"Carlo Tresca Portrait d'un rebelle"
Biographie réalisée par Nunzio Pernicone, Ed.
AK Press (février 2010).
Ephéméride Anarchiste
11 janvier
Carlo Tresca
Le 11 janvier 1943, mort de
Carlo TRESCA à New York, assassiné par un tueur jamais
identifié.
Militant et propagandiste anarchiste et anarcho-syndicaliste.
Il naît le 9 mars 1879 à Sulmona (Italie). A 20 ans, il
est secrétaire du syndicat des cheminots. Puis il est
contraint à l'exil, à l'âge de 24 ans, pour avoir
publié un journal d'agitation "Il germe". Il se réfugie
en Suisse, puis émigre aux Etats-Unis. Il publie un nouveau
journal en italien "La Plèbe", adhère aux
I.W.W. et participe aux grandes
grèves du textile en 1912, puis à la marche des
chômeurs de New York.
En 1917, le journal "L'Avvenire" qu'il dirige, est interdit de
diffusion pour "propagande pacifiste". A partir de fin 1917, il va diriger le
journal "Il Martello" (Le Marteau) qu'il publiera jusqu'à sa mort. Il en fera un organe de combat de la classe ouvrière italo-américaine et du mouvement anarchiste. En
1923, il est condamné à un an de prison pour avoir
publié un livre sur le contrôle des naissances, mais
suite à de grandes manifestations de soutien, sa peine est
ramenée à 4 mois. A sa sortie de prison, il
s'attaquera, dans son journal, à la propagande fasciste de
Mussolini dans le milieu de l'émigration italienne, et
organisera la guerrilla urbaine contre les chemises noires et les
fascistes américains.
Il prendra la défense des anarchistes victimes de
répression anti-syndicale ou anti-anarchiste, et
s'élèvera avec la même vigueur, en 1933, contre
les persécutions du régime stalinien.
Maria Goldsmith
Le 11 janvier 1933, mort volontaire de Maria Isidorovna GOLDSMITH (dite Maria KORN, CORN ou ISIDINE) à Paris.
Scientifique, militante et active propagandiste anarchiste dans le mouvement anarchiste français et russe.
Elle serait née en prison le 7 juillet 1871 à Pinega dans l'Oblast d'Arkhangelsk (Nord de la Russie où son père avait été déporté), où à St Petersbourg selon d'autres sources. Sa mère Sophia Ivanovna, était une fidèle de Pierre Labrov (théoricien des socialistes-révolutionnaires) et son père Isidor éditait un journal positiviste "Znanie" à St Petersbourg. Fuyant la terreur tsariste, la famille a ensuite émigré en 1884, à Paris, où son père meurt deux ans plus tard.
Étudiante, elle se joint en juin 1892 au groupe des Étudiants socialistes révolutionnaires internationalistes (ESRI). Vers 1895-96 elle rencontrera Emma Goldman lors de son séjour en Europe, et correspondra avec elle.
En 1896 sous le pseudonyme de Maria Corn, et munie d'un mandat de la Bourse du travail d'Issy-les-Moulineaux, elle assiste au Congrès socialiste international de Londres et y représente la fraction antiparlementaire de la délégation française. Elle milite également avec les anarchistes russes et participera en 1903 avec le géorgien Georgi Goguelia (K. Orgeiani) et sa femme Lydia Ikonnikova à la création de la revue "Khleb i Volia" (Pain et Liberté) publié à Genève par le groupe anarchiste communiste russe, elle y défendra une position anarcho-syndicaliste.
En 1905 c'est dans son appartement que se réunit le groupe des anarchistes russes (qui compte une cinquantaine de membres) et elle intervient dans la mesure de ses forces en faveur de ses amis exilés victime des tracasseries policières. A noter que les Kropotkine, Reclus, Lavrov, Tcherkesoff et bien d'autres furent reçus comme chez eux chez les Goldsmith.
