Hastings (Pennsylvanie, USA), sortie du premier numéro du journal "L'Ami des Ouvriers". Mensuel, d'abord sous titré "Organe des travailleurs de langue française aux Etats-Unis", il sera ensuite publié à Charleroi (Pa). Le journal se veut une tribune libre où tous les ouvriers sont invités à exprimer leurs idées. Vingt-sept numéros et deux suppléments paraîtront jusqu'au 30 mai 1896.
Frank Little
(Collection Labadie, Université du Michigan)
Dans la nuit du 1er août 1917, à Butte (Montana), le wobbly
(militant syndical de l'I.W.W) Frank
LITTLE, qui est un des leaders de la grève des mineurs, est
lynché par des tueurs à la solde du patronnat.
Traîné sur plusieurs kilomètres à
l'arrière d'une voiture, il est finalement pendu avec une
pancarte où figure en guise d'avertissement les noms des
prochaines victimes.
En-tête du premier numéro daté du 1er août 1921
Le 1er août 1921, à Evora (Portugal), sortie du premier numéro du bimensuel "Ávante!" (En avant!) Précuseur de la société égalitaire, propriété du Groupe "Ávante!". Le rédacteur principal est Manuel Ramos, l'éditeur Amando Pratas, le secrétaire de rédaction Fernando Siva Junior et l'administrateur Joaquim Nogueira.
Epigraphes : "O trabalho é a essencia da Vida - Povo que dorme, tirania que desperta - Una vida de indolencia é peor que a morte" (Le travail est l'essence de la vie - Quand le Peuple dort, la tyrannie se réveille - Une vie d'indolence est pire que la mort).
Dans le numéro 2, daté du 14 août 1921, un appel "Pour la Liberté et contre la dicatature" des anarchistes-syndicalistes russes signé par Maximoff, E. Jarietouse et S. Markus qui se termine par :
"Votre aide est urgente ! - Vive la révolution Sociale mondiale - A bas la bourgeoisie et l'Etat y compris prolétarien ! - Vive le régime communiste-syndicalite qui mène à la Commune anarchiste et repousse la dictature! - Vive l'Internationale ouvrière et l'Internationale anarchiste ! - En Avant! L'esprit du communisme libre se développe sur terre !" A lire ici.
Trois numéros numérisés ici.
En-tête du numéro 29 du 20 octobre 1927
le 1er août 1925, à Buenos Aires (Argentine), sortie du premier numéro de la revue anarchiste "Culmine" (Sommet). D'abord mensuel en langue italienne publié par Severino Di Giovanni, cette publication aura ensuite une périodicité et une forme variées, avant de disparaître en 1928, après 33 numéros parus.
Le 1er août 1958,
à Londres, clôture d'un Congrès Anarchiste
International qui se tenait dans la capitale anglaise depuis le 25
juillet. Les anarchites André
Prudhommeaux et Clément
Fournier en sont les délégués pour la
"Fédération anarchiste
française".
En-tête du numéro 112 d'octobre 1977
Le 1er août 1957, sortie à Saint-Denis (93) du premier numéro du journal "l'anarchie" organe de "l'Alliance Ouvrière Anarchiste" qui se présente comme la Section française du Mouvement anarchiste mondial. Le journal dont le sous-titre varie, se veut le continuateur du "L'Anarchie Journal de l'Ordre" de Anselme Bellegarrigue dont il se réfère. Cette publication créée par Raymon Beaulaton est d'abord ronéotée, puis imprimée en offset à partir du n° 107; elle cessera de paraître avec la mort de Raymond Beaulaton en 1994, qui du militantisme anarchiste était passé aux thèses conspirationnistes.