Le 12 août 1861,
naissance de Luigi GALLEANI, à Verceil (Piémont
italien).
Figure importante de l'anarchisme italo-américain.
Il fait des études de droit en vue de devenir avocat, mais
découvre les idées anarchistes et devient rapidement un
militant important. Mais alors que le mouvement socialiste s'oriente
vers le parlementarisme, la répression frappe les anarchistes.
Arrêté, il est condamné en juin 1894 à
trois ans de réclusion. Emprisonné sur l'île de
Pantelleria, il s'en évadera. Il voyage alors en Tunisie, en
Egypte (1900), en Angleterre (1901) et débarque début
octobre 1901 aux Etats Unis. A peine arrivé à New York
il donne des conférences et collabore au journal "La Questione
sociale" (dont il deviendra le principal rédacteur). Le 18
juin 1902, à Paterson, il vient soutenir les ouvriers d'une
usine de textile en grève. Orateur de talent, il incite les
grévistes à manifester leur révolte. La
provocation d'un contremaître fait alors basculer la
manifestation en émeute. La loi martiale est
décrétée (du 20 juin au 2 juillet). Galleani est
activement recherché, il trouve refuge à
Montréal (Québec) avant de revenir l'année
suivante aux Etats-Unis (sous un faux nom). Le 6 juin 1903, il fait
paraître un nouveau journal en italien
"Cronaca sovversiva". Partisan de
l'action directe et de l'insurrection, il s'oppose à la
tendance organisationnelle au sein du mouvement. A partir de
1908, "La Questione sociale" est
interdite de diffusion. La répression anti-anarchiste
s'amplifiant avec la guerre, "Cronaca sovversiva" sera, quant
à elle, interdite en juillet 1918. A New York, Le 1er mai 1919
donne lieu à des d'affrontements; Galleani est
arrêté peu après et expulsé du territoire
le 24 juin 1919, avec de
nombreux autres anarchistes. De retour en Italie à Turin, il
fait reparaître, le
17 janvier 1920, avec
Max Sartin (Raffaele Schiavina)
"Cronaca sovversiva". Après la prise du pouvoir par Mussolini,
il ne cessera d'être persécuté par le
régime, et emprisonné à plusieurs reprises. Il
meurt à Caprigliola le 4 novembre 1931.
Oreste Ristori
Le 12 août 1874, naissance d'Oreste RISTORI.
°
Abel Paz
vers 1944 et le 12 août 2007
Le 12 août 1921,
naissance de Diego CAMACHO ESCAMEZ dit Abel PAZ (un de ses nombreux pseudonymes) à Almería (Espagne)
Militant anarchiste et anarcho-syndicaliste, écrivain et historien du mouvement anarchiste espagnol.
Fils d'ouvriers agricoles, il apprendra à lire en 1927 à Barcelone où il vivait chez son grand-père et son oncle Diego (militant de la CNT). A partir de 1932, il aura la chance de suivre les cours de "l'Escuela Natura" du quartier de Clot, école rationnaliste dirigée par le pédagogue libertaire Juan Puig Elías. Il rentre ensuite à treize ans comme apprenti dans une usine textile où il rejoint les rangs de la CNT. En 1935, il retourne dans sa famille à Almería et commence à militer dans les Jeunesses Libertaires (JJLL). En février 1936, il revient travailler à Barcelone où il fréquente l'Ateneo Ecléctico (Athénée éclectique). Il n'a que 16 ans lorsqu'éclate la révolution de juillet 36. Ne pouvant, à cause de son jeune âge, se joindre aux colonnes de miliciens qui partent vers Saragosse et le front en Aragon, il adhère à la FAI et créé avec deux compagnons, Liberto Sarrau et Federico Arcos, le groupe "Los Quijotes del Ideal" (Les Quichottes de l'Idéal) et publient en septembre 1937 un numéro d'un petit journal "El Quijote". Il travaille dans un atelier de chaudronnerie, et est quelques jours détenu au moment des affrontements de mai 1937. Il assiste au plénum régional des Jeunesses Libertaires en juin 1937. En octobre, il rejoint avec Víctor Gracía et Liberto Sarrau la collectivité de Gervià près de Lérida et collabore à "Tierra y Libertad" puis à "Ruta". Il assiste également au plénum des jeunes en 1938, puis part sur le front.
