Le 27 octobre 1889 (1888 ?),
naissance de Nestor Ivanovitch MIKNIENKO dit MAKHNO à
Gouliaï-Polié, (Ukraine).
Anarchiste ukrainien, dirigeant d'une armée insurrectionnelle : la Makhnovchtchina.
Cinquième et dernier fils de paysans pauvres, il est très tôt
révolté. Après la révolution de 1905, il
adhère à un groupe anarchiste avec qui il commet de
1906 à 1908 diverses "expropriations". Il est
arrêté en septembre 1907, mais libéré 10 mois plus tard faute de preuves. Il est de nouveau arrêté avec les membres du groupe anarchiste
pour "activités terroristes", le procès a lieu en mars
1910 et se clôt le 26 par leurs condamnations à mort.
En
raison de son jeune âge (il aurait triché sur son âge, d'où sa date de naissance incertaine), sa peine est commuée en travaux
forcés à perpétuité.
La révolution de février 1917 le libère après sept années passées à la
prison Boutyrka de Moscou où il contractera la tuberculose. En mars 1917, à son retour à Gouliaï-Polié, il
participe à l'organisation des soviets de paysans et d'ouvriers, il est élu à leur tête et décide de mettre en
pratique le communisme libertaire en expropriant les gros propriétaires terriens et en collectivisant la terre.
En 1918, les traités de Lénine livrent l'Ukraine aux
Allemands, Makhno organise un mouvement de résistance qui
compte bientôt dix mille combattants. Mais lorsque les troupes
d'occupations se retirent, ils sont contraints, début 1919, de
poursuivre la lutte et de combattre les armées blanches (tsaristes) du Général
Dénikine. En janvier 1919, un congrès décide la transformation des groupes de guérilla en une armée insurgée "la Makhnovchtchina", celle-ci arborrant le drapeau noir, atteindra 50 000 hommes. A cette époque, Makhno devient le compagnon de Galina Kouzmenko, une institutrice révolutionnaire de Gouliaï-Polié. Au printemps 1919, la pénurie d'armes oblige les makhnovistes à une
alliance avec les bolcheviques, mais ceux-ci les trahissent rapidement. La
Makhnovchtchina opère une retraite, mais c'est pour mieux
revenir à l'automne 1919 avec trente mille partisans, sauvant
les bolcheviques en mettant en déroute les blancs qui
menaçaient Moscou.
Pendant quelques mois, l'Ukraine s'organise en toute liberté
mais, durant l'hiver 1920, une épidémie de typhus
décime les insurgés, Makhno en réchappe de peu.
L'armée rouge attaque les makhnovistes mais subit
plusieurs défaites. Puis menacés par les blancs
dirigés par le Général Wrangel, les rouges concluent
une seconde alliance avec Makhno.
En novembre 1920, alors que la
victoire contre les blancs est assurée après la défaite complète de Wrangel en Crimée, les bolcheviques entreprennent de liquider leurs alliés de la veille. Les makhnovistes leur tiendront tête durant plusieurs mois, mais ne cesseront de perdre du terrain. Makhno
continuera la lutte avec un petit groupe jusqu'en août 1921.
Le 28 août 1921, blessé, il se réfugie avec Galina et quelques compagnons en Roumanie, mais ils y sont internés. Ils s'en évadent en avril 1922, et finissent par passer en Pologne. Makhno est aussitôt arrêté et interné dans un camp de réfugiés avec sa compagne (sa fille Lucie y naît le 30 octobre 1922). Acquitté le 1er décembre 1923, après un procès, il est libéré un mois plus tard. En juillet 1924, il passe à Dantzig (Gdansk) où il est emprisonné par les autorités locales, mais s’évade et réussit à gagner Berlin.
Il arrive finalement
à Paris en avril 1925 où, avec Galina et Lucie, ils sont d’abord hébergés chez des amis russes à Saint-Cloud, puis à Romainville. La famille s'installe, le 21 juin 1926, à Vincennes. Physiquement diminué, atteint de tuberculose et couvert de cicatrices "son corps n’est que cicatrices et des morceaux de mitraille circulent sous sa peau" dira Louis Lecoin, la docteresse Madeleine Pelletier s'occupera de lui. Une intervention chirurgicale, en 1928, ne pourra le soulager des morceaux de mitraille. Ne supportant pas longtemps la position debout, il est pourtant contraint de travailler. Il sera un moment aide-fondeur à Vincennes, puis tourneur chez Renault à Boulogne-Billancourt, tandis que Galina travaille dans une usine de chaussures à Paris. A Paris, Makhno avait retrouvé Voline et Piotr Archinov et c'est avec ce dernier
qu'il rédige le texte "La Plateforme d'organisation", publié à partir de juin 1926, dans le journal des anarchistes russes de l'étranger "Diélo Trouda", texte qui sera
à l'origine de dissensions dans le mouvement libertaire, en particulier avec les partisans de la "Synthèse" Voline et Sébastien Faure.
Makhno eut ensuite à se défendre des attaques calomnieuses de l'écrivain Joseph Kessel qui le dépeint en tyran antisémite dans son roman "Makhno et sa juive". Le 12 février 1927, Makhno est désigné avec le polonais Maxime Ranko (Benjamin Goldberg) et le chinois Chen (Wu Kegang) à la tête d'un Comité provisoire en vue de la création d’une Internationale anarchiste fondée sur la "Plateforme". Mais, lors d'une réunion internationale tenue le 20 mars 1927, à l'Hay-les-Roses, la police française arrête l'ensemble des participants.
