Ephéméride Anarchiste
3 avril
Paul Robin
Le 3 avril 1837, naissance
de Paul ROBIN à Toulon (Var).
Pédagogue anarchiste
injustement oublié.
Il participe à la première
internationale en Belgique, avant d'être expulsé de ce
pays en 1869. Il se réfugie alors en Suisse où il se
lie avec Michel Bakounine. Après
10 années passées à Londres, il prend, en 1880,
la direction de l'Orphelinat Prévost à Cempuis (Oise).
Il y insuffle toute son énergie et met en pratique une
pédagogie libertaire tout à fait originale.
Fonctionnant comme un internat, plus de 600 enfants y
séjournèrent entre 1880 et 1894. L'enseignement y
était basé sur l'observation, le développement
du sens artistique de l'enfant et la prise en compte de ses
désirs. Education physique, manuelle et intellectuelle ; il
existait 19 ateliers différents qui donnaient à chacun
une formation complète d'un métier (de la boulangerie
à l'imprimerie, en passant par la photographie ou la
maçonnerie). Ces ateliers procuraient également
à l'école une certaine autonomie financière. La
mixité était de règle, les enfants
étaient emmenés pour deux mois au bord de la mer,
chaque été, etc. Mais les attaques
répétées contre cette école libertaire
finiront par avoir raison d'elle. Paul Robin est
révoqué le 31 août 1894. Il prend alors une part
très active au combat néo-malthusien, en créant le 31 août 1896, la "Ligue de la Régénération Humaine" et en publiant à partir d'avril 1900, le journal "Régénération" dont Eugène Humbert sera le gérant de 1902 à 1908.
Fatigué et usé par la vie, Paul Robin se suicidera le 1er
septembre 1912.
Cempuis aura une grande influence sur deux autres pédagogues
libertaires : Francisco Ferrer et
Sébastien Faure.
"Laissez l'enfant faire lui-même
ses découvertes, attendez ses questions, répondez-y
sobrement, avec réserve, pour que son esprit continue ses
propres efforts, gardez-vous par-dessus tout de lui imposer des
idées toutes faites, banales, transmises par la routine
irréfléchie et abrutissante."
Louis Grandidier (photo anthropométrique de 1894)
Le 3 avril 1873, naissance de Louis GRANDIDIER à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
Militant et propagandiste anarchiste, syndicaliste révolutionnaire, néomalthusien, puis socialiste.
Fils d'ouvriers journaliers et aîné de six enfants. Il était dès le début des années 1890, avec son frère Alfred, membre du groupe anarchiste de Saint-Denis. En 1894, après le vote des lois scélérates, il s'exile en Angleterre. Il est de retour en France en novembre 1895. Il prend part aux côtés de Sébastien Faure et Armand Matha à la création du "Libertaire". Il collabore ensuite à de nombreux titres de la presse libertaire "La Bataille" publiée à Namur entre 1895 et 1902 ; "La Renaissance", de Martinet en 1896 ; "Le Père Duchêne", édité par P. Guyard de mars à mai 1896 ; "Le Droit de vivre", d’avril à juin 1898. Dreyfusard, il suit Sébastien Faure dans l’aventure du "Journal du peuple". A partir d'août 1899 lors de la reparution du Libertaire, il en devient le gérant et le reste jusqu’en octobre 1901. Il se montre ensuite partisan du syndicalisme révolutionnaire, invitant les compagnons à rejoindre les syndicats "embryons de la société future". Poursuivi pour délit de presse, il comparait le 10 octobre 1901 en tant que gérant du Libertaire pour un article de Laurent Tailhade "Le triomphe de la domesticité", où celui-ci incitait à s'en prendre au tsar Nicolas II lors de sa visite en France. Tailhade fut condamné à un an de prison et à 1000 francs d’amende et Grandidier à six mois et 100 francs.
A la prison de la Santé, il fait office de secrétaire à Laurent Tailhade. Libéré à la mi-janvier 1902, il part seconder Ernest Girault dans une tournée de conférences en faveur de la grève générale. En 1903 il réalise "L’Almanach du Libertaire" pour l’année 1904. Puis collabore en 1904 à "Libre Examen" d’Ernest Girault et à "Tribune internationale". En janvier 1905, il est élu secrétaire adjoint du syndicat des journaliers de tous métiers de Saint-Denis. Il est pousuivi le 26 octobre 1905, à Montluçon, pour avoir prétendument procuré une fiole d’explosif à un jeune antimilitariste. Il est acquitté, mais passe à nouveau en procès du 26 au 31 décembre 1905, pour avoir cosigné la fameuse "Affiche rouge" de l’AIA, et est condamné cette fois à deux ans de prison. Il est libéré lors de l’amnistie du 14 juillet 1906. Tout en poursuivant son travail au Libertaire, il collabore à "La Cravache" de Reims, et publie plusieurs de ses chansons, dans "Le Cubilot", journal de la colonie d’Aiglemont. En avril 1908, Eugène Humbert commence la publication du journal néomalthusien "Génération consciente". Grandidier en sera un des rédacteurs et militant actif.
