Christian Cornélissen "En marche vers la Société Nouvelle"
"Principes -Tendances Tactique de la Lutte de Classes"
(1900)
Ephéméride Anarchiste
31 août
Christian Cornélissen
Le 30 ou 31 août 1864, naissance de Christian CORNELISSEN, dit
Clemens, dit Rupert.
Militant communiste-anarchiste hollandais,
penseur et organisateur du syndicalisme révolutionnaire
international, antimilitariste et théoricien
économiste.
Instituteur, il participe, en 1891, au congrès de Bruxelles de
la Seconde Internationale puis devient au côtés de
Domela Nieuwenhuis un des
principaux rédacteurs du "Recht voor Allen" (Droit pour Tous)
organe de la "S.D.B" (Sociaal-Democratische Bond) organisation
socialiste unitaire des travailleurs hollandais. En 1893, il fonde le
"N.A.S" (Nationaal Arbeids-Secretariaat) organisation syndicale
proche de la CGT française de
Pouget et de
Fernand Pelloutier. Dans le but de
s'opposer aux sociaux-démocrates allemands et à leurs
méthodes autoritaires et parlementaristes, il tente
d'organiser un front uni des antiparlementaires et rédige le
texte: "Le communisme révolutionnaire. Projet pour une entente
et pour l'action commune des socialistes révolutionnaires et
des communistes anarchistes", texte destiné à contrer
lors du Congrès
socialiste international de Londres de 1896, l'exclusion probable
des anarchistes. En 1898, il vient s'installer à Paris,
où il reprend contact avec les militants français et
notamment Pelloutier et Marc Pierrot, qui
devient son ami et médecin. Il milite alors au sein des
"E.S.R.I" (Etudiants Socialistes Révolutionnaires
Internationalistes) et poursuit une collaboration aux journaux
syndicalistes et anarchistes hollandais. Théoricien
révolutionnaire, il publie en 1900: "En marche vers la
société nouvelle". Il est également un
économiste inventeur d'une théorie inductive du
salaire: "Théorie de la Valeur"(1903), Théorie du
salaire et du travail salarié" (1908).
Polyglotte, il travaille comme interprète pour la CGT et comme
traducteur et rédacteur à "La Voix du peuple" et
à La "Bataille syndicaliste". Il collabore aussi aux "
Temps Nouveaux" de
Jean Grave, au " Mouvement
socialiste", etc.
Beau-frère de l'anarchiste géorgien
Varlaan Tcherkesov, en 1905, il organise
le soutien à la lutte armée de libération du
peuple géorgien contre le gouvernement tsariste.
En 1907, il prend part au "Congrès
anarchiste international d'Amsterdam"; il sera jusqu'en 1915 le
rédacteur du "Bulletin international du mouvement
syndicaliste".
En 1914, pourtant antimilitariste, fiché au
"Carnet B, il rejoint "l'union
sacrée" et le "Manifeste
des 16". Il poursuivra après guerre, la publication de ses
importants travaux en économie "Traité
général de Science Economique". Ses mémoires et
"Méditations sociologiques" restent quant à elles
encore non-publiées. Il meurt le 21 janvier 1942.
"Pour une biographie plus complète, voir la revue de la CNT:
"Les Temps maudits n° 5 de mai 1999.
°
Paolo Schicchi
Le 31 août 1865, naissance de Paolo SCHICCHI à Collesano (Palerme, Italie).
Leader de l'anarchisme individualiste anti-organisationnel italien et ardent polémiste.
Fils d'un avocat républicain ayant pris part à un mouvement insurrectionnel en 1856, Paolo fréquente très jeune les milieux socialistes et libertaires siciliens. A 15 ans, il organise sa première manifestation contre le clergé devant la cathédrale de Cefalù. Il fait des études de droit à Palerme et commence à écrire sous le pseudo "Il Gladiatore" dans diverses publications "Le Feste de Néron", "Il Picconnieri". Amoureux exalté de la soeur d'un anarchiste, face au refus des parents de la fille il se tire un coup de pistolet au coeur, mais n'est que blessé. Envoyé poursuivre ses études à Bologne, il prend part aux manifestations contre la visite du roi à l'Université. Renvoyé, il rentre à Palerme où il est un temps assistant d'un avocat.