Maria collabore également aux journaux : "Les Temps Nouveaux" de Jean Grave, au "Burevestnik" (L'Oiseau des tempête) de Nicolas Rogdaev et Maxime Raevski, et en 1911 à "Golos Truda" (la Voix de Travail) des russes de New York.
En 1906, elle assiste à Londres au Congrès des groupes anarchistes communistes russes, où elle présente un rapport sur l'organisation.
Parallèlement, elle mène des études scientifiques, d'abord préparatrice au laboratoire de zoologie de la Sorbonne, elle sera de 1902 à 1919 la secrétaire de "l'Année biologique" fondée par Yves Delage qu'elle assistera dans ses travaux surtout lorsque celui-ci sera à partir de 1904 frappé de cécité. Avec lui elle publia "Les Théories de l'évolution et la Parthénogénèse naturelle et expérimentale".
En 1915, elle est nommée Docteur ès sciences, après avoir soutenu sa thèse sur "Les réaction physiologiques et psychiques du poisson". En 1927 elle publiera ses recherches "Psychologie comparée".
En mai 1914, à Paris, elle prend la parole avec Orgeiani, Rogdaev, Zabrezhnev, et Karelin, ainsi que les français Sébastien Faure et Georges Yvetot à l'occasion du centenaire de la naissance de Bakounine.
Amie de Pierre Kropotkine avec qui elle correspondait, elle partagera ses postions au moment de la guerre (Manifeste des seize) et collaborera ensuite sous plusieurs pseudonymes Maria Korn, Isidine, Corn, à divers titres de la presse libertaire "La Libre Fédération" du Dr. Jean Wintsch de Lausanne, et aux "Temps Nouveaux" publiés le Dr Marc Pierrot et Jacques Reclus ainsi qu'à la revue "Plus Loin".
Elle est une des premières à dénoncer dans le numéro d'avril-mai 1921 des "Temps Nouveaux" le mensonge bolchevique à propos de Kronstadt.
Elle collabore également au bulletin de la CGT-SR "La Voix du Travail" (1926-27) de Pierre Besnard auquel collaboraient également plusieurs autres anarchistes russes. Elle fera partie avec Piotr Archinov, Nestor Makhno, Ida Mett, et d'autres de la rédaction de "Dielo Trouda" (Paris, 1925-1930), organe des groupes anarchistes russes et polonais de Paris.
En 1928, elle servira de secrétaire à Nestor Makhno qui écrit ses mémoires sur la Révolution en Ukraine mais elle ne soutiendra pas la "Plate-forme d'organisation" qui sera une source de division du mouvement.
Après la mort de sa mère dans la nuit du 8 au 9 janvier 1933 (avec qui elle vivait au 2 rue Marie Rose, Paris 14e), elle met fin à ses jours deux jours plus tard à seulement 63 ans.
Outre ses nombreux articles et son ouvrage de "Psychologie comparée", elle a traduit des lettes historiques de Pierre Lavrov (Paris, 1903) et "l'Ethique" de Kropotkine (en 1927).
Dans le n° 7 de "Plus Loin" de septembre 1925 : "En réalité, le moment révolutionnaire est celui qui prête le moins à la prudence, à la crainte de l’utopie, de l’« irréalisable » ; il étend, au contraire, les limites de toutes les espérances.
Ne nous laissons donc pas intimider par ces conseils de fausse sagesse historique, à laquelle toute l’expérience de l’histoire donne un démenti."
Le 11 janvier 1933, mort de
Marie GOLDSMITH
Le 11 janvier 2018, mort de Misato TODA
Clément Duval (gravure)
Le 11 janvier 1887, à
Paris, Clément DUVAL, anarchiste
expropriateur membre des "Panthères de Batignolles" est
condamné à mort pour une
"Reprise individuelle"
effectuée dans un hôtel particulier. Mais, suite
à la mobilisation des anarchistes, sa peine est commuée
en travaux forcés à perpétuité. Le 14
avril 1901, il s'évadera du bagne de Guyane, et ira se
réfugier à New York, où il vivra jusqu'à
l'âge de 85 ans, entouré d'anarchistes italiens.
