Dixième "Salon du Livre Anarchiste" (Anarchist Bookfair) de Montréal (Québec, Canada), le 16 mai 2009
Ephéméride Anarchiste
16 mai
Gustave Lefrançais
Le 16 mai 1901, mort de
Gustave LEFRANCAIS.
Militant révolutionnaire, membre de l'Internationale, de la
Commune, et de la Fédération Jurassienne.
Il est né le 30 janvier 1826, à Angers. Instituteur
laïque et socialiste, il est révoqué en 1847.
L'année suivante, il prend part à la révolution,
puis adhère à l'association des instituteurs/trices
socialistes, ce qui lui vaut d'être condamné à
plusieurs reprise. Après le coup d'Etat du 1851, il se
réfugie à Londres. Dans la misère, il rencontre
Joseph Dejacque avec qui il
fonde un restaurant coopératif "La sociale". En 1853, il
rentre à Paris, où il devient un orateur très
populaire, partisan de la propriété collective, de
l'union libre, etc.
Durant le siège de Paris, il prend part aux émeutes du
31 octobre 1870. Arrêté, il subit 4 mois de prison. Le
26 mars 1871, il est élu membre de
la Commune, mais s'oppose au
comité de Salut public. Il participe aux combats de la
"Semaine sanglante", puis parvient
à s'enfuir en Suisse. Membre de l'Internationale, il participe
à la création de la
Fédération
Jurassienne (anti-autoritaire), prend part les 15 et 16 septembre 1872 au Congrès de l'Internationale antiautoritaire de Saint-Imier, collabore aux journaux
libertaires et aide Elisée Reclus
à réaliser sa "Géographie Universelle". Il
rentre en France en 1887, pour y pourfendre encore "La duperie du
suffrage universel". Professant des idées libertaires, il
refusera cependant le qualificatif d'anarchiste, même si,
disait-il à Kropotkine :
"Vous autres fous, vous êtes encore
les hommes que j'aime le mieux. Avec vous, on peut travailler et
rester soi-même".
Le 16 mai 1864, naissance
d'Auguste DELALE, à Tours. Militant anarchiste antimilitariste et
syndicaliste.
Né dans une famille pauvre de tisseurs en soie il sera lui-même apprenti tisseur. Mais c'est à Romans dans la Drôme qu'il deviendra ouvrier cordonnier, il y rencontrera Aline Blanc (épouse Rigaudin) qui deviendra sa maîtresse puis compagne (et qui n'est d'autre que la mère de Jeanne Humbert). Il collabore, dès 1880 au journal "La Révolte" de Jean Grave. En
1893, il est gérant du
"Père Peinard"
d'Emile Pouget, ce qui lui vaudra de subir deux
séjours en prison en 1893 et 1894. Il milite ensuite dans divers groupes anarchistes de
la Drôme à Romans puis à Bourg-de-Péage où il s'était fixé.
En 1901, il regagne Tours avec Aline et sa fille Jeanne (Humbert) et poursuit son militantisme. Il organise en particulier des conférences auxquelles prendront part des militants comme Jean Marestan ou Laurent Tailhade. En 1903, il s'installe à Paris comme cordonnier et collabore au
"Libertaire", ce qui lui vaut
une nouvelle condamnation à deux mois de prison. Il s'engage
ensuite dans le syndicalisme et devient, au côté de Georges Yvetot, un représentant
de la Bourse du Travail de Paris et sera élu secrétaire de 1904 à 1907 du syndicat de la cordonnerie parisienne, après avoir un temps assuré la gérance du journal de la Fédération nationale des Cuirs et Peaux.
Militant antimilitariste, il participe en 1904 à Amsterdam au congrès
constitutif de l'Association Internationale
Antimilitariste et deviendra en septembre 1904 le trésorier de la section française de l'AIA. En 1907, lors d'une grève des cordonniers,
il est accusé d'incitation à l'émeute, mais
bénéficiera finalement d'un non-lieu. Il poursuivra son action syndicale en tant que délégué CGT lors de la grève des cordonniers en juin 1908. Il meurt à Paris le 12
mai 1910 et est incinéré au cimetière du Père-Lachaise. "Le Clémenceau d'hier ne ressuscitera pas, mais il pourrait ressusciter quelque Ravachol ou quelque Emile Henry". Phrase qui lui a valu d'être poursuivi pour incitation à l'émeute.
Maria Lacerda de Moura
Le 16 mai 1887, naissance de
Maria LACERDA de MOURA à Manhuassu (Etat de Minas Gerais, Brésil).
Educatrice, journaliste, écrivaine, conférencière anarchiste-individualiste, amour-libriste, néo-malthusienne, pionnière du féminisme au Brésil.