En novembre 1908, il était secrétaire du "Comité de défense sociale", poste qu'il occupe jusqu'en février 1909. Il sera secrétaire de la Bourse du travail de Saint-Denis jusqu'en octobre 1910. Il collaborera à l'occasion à l'organe de la CGT "La Voix du peuple". En mars 1912, il écope de trois mois de prison, sans doute pour son militantisme néomalthusien. Le 1er mai 1914, il est un des orateurs des meetings organisés par la CGT. Il participe aussi au journal "L’Avant-Garde"de Benoît Broutchoux.
Mais lorsque la guerre éclate, il se ralie à l’Union Sacrée et devient secrétaire de rédaction de "La Bataille syndicaliste" puis, après octobre 1915, de "La Bataille". Mais dès lors il se tourne vers le réformiste. Il aurait adhéré au Parti Socialiste durant la guerre. Dans "La Bataille" du 13 janvier 1919, il qualifie les militants du "Comité de défense syndicaliste" d’"agents du gouvernement et de la réaction". Cela lui vaudra d’être violemment interpellé dans un meeting des chômeurs du bâtiment qu’il était venu couvrir. Le 4 novembre 1919, il assiste, à Combs-la-Ville, aux obsèques de Laurent Tailhade avec qui il était resté lié. Après guerre, il écrit dans l’hebdomadaire "La Bataille économique, sociale, ouvrière, paysanne", dirigé par François Marie, où il signe la rubrique "L’échoppe du Père Peinard".
Il est mort le 19 mars 1931, "Le Libertaire" écrit : "Il appartenait au Parti socialiste tout en n’acceptant pas certains points de vue de ses chefs". Il sera incinéré au Père-Lachaise. Jeanne Humbert, dans son livre "Sous la cagoule", parlera de son amitié avec Louis Grandidier.
Le 3 avril 1963, mort
d'Achille DAUDE dit DAUDE-BANCEL (né le 15 décembre
1870 à Bancel, Gard).
Militant anarchiste, syndicaliste et
surtout coopérateur.
Après un début dans le
journalisme, il devient pharmacien, et adhère au groupe
anarchiste "l'homme libre" de Montpellier. De sa rencontre avec
Charles Gide naîtra son action en faveur du
développement du coopératisme en France. Il vendra
même sa pharmacie pour aider à la création de
coopératives de consommation. En 1918, il est élu au
Conseil supérieur de la coopération. Il n'en poursuit
pas moins sa collaboration à la presse libertaire ainsi
qu'à l'encyclopédie anarchiste de
Sébastien Faure. Il est l'auteur
de nombreux ouvrages qui traitent du coopératisme, mais aussi
des questions alimentaires ou sociales. "Le coopératisme
devant les écoles sociales" (1897) "Pain riche ou pain
appauvri" (1916) "Une coopérative de consommation...",
etc.
"Une grande Union pour tous les travailleurs"
Le 3 avril 1917, à
Kansas City (USA), les locaux du syndicat révolutionnaire
"I.W.W" (Industrial Workers of the
World) sont détruits par les marines américains.
Couverture du numéro 2 de mai 1929
En-tête de ce même numéro (doc. CIRA Lausanne)
En avril 1929, à Buenos Aires (Argentine), sortie du premier numéro de la revue "Elevación". Publication mensuelle éclectique consacrée à l'art, la science, la littérature et la sociologie, éditée par Juan Raggio. Pas d'information sur la durée de cette publication. A noter la une du numéro 2 de mai 1929 consacrée à l'éducation rationnelle des enfants par Madeleine Vernet.
Couverture du numéro d'avril 64 (doc. Cira Lausanne)
En avril 1964, sortie à Paris de ce numéro du "Bulletin de liaison et de discussion des Jeunes Libertaires". Publication du groupe parisien des jeunes libertaires qui parait depuis le printemps 1953. C'est dans ce numéro d'avril 1964 qu'apparaît pour la première fois le A cerclé qui deviendra le symbole des anarchistes; Tomás Ibañez en est l'initiateur et René Darras le réalisateur. Mais ce symbole ne s'imposera pas immédiatement, il faudra attendre l'année 1966 pour qu'il soit repris par la "Gioventú libertaria" (Jeunesse libertaire) de Milan, qui était en rapport avec le groupe parisien, pour qu'il commence a se répandre en Italie et de là dans le monde entier avec le succès qu'on lui connaît.