Johann Most : Die Gottespeft (La Peste religieuse)
Ephéméride Anarchiste
24 novembre
Millie Schumm et Max Baginski
(photo extraite de la revue "Itinéraire" n° 8, doc.
Heiner Becker)
Le 24 novembre 1943, mort de
Max BAGINSKI à New York.
Militant social démocrate allemand, puis actif propagandiste
anarchiste.
Il naît en 1864 à Bartenstein (Prusse-Orientale), son
père est un cordonnier libre-penseur. En 1882, il vit à
Berlin et commence à militer avec son frère Richard
dans le groupe des jeunes (anarchisants) du "Parti Social
Démocrate" allemand; il devient en 1890 l'éditeur de
leur organe de presse "Proletarier aus dem Eulengebrige".
Passionné de théâtre, il fait partie du
théätre populaire libre de Berlin. En 1891, il est
condamné à 2 ans et demi de prison pour "délit
de presse". S'étant acquitté de sa peine, il quitte
l'Allemagne pour Zurich, Paris puis Londres et finalement New York
où il arrive en 1893. En août, il rencontre
Emma Goldman à Philadelphie, puis
se fixe à Chicago. A partir de 1894, il est nommé
rédacteur du "Chicagoer
Arbeiter-Zeitung" puis édite en 1896, son propre journal
"Die Sturmglocken" (Les Tocsins). Il collabore également au
journal "Freiheit"
(Liberté) que Johann Most publie
à New York (après la mort de celui-ci, en 1906, c'est
lui qui va co-éditer avec Henry
Bauer le journal jusqu'en 1910). En 1900, il est à Paris
avec sa compagne Millie (Emilie) Schumm (dite "Puck"), mais retourne
en 1901 à Chicago. En 1905, il se fixe à New York et
vit un moment avec Emma Goldman avec qui il va fonder en 1906 la
revue mensuelle "Mother Earth". En
1907, il est délégué (aux côtés
d'Emma) au Congrès
anarchiste international d'Amsterdam.
Il travaille alors comme publiciste dans divers journaux ouvriers de
langue allemande et publie en 1914 un nouveau journal
"L'Internationale Arbeiter Chronik"(qui n'aura que 7 numéros).
Après la première guerre mondiale il retourne durant un
an en Allemagne, avant de rentrer en Amérique en 1920. Il
poursuivra sa collaboration à de nombreux journaux anarchistes
jusque dans les années 30 (correspondant en particulier
à "Der Syndikalist" de Berlin), puis se retirera à
Towanda (Pennsylvanie). Il sera alors victime d'une maladie
dégénérative, qui finira par lui enlever toute
lucidité.
"Un des esprits les plus
éclairés et perspicaces du mouvement allemand"
dira de lui Rudolf
Rocker.
Philippe Daudet à 14 ans
Le 24 novembre 1923, mort mystérieuse
à Paris de Philippe DAUDET.
Né le 7 janvier 1909 à Paris, il est le fils de Léon Daudet dirigeant de "L'Action
Française"(extrême-droite). Il n'a pas encore 15 ans, mais le 22 novembre 1923, il se présente à Georges Vidal, administrateur du
Libertaire. Sans donner son identité, il se déclare anarchiste, et demande qu'on lui
désigne une cible pour commettre un attentat. Après lui
avoir expliqué que l'on privilégie maintenant le militantisme
à la "propagande par la fait", le jeune Daudet est hébergé ensuite par un autre compagnon, Gruffy. Il va ensuite s'adresser
à un autre libertaire, Pierre Le Flaouter, celui-ci vend dans sa librairie des livres jugés alors licencieux et des objets de contraceptions, mais aussi à l'occasion des armes (à noter qu'il n'est pas rare à l'époque d'aller armé dans une manifestation). Le Flaouter lui aurait alors procuré un pistolet sans les balles. Mais Le Flaouter après que Philippe l'ai informé de ses intentions, informe un des chefs de la Sûreté, qu'il connaissait comme client, l'a-t-il fait pour se couvrir, où était-il un indicateur de police comme certain l'affirmeront (de Léon Daudet, aux anarchistes), rien n'est certain.