En novembre 1888, il incorporé dans l'armée, mais déserte et rejoint Paris, où il collabore au journal "L'Attaque". Il fréquente Sébastien Faure et assiste en janvier 1890 à un meeting de Louise Michel.
En avri 1890, il crée le "Cercle international des étudiants anarchistes" qui diffuse l'affiche "Aux étudiants - aux militaires" jusqu'en Italie. Cercle auquel adhèrent Galleani, Merlino et le bulgare Stoinoff.
Sa participation à la manifestation du 1er mai 1890 à Paris, l'amène à remettre en cause ces "rendez-vous révolutionnaires à date fixe" et toutes organisations structurées.
Menacé d'expulsion, il part pour Malte (via Marseille et Tunis), d'où il correspond avec divers jounaux anarchistes italiens : "Il Piccone" de Catane, "La Nuova riscossa" di Trapani, "Il Proletario" de Marsala, "La Plebaglia", "La Poverglia" d'Imola et signe un manifeste contre les élections de novembre 1890.
Il est arrêté à Malte à deux reprises à l'automne 1890 puis explusé. Il arrive clandestinement à Catane, en Sicile, ou il dirige "Il Piccone" et "Il Proletario" (de Marsala), et fait exploser une bombe le 29 avril 1891 devant la caserne de cavalerie de Palerme. Il s'enfuit, parcours l'Europe avant de se réfugier à Genève, où il publie à partir du 18 juillet 1891 deux numéros de "Pensiero e dinamite" et deux numéros et suppléments de "La Croce di Savoia" où il s'en prend à la monarchie italienne mais aussi aux "papes" de l'anarchisme Malatesta, Merlino, Cipriani et Gori qu'il rend responsables de l'échec de l'insurrection de mai.
Expulsé de Suisse le 11 septembre 1891, il reprend la polémique à Barcelone dans le journal "El provenir anarquista". Son soutien au soulèvement de Jerez sert de prétexte pour l'arrêter le 10 février 1892. Torturé et mourant, il parvient grâce à l'aide d'une compagne espagnole Maria Margaleff (qui soudoye les gardiens) à sortir de prison le 10 septembre. Après un bref passage à Marseille, il arrive à Gênes, où il fait exploser le 3 octobre 1892, pour se venger, une bombe au Consulat d'Espagne. Le même soir il arrive à Pise mais il est reconnu et arrêté.
Jugé par la cour d'assies de Viterbo du 16 au 19 mai 1893, il est condamné à 11 ans de prison, peine augmentée d'un an pour avoir insulté les juges et de mois supplémentaires en décembre 1893 pour désertion.
Mais organisée par Pietro Gori (qui était son avocat), Luigi Molinari et par le journal "Sempre avanti!", une campagne pour demander sa libération s'étend à toute l'Italie. En octobre 1894, il prend part à une mutinerie de détenus de la prison d'Oneglia. En mars 1904, il refuse la grâce royale, mais il est finalement libéré le 27 mai suivant et retourne à Collesano où il est soumis à une surveillance spéciale jusqu'en mai 1907.
Le 1er juin 1908, il part à Milan où il va diriger le journal "Protesta umana" de Nella Giacomelli et Ettore Molinari avec qui il rompt en septembre et engage une controverse.
Il reprend ensuite des études universitaires jusqu'en juillet 1910. Après l'éxécution de Francisco Ferrer il fait une tournée de conférences anticléricales en Toscane et Ligurie qui financeront une maison d'édition "Germinal" qu'il fonde à Pise. Publie le mensuel rationnaliste "Satana" et à partir du 1er mai 1910, le journal "L'Avenire Anarchico" qu'il dirige pendant quelques mois.