En janvier 1939, il traverse la frontière française pour y chercher refuge, il est alors interné dans divers camps de concentrations, St-Cyprien, Argelès, Barcarès, Bram (1939-1940). Employé comme travailleurs forcé, il effectue divers travaux et participe près de St-Jean de Luz à la construction du mur de l'Atlantique voulu par les nazis. Il parvient à s'enfuir et à rejoindre Bordeaux puis Marseille où il réside un temps avec Víctor García. Arrêté et détenu avec Liberto Sarrau d'avril à juin 1942, ils choisissent de retourner à Barcelone pour poursuivre la lutte clandestinement. Il y est arrêté le 8 décembre 1942, et restera détenu jusqu'au 13 avril 1947. Mais il est de nouveau arrêté en août 1947 après avoir assisté à un plénum clandestin des Jeunesses libertaires à Madrid. Il purge encore cinq années d'emprisonnement durant lesquels il poursuit, jusque derrière les barreaux, une activité militante qui lui vaudra 15 jours d'interrogatoires en mars 1949. Libéré en 1952, il reprend son action clandestine jusqu'en 1953, puis retourne en France où il vivra jusqu'en 1958 avec la militante Antonia Fontanillas. Il prend part à l'intense activité militante du mouvement libertaire espagnol en exil. Il exerce divers métiers, participe aux événements de mai 68, et entreprend des études d'Histoire à la nouvelle Faculté de Vincennes, puis devient historien. Outre sa collaboration à la presse libertaire espagnole, il réalise divers ouvrages sur la guerre d'Espagne, et en particulier une biographie remarquée de Durruti.
En 1977, il s'installe à Barcelone dans le quartier populaire de Gràcia où il continue à écrire. Il y meurt le 13 avril 2009. Avec lui disparaît un des derniers témoins et acteur de la révolution libertaire espagnole.
Seuls quelques-uns de ses ouvrages ont été traduits en français : "Un anarchiste espagnol Durruti" (1993), "la Colonne de Fer"( 1997),"Guerre d'Espagne" (1997), "Buenaventura Durruti" (2000),"Barcelone1936, un adolescent au coeur de la révolution espagnole"(2001).
John Cage
Le 12 août 1992, mort
de John CAGE à New York.
Professeur, chercheur, essayiste, plasticien, compositeur, directeur
musical, poète, etc. En fait, cet anarchiste, comme il se
définissait lui-même, né le 5 septembre 1912
à Los Angeles et fils d'un inventeur réputé, a
marqué d'une façon indélébile durant 50
ans l'histoire mondiale de l'Art et de la musique. Arrivé
à Paris en 1930, il y entame des études d'architecture,
puis s'intéresse à la peinture contemporaine et
commence à composer des oeuvres musicales. Après un
périple en Europe, il rentre aux Etats-Unis, où il
donne des conférences d'initiation à la musique et
à la peinture. Elève de Schönberg, il
réalise alors des expérimentations sonores
destinées à "abolir la frontière entre l'art et
la vie" entre le bruit et le son musical "Construction in Metal"
(1937), ce qui l'amènera à subvertir les instruments.
L'invention des "pianos préparés" où vis
à bois, gommes et objets divers viennent bousculer les notions
acoustiques que nous avons de la musique et du bruit, lui vaudra le
prix de l'Académie américaine des Arts et Lettres. Le
son électronique et électro-acoustique lui ouvre
ensuite un nouveau champ de recherches et d'expérimentations
"Imaginary Lanscape n°1" (1939). Influencé par le
Dadaisme et les surréalistes, Marcel Duchamp, André
Breton, etc, il introduit la notion de hasard, faisant de la musique
comme les surréalistes de "l'écriture automatique". Il
s'imposera dès lors dans le milieu de l'avant-garde artistique
en donnant des concerts prestigieux. Partisan de la non-violence, il
ira puiser son inspiration dans la musique de l'Inde et la
philosophie Zen. Il est également l'auteur de plusieurs
livres, dessins, gravures, etc.
Le 12 août 1883,
après l'adoption du "Drapeau
noir" par les anarchistes due pour une grande part aux
interventions de Louise Michel, le
premier numéro d'un journal portant ce titre "Le Drapeau Noir" Organe Anarchiste, sort ce jour
à Lyon (ville qui avait vu les
Canuts brandir cet
emblème lors de leurs révoltes de 1831 et de 1834).
Le journal sera victime de la répression et cessera sa
parution à son dix-septième numéro le 2 décembre 1883, "L'Emeute" lui succèdera.
"(...) c'est sur les hauteurs de la ville de la
Croix-Rousse et à Vaise que les travailleurs, poussés
par la faim, arborèrent, pour la première fois ce signe
de deuil et de vengeance,et en firent ainsi l'emblème des
revendications sociales. (...)" Extrait du n°1 du
journal.
Son apparition consignée remonte en fait à une
révolte d'ouvriers terrassiers à Reims début
1831, qui le brandirent en signe de désespoir et de
misère.
A noter que diverses publications anarchistes porteront également ce titre dont un journal marseillais en 1888 ou à Bruxelles en 1889.