Entrée de la "Maison des Fédérations" siège de la C.G.T
rue de La Grange-aux-Belles à Paris 10e en 1913
Le 11 janvier 1924, à
Paris, 33 rue de la Grange-aux-Belles, dans les locaux syndicaux de
la "C.G.T.Unitaire", un affrontement sanglant a lieu durant un
meeting du "Parti Communiste". Les militants anarcho-syndicalistes
opposés à l'emploi du local syndical à des fins
politiciennes sont venus pour porter la contradiction. Mais à
la première invective, les jeunes gardes communistes
provoquent une bagarre générale. Soudain, des coups de
feux sont tirés depuis les rangs communistes; deux ouvriers
anarcho-syndicalistes s'écroulent mort: il s'agit d'Adrien
Poncet et de Nicolas Clos; d'autres sont blessés comme:
Francis Boudoux, Pecastaing et Michel.
Le lendemain, le journal communiste "L'Humanité" tente
d'inverser les rôles. "Le
Libertaire" quant à lui, titre: "Les premières balles bolchevistes sont pour
les ouvriers".
Ces crimes resteront impunis et, comble du cynisme, le P.C
récupèrera la mort de Nicolas Clos en organisant ses
funérailles, affirmant qu'il était communiste, ce que
contestera formellement "Le Libertaire".
A l'appel du "Libertaire", 4000 personnes suivront, le 18 janvier,
l'enterrement d'Adrien Poncet. La militante
May Picqueray, présente durant
cet affrontement, a témoigné de ces assassinats dans
son livre: May la réfractaire.
Le 11 janvier 2004, soit 80 ans plus
tard, quelques libertaires se sont rendus au 33 rue de la
Grange-aux-Belles pour marquer le souvenir de ses militants
assassinés ou blessés par les tenants de
l'idéologie communiste autoritaire.
En-tête du premier numéro daté de janvier-février 1940 (doc. CIRA Lausanne)
En janvier 1940, à New York, sortie du premier numéro du journal anarcho-syndicaliste "Dielo Trouda-Probuzhdenie" (Le Réveil de la Cause du Travail). Organe de la Fédération unie des organisations de travailleurs russes des États-Unis et du Canada. Bimestriel en langue russe édité par Grigorï Maximov, il sera publié jusqu'à la mort de ce dernier en 1950.
Il est en fait le résultat de la fusion de deux journaux "Proboujdenie" (de Détroit 1927-1939) et de "Dielo Truda" qui était publié à Paris depuis juin 1925, puis à Chicago (de 1930 à 1937 ) et New York (de 1937 à 1939).
En-tête du numéro 5 de juin 1954 de "L'Anarchie c'est l'ordre"
En janvier 1954, à Paris, sortie du premier numéro du journal "L'Anarchie c'est l'ordre" Organe (mensuel) de l'Union Syndicale du Travail Anarchiste. Le responsable de la rédaction est Fernand Robert et le trésorier Jean Perrin. Collaborations de Raymond Beaulaton, Pierre Carretier, René Guillot, Roger André Paon, etc.
Ce titre est hébergé par le journal "Le Rail Enchaîné". Les deux pages du premier numéro de "L'Anarchie c'est l'ordre" paraissent en fait dans le n° 7 du "Rail Enchaîné".
Epigraphe : "Hiérarchies = crimes, vols, profits, fascismes"
Seulement cinq numéros sortiront jusqu'en juin 1954. Le titre sera ensuite repris par l'Alliance Ouvrière Anarchiste (A.O.A.) en 1957.
A noter que ce titre s'inspire du premier journal anarchiste publié en 1850, par Anselme Bellegarrigue.