Il prend ensuite à Marsala la direction d'un nouveau journal "Il proletario anarchico". Il poursuit ses conférences en Sicile mais aussi sur le continent et collabore à divers journaux "La Rivolta" (Milan), "Rompete le file", "Il '94" et "Il Cavatore" de Carrrare, "Libera tribuna" (du Caire), "La Communa" (de Philadephie), "Cronaca Sovversiva" (de Barre, Vermont), etc. et compose des essais et ouvrages littéraires divers.
Il même ensuite une campagne contre la guerre et lorsque celle-ci éclate rejoint ses terres à Collesano où il compile ses articles pour un numéro de "Cronaca sovversiva" (18 mars 1916). Le jour de l'armistice, 11 novembre 1918, il tient à Palerme un violent discours incitant les paysans à occuper les terres non cultivées et participe lui-même à des occupations dans l'Ouest de la Sicile et écrit "Il Contadino e la questione sociale" (1919) et un hymme de lutte "Il Conto di Gladiartori" ainsi que divers articles et textes comme "Fra la putredine borghese" (1920). Il reprend ses conférences, publie un numéro unique "La Scure" et à partir de mai 1921 le journal "Il Vespro anarchico" consacré à créer un front de lutte contre le fascisme et le bolchevisme. Mais après divers procès le journal est supprimé par ordre direct de Mussolini et Schicchi arrêté le 14 octobre 1923.
Après le procès à Palerme qui se termine le 1er mai 1924 par son acquittement, il est libéré, mais menacé par les fascistes, il quitte clandestinement Collesano pour Tunis où il va publier "Vespro sociale" qui est très vite réprimé par les colonisateurs français. Il repart à Marseille où il publie à partir du 1er mai 1925 "Il Picconieri" et polémique avec les "garibaldiens". Début 1926, il s'installe à la Ciotat avec sa compagne Maria Liberti et sa fille adoptive Liliana, d'où il envoie en Italie diverses publications anti-fascistes et publie grâce à l'aide financière de l'anarchiste expropriateur argentin Severino Di Giovanni le 1er volume de "Casa Savoia" acte d'accusation de la monarchie italienne. Le 28 juin 1928, il est explusé de France, parcourt l'Europe et revient clandestinement à Marseille et se prépare à retourner en Sicile pour organiser une mouvement insurrectionnel et envoi des articles à "L'Aurora" de Boston.
A l'été 1930, il part pour Tunis (via l'Algérie), d'où il s'embarque clandestinement le 20 août pour la Sicile. Dénoncé par des indicateurs il est arrêté à Palerme et condamné le 16 avril 1931 à 10 ans de prison. Après avoir passé six ans de prison à Rome et Turi di Bari, il peut bénéficier d'une loi d'amnistie, mais au lieu d'être libéré le 28 janvier 1937, il est renvoyé à la prison de Palerme (il a alors 72 ans et est gravement malade). Sa maison est perquisitionnée et sa bibliothèque saisie, pretexte pour l'envoyer au Confino de Ponza en mars 1937, puis à Ventotene, en juillet 1939. Il est libéré en octobre 1940 et peut enfin se faire soigner. Il publie à partir de septembre 1943, diverses affiches anti-fascistes et deux numéros de "La Diana del fronte unico della liberazione" et une brochure "La Società Futura" et dès septembre 1944 une série de "Conversazioni sociali". Il publie à partir de mars 1946, une nouvelle revue "L'Ère nuova", et malgrè son âge participe à la renaissance du mouvement anarchiste sur l'île, mais s'il s'oppose aux "centralisateurs" de la F.A.I. Refusant de se conformer aux nouvelles lois sur la presse il est contraint d'arrêter "l'Ère nuova" mais publie encore une douzaine de numéros uniques dont le dernier "Il Vespro della nuova civiltà" qui sort en mai 1950. "Le Lion de Collesano" meurt le 12 décembre 1950 à Palerme, après une vie entière de luttes.
