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Ephéméride Anarchiste
13 août
Eugène Vigo (Miguel Almereyda)
Dans la nuit du 13 au 14 août 1917, mort
d'Eugène Bonaventure de VIGO, dit Miguel ALMEREYDA (anagramme
de : Y'a la merde), à la prison de Fresnes.
Militant et propagandiste anarchiste et antimilitariste.
Né le 5 janvier 1883 à Béziers (Hérault),
il est très tôt orphelin de son père. En 1898, il
arrive à Paris pour tenter sa chance qui ne lui sourit
guère; apprenti photographe, il est complice d'un vol qui lui
vaut 2 mois de prison. Révolté, il fréquente les
anarchistes et écrit, en 1901, un premier article dans "Le
Libertaire" dans lequel il revendique un attentat, mais la bombe de
sa fabrication n'explose pas, ce qui ne l'empêche pas
d'être condamné à un an de prison. Recueilli
à sa sortie par Séverine,
il entre ensuite comme secrétaire de rédaction au
"Libertaire". Propagandiste pacifiste par la parole comme par
l'écrit, il participe, à Amsterdam en juin 1904, au
congrès constitutif de "l'Association
Internationale Antimilitariste", et devient avec
Yvetot, co-secrétaire de la
section française. Le 30 décembre 1905, vingt-huit
membres de l'A.I.A (dont Miguel), sont lourdement condamnés
(de 3 à 4 ans de prison) pour "l'affiche rouge" qui conseille
de répondre par l'insurrection à tout ordre de
mobilisation. Le 14 juillet 1906, ils sont amnistiés.
Almereyda se lie alors avec Gustave Hervé et Eugène
Merle avec qui il participe à la création du journal
"La Guerre Sociale". En 1908, il est condamné à 2 ans
de prison pour avoir fait l'apologie de la mutinerie des soldats du
17e. Amnistié en août 1909, il se mobilise alors pour
sauver Francisco Ferrer. En 1910,
retour en prison pour incitation au sabotage lors de la grande
grève des cheminots. Libéré en mars 1911, il
crée "Les Jeunes Gardes révolutionnaires", groupe de
combat qui s'affronte dans la rue à l'extrême-droite et
se fait une spécialité de démasquer les
indicateurs au sein du mouvement ouvrier. Mais Miguel
s'éloigne peu à peu des anarchistes. En mars 1913, il
quitte avec Eugène Merle "La Guerre Sociale" pour fonder "Le
Bonnet Rouge" journal satirique socialiste qui, tout en menant un
combat contre les royalistes, se compromet gravement avec des
politiciens républicains. Lorsqu'éclate la guerre, il
se montre "patriote de gauche" puis redevient ensuite pacifiste. Il
révèle dans un article sa négociation avec le
ministre de l'intérieur concernant la non utilisation du
fichier "Carnet B". Mais, victime
d'une machination politico-financière, il est
arrêté le 6 août 1917. Le 14, il est
découvert mort, vraisemblablement assassiné dans sa
cellule. Il laisse un jeune fils orphelin, Nono, le futur
cinéaste Jean Vigo.
Troubles de Montceau-les-Mines 1882
photo des condamnés, libérés le 14 juillet 1884,
pancarte : "Liberté - Egalité - Justice - Victimes de la République bourgeoise 1882"
Dans la nuit du 12 au 13 août 1882, à Montceau-les-Mines (Bourgogne),
"la Bande Noire", composée de
mineurs anarchistes, commet un nouvel attentat contre le
cléricalisme en nettoyant à sa façon la campagne
des bondieuseries qui l'encombrent. Après la "Croix de Mission
du Bois du Verne" (jetée à bas dans la nuit du
5 au 6 août), celle des
Alouettes (dans la nuit du 11 au 12), c'est la Croix du Bois Roulot
qui connaît le même sort cette nuit-là. Cela ne
manque pas de provoquer un émoi dans la communauté
religieuse et d'inquiéter les autorités à
l'approche de la fête de l'Assomption (15 août).
En-tête du numéro 11 daté d'août 1905
En août 1905, à Buenos Aires (Argentine), sortie du numéro 11 du journal "La Aurora del Marino" ( L'Aube du Marin) sous titré : Prolétaire : Dans la lutte tu trouveras tes droits. Mensuel syndicaliste anarchiste de la Société de Résistance des Marins et Chauffeurs. Secrétariat assuré par Olavarria. Au moins 18 numéros parus, jusqu'en décembre 1906.
Six numéros numérisés ici.
Inauguration de la statue de Proudhon (carte postale de 1910)
Les 13, 14 et 15 août 1910, à Besançon, inauguration de la statue en bronze de Pierre-Joseph Proudhon, réalisée par le sculpteur bisontin Georges Laethier.
La décision d'ériger une statue à Proudhon dans sa ville natale avait été prise un an auparavant à l'occasion du centenaire de sa naissance et avait donné lieu à une souscription et a un concours de sculpteurs. Ironie de l'histoire, cette inauguration a lieu à l'occasion des fêtes présidentielles (Armand Fallières). Il est tout de même étonnant de voir ces militaires aux garde-à-vous et ces politiciens rendre hommage au père de l'anarchisme, à celui qui pourfendait de son vivant l'Etat et le gouvernement.
Cette statue a malheureusement disparue, fondue (comme de nombreuses autres) par les nazis durant l'Occupation, avec la complicité des forces réactionnaires.
Elle a été remplacée par la suite, mais on ne peut pas dire que cette nouvelle oeuvre suscite l'intérêt.
En-tête du numéro 3 du 27 août 1936
En-tête du numéro 83 du 26 avril 1937
En-tête du numéro 105 du 20 novembre 1937, pour le premier anniversaire de la mort de Durruti
Le 13 août 1936, à Pina de Ebro ( près de Saragosse), sortie du premier numéro du journal "El Frente"(Le Front), Boletin de guerra de la Columna Durruti, CNT- FAI, c'est l'organe de la "Colonne Durruti" sur le front d'Aragon. A partir du numéro 90 (19 juillet 1937) le sous-titre change sous l'effet de la militarisation et devient : "Portavoz de la 26 División" (Le Porte-parole de la 26ème Division). Cent quarante neuf numéros sortiront, le dernier en date du 16 janvier 1939.