Malgrès une filature policière autour de la librairie, Philippe revenu à la librairie pour y récupérer les chargeurs de balles, serait parvu à en sortir et à prendre un taxi, dans lequel il se serait
suicidé en se tirant une balle. La véritable identité de Philippe Daudet ne sera connue que plus tard. Il avait
confié à Vidal, avant de le quitter, une lettre
destinée à sa mère, et des poèmes
écrits de sa main. A noter qu'il avait déjà fait plusieurs fugues et était sujet à dépression comme peuvent en faire les adolescents, surtout avec des parents autoritaires comme Léon Daudet.
Mais après la publication d'une édition spéciale du "Libertaire" l'affaire éclate au grand jour et déclenche une vive polémique dans un premier temps, entre
l'extrême droite et le "Libertaire", puis ensuite avec la mise en cause du gouvernement
et sa police.
Son père Léon Daudet refusant le suicide, répand dans ses publications la thèse (plus intéressante pour lui) de l'assassinat policier qui aurait eu lieu dans la librairie de Le Flaouter avec la complicité forcée du chauffeur de taxi Bajot, après que les policiers se furent rendu compte de la véritable identité du mourant (version retenue aussi par les anarchistes Georges Vidal et d'André Colommer).
Sur plainte du chauffeur de taxi, un procès se tiendra en novembre 1925, et celui-ci obtiendra la condamnation de Léon Daudet à cinq mois de prison (qu'il ne fera pas) et 1500 francs d'amende.
Le mystère continuera de planer sur les conditions exactes de la mort de Philippe Daudet (cause en particulier d'une enquête policière bâclée, intentionnellement ou pas), suscitant de nombreux écrits, et supputations de part et d'autre.
Philippe Daudet est enterré dans la tombe familliale au cimetière du Père Lachaise.
Extrait de la lettre à sa mère : "Ma mère chérie. Pardon pour la peine que je te fait. Depuis longtemps j'étais anarchiste, sans oser le dire, maintenant la cause m'a appelé et je crois qu'il est de mon devoir de faire ce que je fais."
En novembre 1903, sortie à Saint-Claude (Jura) du premier numéro de "L'Aube Nouvelle" Journal ouvrier mensuel, Organe des Communistes Liberaire de l'Est. Le responsable de cette publication est Pierre Dumas qui fera paraître ensuite le journal à Grenoble (Isère). Huit numéros sortiront jusqu'en juillet 1904.
A noter qu'un journal portant ce titre était paru entre 1900 et 1901 à Alès (3 numéros) sous-titré "Feuile révolutionnaire rédigée par Léo Sivasty".
Annonce du meeting dans "Le Libertaire" du 22 novembre 1946
Le dimanche 24 novembre 1946, dans la salle de la Mutualité à Paris, se déroule un "Grand meeting". Un l'appel de la "Fédération Anarchiste Française", du "Mouvement Libertaire Espagnol - C.N.T.", de la "Confération Nationale du Travail" (C.N.T. France), et de la "Fédération Anarchiste Italienne", est lancé à la population parisienne qui est invitée à manifester contre les dirigeants de Bulgarie, d'Espagne, d'Italie et de Grèce qui emprisonnent, torturent et assassinent les militants de la liberté. Les personnes présentes sont également solicitées à exercer leurs solidarités envers toutes les victimes de ces barbaries.
Parmi les orateurs Frederica Montseny (pour le M.L.E. - C.N.T.), Fontaine (pour la F.A.F), Juhel (pour la C.N.T. France), Loriot (membre de la C.P. de l'Internationale), ainsi qu'un membre du Mouvement Anarchiste Espagnol.