Durant sa jeunesse elle s'intéresse aux questions sociales et aux idées anticléricales. En 1900, elle suit les cours de l'Ecole Normale de Barbacena où elle obtiendra en 1904 sa licence d'enseignante. Nommée en 1909 professeur de travaux manuels dans cette même école, elle s'intéresse à la pédagogie de Francisco Ferrer et devient directrice de l'annexe de l'Ecole. Elle participe à la fondation d'une "Ligue contre l'analphabétisme" et s'emploie également à résoudre le problème du logement pour les plus démunis en initiant la construction d'habitations. En 1921, elle s'installe à São Paulo où elle commence à collaborer à la presse anarchiste brésilienne et internationale, en particulier à "A Plebe". Outre ses articles sur la pédagogie, ses écrits dénoncent l'hypocrisie bourgeoise et en particulier sa morale sexuelle. Dénonçant l'oppression dont sont victimes les femmes, elle revendique ouvertement le droit au plaisir sexuel et se fait la propagandiste de l'amour libre et du contrôle des naissances. Ses articles sont également publiés dans les journaux progressistes brésiliens ainsi que dans la presse anarchiste argentine, uruguayenne ou espagnole. En février 1923, elle lance la revue "Renascença" (Renaissance) publication culturelle qu'elle consacre à la formation sociale et intellectuelle des femmes. Pionnière du féminisme au Brésil, elle crée la "Liga para a Emancipação Intelectual da Mulher" (Ligue pour l'émancipation intellectuelle de la Femme). Elle fait également oeuvre de propagandiste par la parole, donnant de nombreuses conférences à travers le pays mais aussi en Uruguay et en Argentine, à l'invitation des groupes anarchistes ou des syndicats. Elle s'intéresse à la pensée individualiste d'E. Armand et de Han Ryner.
En 1928, à Guararema (Etat de São Paulo), elle rejoint une communauté agricole anarchiste où, au milieu d'individualistes anarchistes et d'exilés réfractaires de différentes nationalités, elle écrira de nombreux textes et essais jusqu'en 1935, date à laquelle le gouvernement fera fermer ce "foyer de subversion".
De retour à Barbacena, fichée comme subversive, elle ne peut retrouver du travail. Elle part alors à Rio de Janeiro où elle va vivre avec sa mère dans une petite maison sur l'île du Gouverneur. Elle y meurt le 20 mars 1945.
Parmi ses essais : en 1918 "Em torno da educação" (Autour de l'éducation); en 1923 "A mulher moderna e so seu papel na sociedade actual" (La femme moderne et son rôle dans la société actuelle); en 1926 "Religião do Amor et da Beleza" (Religion de l'Amour et de la Beauté); en 1928 "Han Ryner e o amor plural"( Han Ryner et l'amour plural); en 1932 "A mulher é uma degenerada?" (La femme est-elle une dégénérée ?) et "Amai e não vos multipliqueis" (Aimez-vous mais ne vous multipliez pas); "Fascismo : filho dileto da Igreja e do Capital" (Fascisme, fils direct de l'Eglise et du Capital).
En 2003, une vidéo de 32 minutes a été réalisée par une équipe de l'Université de São Paulo portant ce titre "Maria Lacerda de Moura - Trajetória de uma Rebelde". "L'univers n'a aucune finalité morale : ce que nous dénommons "morale" est une limitation résultant de notre insuffisance mentale et de l'asservissement à la routine et à la tradition".
Extrait d'un article publié dans "l'en dehors" n° 248-249 de mi-février 1933.
Photo de la Colonne Vendôme renversée (coll. perso.)
Le 16 mai 1871, la
Commune de Paris ayant
décidé, par décret du
12 avril 1871, la destruction de la
colonne Vendôme (monument de barbarie), celle-ci s'abat,
à 17 heures 30, en trois morceaux, et l'empereur de bronze qui
coiffait son sommet est précipité sur la
chaussée. Gustave Courbet sera
rendu responsable de ce crime de lèse-majesté.
En-tête du numéro 2 du 13 au 27 juin 1885 (doc. Mundaneum, Mons, Belgique)
Le 16 mai 1885, à Marseille (Bouches-du-Rhône), sortie du journal "Le Droit Social" Organe anarchiste paraissant tous les quinze jours. Ce journal se veut le successeur du "Droit Social" de Lyon (il s'intitule à cet effet 2ème série). Seuls deux numéros verront le jour. Le journal dans son numéro 2 donne des conseils pour voter en anarchiste.
Epigraphe : "Mort aux bourgeois!" "Le Droit Social attaquera de toutes ses forces, les préjugés monstrueux que, dès leurs plus jeunes âges, on inculque aux prolétaires. Il attaquera aussi, et surtout, les gouvernants et leurs souteneurs, les aspirants gouvernants et leurs ambitions. Il attaquera ... tout ce qui entrave la liberté de l'homme, en un mot, tout ce qui constitue la Société dite civilisée."
Le 16 mai 1968, France, la contestation étudiante se poursuit et le
mouvement de grève et d'occupation des usines
s'étend.
Les usines Renault-Cléon qui sont en grève sauvage depuis la veille, sont rejointes par celles de Renault-Billancourt (bastion syndical) et de Flins. A Lyon les usines Rhodiaceta et Berliet entrent aussi dans la danse, un mouvement qui va s'amplifier les jours suivants (voir 17 mai et 20 mai).
En-tête du numéro 3 d'août 1975
En mai 1975, à
Lisbonne (Portugal), sortie de la revue trimestrielle "A Ideia" (L'Idée) "Organe anarchiste
portugais". Elle est éditée par le groupe anarchiste
"Os Iguais" (Les égaux).