Le 16 mai 1927, Makhno est alors visé par un ordre d'expulsion, qui n'est pas exécuté grâce à l'intervention de Louis Lecoin, sous réserve qu'il respecte une stricte neutralité politique. Il poursuit pourtant sa collaboration à "Dielo Trouda" et entreprend la rédaction de ses mémoires avec l’aide d’Ida Mett, le premier tome "La Révolution russe en Ukraine" paraîtra en 1927 (inachevé).
Makhno vivant dans la misère, des compagnons de l’Union anarchiste communiste (UAC) lancent, le 6 avril 1929, dans "Le Libertaire" un appel à "une solidarité de longue haleine en faveur de Makhno".
En 1929, Makhno et sa famille sont invités par le groupe anarchiste d'Aimargues (Gard), Galina et sa fille Lucie y séjourneront durant un an.
En 1931, Makhno déclinera l'offre de militants anarchistes espagnols, de prendre la tête d'un mouvement insurrectionnel, dans le nord de la péninsule.
Sa santé s'étant dégradée, il
est hospitalisé le 16 mars 1934 à l’hôpital Tenon, à Paris. Il y décède au matin du 25
juillet 1934.
Nestor Makhno est incinéré le 28 juillet au cimetière du Père-Lachaise, en présence d’environ 500 personnes dont Voline qui prononce son éloge funèbre.
A lire en particulier: "La révolution
inconnue" de Voline, ainsi que les ouvrages de l'historien du mouvement anarchiste russe, Alexandre Skirda :
"Nestor Makhno, le cosaque de l'anarchie" (1982).
"Makhnovchtchina,
Makhnovchtchina,
Armée noire de nos partisans,
Qui voulaient chasser d'Ukraine
A jamais tous les tyrans."
Cinquième couplet
de"la Makhnovchtchina"
"Aucun des commissaires n'osa
se montrer devant les ouvriers à la tribune du Soviet. Seule
l'anarchiste Maria NIKIFOROVA occupa cette tribune et appela, de sa
voix puissante, les ouvriers à la lutte contre le
gouvernement, pour la révolution et pour une
société libre de toute autorité. In "La révolution russe en Ukraine"
A voir, le documentaire d'Hélène Chatelain: "Nestor Makhno, un paysan d'Ukraine"
François-Louis Duprat en 1892
Le 27 octobre 1857,
naissance de François-Louis DUPRAT, à St-Martin
(Gers).
Militant et propagandiste anarchiste.
Ouvrier tailleur, puis marchand de vin, il crée en juin 1882
le groupe anarchiste "l'Aiguille" avec les nommés VILHEM et
CONCHOT, qui sont comme lui membre d'un syndicat anarchiste des
tailleurs (groupant une dizaine d'adhérents).
De 1884 à 1885, il collabore au journal anarchiste "Terre et
liberté" qui devra cesser sa parution après un saccage
de la police et des poursuites contre le gérant Antoine
RIEFFEL (qui sera condamné le 12 mars 1885 à deux ans
de prison).
En 1888-89, Duprat collabore à l'organe anarchiste "Ca Ira". A
partir de 1890, sa boutique de marchand de vin, 11, rue Ramey
à Paris, sert de lieu de réunion et d'entrepôt
pour la propagande. En 1894, en vertu des
"lois
scélérates" il est impliqué dans le
"Procès des trente",
mais étant parvenu à prendre la fuite, il sera
jugé par défaut et condamné à 20 ans de
travaux forcés (peine amnistiée en février 1895).
En-tête du numéro 5 (deuxième année) du 1er mars 1913 publié alors à Frolì.
Périodique mesuel de propagande éducative et libertaire feminin.
En octobre 1912, à Parme (Italie), sortie du premier numéro du journal "La Donna Libertaria"(La Femme Libertaire), Péridodique mensuel d'éducation du Groupe Liberaire "Maria Rygier". Amelia Legati en est la directrice, puis Adele Dervisi, Marzia Rossi, Irma Guidaloni. Les femmes n'étant pas à l'époque en possession de leurs droits, les responsables de rédaction seront Antonio Melegari et Armando Sintoni. Huit numéros sortiront jusqu'en juin 1913.
Epigraphe de Maria Rygier : "... Noi siamo idealisti... il nostro idealismo non è la religione della sofferenza : è il culto della gioia . Non vogliamo soltanto la volgare soddisfazione degli appetiti bestiali, ma vogliamo, in sublime armonia, tutti i fremiti voluttuosi dei sensi, tutte le serene ebbrezze dello spirito !" (... Nous sommes idéalistes ... notre idéalisme n'est pas la religion de la souffrance : c'est le culte de la joie. Nous ne voulons pas seulement la vulgaire satisfaction des appétits bestiaux, mais nous voulons, dans une harmonie sublime, tous les frémissements voluptueux des sens, toutes les ébriétés sereines de l'esprit ! ) Numérisé sur : ici.
Le 27 octobre 1991, au
Pérou, arrestation de l'anarchiste péruvien
Andrés VILLAVERDE, pour sabotage. Malgré l'absence de
preuve, il est néanmoins retenu en prison, sans
procès.