Le 31 août 1900,
naissance de Gino LUCETTI
Le 31 août 1980,
mort de Louis SIMON
Compte-rendu analytique des séances
et résumé des rapports sur l'Etat du mouvement dans le monde entier
Le 31 août 1907,
à Amsterdam (Pays-bas), dernière séance du
"Congrès Anarchiste
International" (qui se déroulait depuis le 24
août). Ce congrès constitue un événement
important pour le mouvement anarchiste international et son devenir,
il rassemble de nombreux délégués
étrangers qui sont alors des personnalités historiques
du mouvement comme Broutchoux, Chapelier,
Ceccarelli, Cornelissen,
Dunois,
Fabbri,
Goldman,
Malatesta,
Monatte,
Ramus,
Rocker,
Schapiro, Rogdaïeff, etc. Les débats
très variés portent sur l'actualité de
l'antimilitarisme (qui tient son
congrès dans le même temps), sur l'anarchisme et
l'organisation, l'éducation, la grève
générale, etc. Mais parmi tous les sujets
traités, c'est le débat entre Malatesta et Monatte sur
le syndicalisme révolutionnaire qui sera le plus
significatif.
Le 31 août 1920,
à Milan, Turin, et dans le nord de l'Italie, débute un
vaste mouvement d'occupation des usines.
L'Union Anarchiste Italienne "U.A.I"
(forte d'un demi million d'adhérents) lors de son
congrès de Bologne (1er au 4 juillet 1920), préconisait
la création de "Conseils d'usine". C'est chose faite deux mois
plus tard. Les anarchistes et Malatesta en particulier prennent la
parole dans les usines occupées et gardées par des
piquets de grève pour s'opposer à tous coups de force
de la police où des faisceaux de Mussolini. Le mouvement prend
de l'ampleur début septembre, les patrons sont chassés,
l'autogestion se généralise dans les ateliers, mais ne
s'étend pas à tout le corps social. Les syndicats
réformistes, effrayés par l'ampleur
révolutionnaire du mouvement (notamment dans la
métallurgie et l'automobile), s'empresseront de signer un
accord avec le patronat pour mettre fin au mouvement.
Congrès de l'International des Fédérations Anarchistes à Carrrare
Le 31 août 1968,
à Carrare (Italie) début du Congrès constitutif
de "l'Internationale des
Fédérations Anarchistes". La création de
l'I.F.A se fait dans un climat
enfièvré caractérisé par un conflit de
génération; d'une part les vieux militants anarchistes
garants de "l'Idéal libertaire", de l'autre les jeunes
émeutiers du mois de mai; enmenés par Daniel
Cohn-Bendit qui mêle allègrement, au nom de
l'efficacité, anarchisme, situationnisme et marxisme. Le
congrès prendra fin le 5 septembre après avoir
établi les bases d'une organisation internationale. Le second
congrès se déroulera à Paris en 1971, puis
reviendra à Carrare en 1978.
"La négation de l'autorité
et de tout type de pouvoir est le principe essentiel et le signe
distinctif de l'anarchisme et du mouvement anarchiste. Les autres
principes libertaires résultent de cette négation de
l'autorité et du pouvoir."
"L'I.F.A proclame, pour les anarchistes, la liberté de choisir
tout moyen d'action qui n'est pas en contradiction avec les principes
libertaires et les buts poursuivis par le mouvement. Qu'elle soit
individuelle, minoritaire ou de masse, violente ou pacifique,
revendicative ou révolutionnaire, légale ou
clandestine, l'action anarchiste se doit de refléter la haute
valeur morale des principes fondamentaux de l'anarchisme."
Carrare, 1978.