En-tête du numéro 7 du 29 septembre 1893
Le 12 août 1893, à Lyon (Rhône), sortie du premier numéro du journal "L'Insurgé" Organe communiste-anarchiste de la Région du Sud-Est. Le Gérant de cet hebdomadaire paraissant tous les samedis est L.J. Jacomme auquel succèdera à partir du numéro 4, Ph. Sanlaville. Quinze numéros sortiront jusqu'au 18 novembre 1893, le journal s'arrête ensuite victime de la répression policière. "La Révolte" du 25 novembre 1893, en relate les faits : "Lundi matin, une bande de policiers s'est ruée dans les bureaux de L'Insurgé, on a procédé à un pillage en règle, papiers, lettres personnelles, brochures, et tout ce qui concerne le journal. Ils n'ont pas fait d'arrestations : ce n'était pas au programme. On sauvera la Société un autre jour."
Epigraphes : "L'Homme libre dans l'Humanité libre." - "Notre Patrie est la Terre entière."
Le 12 août 1894,
à Paris, se clôt le "Procès
des trente" qui s'était ouvert le
6 août. Destiné
à justifier les mesures de répression contre les
anarchistes (voir "lois
scélérates") et à rassurer l'opinion
publique après les récents attentats, le
réquisitoire de l'avocat général Bulot
s'emploiera sans succès à prouver une entente et une
prétendue association de malfaiteurs entre les divers
prévenus qu'ils soient théoriciens, militants,
où simples voleurs. Prévenus qui (certains ne se
connaissant même pas) n'eurent aucun mal à
réfuter l'accusation. Cela n'empêcha pas l'avocat
général de demander une peine sévère pour
les théoriciens du mouvement comme
Jean Grave,
Sébastien Faure,
Louis Matha, etc. La tentative de
machination judiciaire n'échappa pas aux jurés qui
prononcèrent un acquittement général sauf
à l'encontre des trois prévenus coupables de vols qui
écoperont de plusieurs années de bagne.
Les contumax: Paul Reclus, Alexandre
Cohen, Constant Martin,
Louis Duprat et
Emile Pouget, quant à eux
seront condamnés par défaut le 31 octobre, à 20
ans de travaux forcés. Lorsqu'ils rentreront en France
après l'amnistie, ils seront (sauf Paul Reclus) tous
acquittés.
Le 12 août 1912 à Asunción (Paraguay), un groupe de militants ouvriers et d'intellectuels, dont des membres de la Fédération Ouvrière Régionale du Paraguay, crée le "Centre d'Etudes Sociales Rafael Barrett". Le centre se déclare internationaliste, peut y adhérer tout individu sans distinction de sexe ou de nationalité. L'une des premières réalisations du centre consiste en l'ouverture d'une bibliothèque. "Notre but : l'émancipation sociale. Notre principe : l'instruction."
Fortement influencé par l'idéologie libertaire à ses débuts, le Centre subira au fil du temps l'influence grandissante de la tendance socialiste.
Affiche de la Rencontre
Le 12 août 2012, à Saint-Imier (Jura Bernois, Suisse), dernier jour de "La Rencontre Internationale de l'Anarchisme"commencée le 8 août. Célébrant des 140 ans de la création de l'Internationale anti-autoritaire (crée dans cette même ville horlogère, en septembre 1872), cet évènement initiée par Michel Némitz, responsable de la coopérative autogére "l'Espace Noir" de St-Imier, va durant cinq jours permettre à trois à quatre mille anarchistes venus des cinq continents, militants ou non d'organisations anarchistes, représentants divers courants de la pensée libertaire, de parler de leurs visions de l'anarchisme d'aujourd'hui, et débattre de leurs expériences et de leurs pratiques à l'occasion de conférences, organisées ou spontanées, sur des thèmes aussi divers que : violence ou non-violence, décroissance, désobéissance civile, féminisme, végétalisme, luttes nationales et révolution arabes, etc. et même participer à une excursion pédestre sur les traces de l'histoire de l'anarchisme. Un salon du livre anarchiste international s'est également déroulé à cette occasion. Ont également eu lieu des projections de films, expositions et ateliers. De nombreux concerts ont clôt ces journées studieuses et enrichissantes, et les rues de la ville ont pu résonner au son des chants anarchistes sous le regard plutôt bienveillant des habitants et des autorités locales.
Des cuisines (végétaliennes) autogérées et à prix libre ont rassasié durant ces cinq jours les estomacs militants.
A noter que "l'Internationale des Fédérations Anarchistes" (IFA) a tenu également son 9ème congrès à cette occasion.
Si le meeting de clôture n'a pas donné lieu à l'adoption d'une résolution politique commune, plusieurs déclarations émanant d'organisations ou de groupes spontanés ont toutefois été élaborées.
Conférence de Marianne Enckell devant l'Hôtel central de St-Imier,
lieu où s'est déroulé le congrès constitutif de l'Internationale anti-autoritaire en 1872