almanaque de la protesta

Couverture de l'Almanque de la "Protesta"
pour l'année 1927 (doc. CIRA de Lausanne)

Ephéméride Anarchiste

13 juin 

 

Jules Le Gall

Jules Le Gall

Le 13 juin 1944, mort de Jules Le GALL en déportation au camp de Buchenwald (Allemagne).
Militant anarchiste antimilitariste et syndicaliste breton.
Né le 13 décembre 1881 à Brest de Louis Le Gall et Émeline Charpentier, il est orphelin de son père à 10 ans et rentre ensuite à l'Arsenal de Brest comme ouvrier chaudronnier dans le même atelier qu'Auguste Le Lann et Victor Pengam avec qui il crée en 1903 le groupe local de la Jeunesse Syndicaliste, qui va rapidement rassembler une soixantaine de jeunes ouvriers de l'Arsenal. Un mois après les grèves de mai-juin 1904 est fondée le 4 juillet la Bourse du travail de Brest. Jules en devient le secrétaire et Pengam le trésorier. Il sera délégué en septembre au 8e Congrés de la CGT à Bourges. En octobre 1905 après l'interdiction par le préfet maritime d'une fête pour les conscrits, il est poursuivi avec Pengam pour "incitation de militaires à la désobéissance". Ils seront acquités en janvier 1906, mais suite à une perquisition à la Bourse du travail, le 4 mai 1906, il est à nouveau poursuivi avec 17 autres militants pour "provocation de militaires à la désobéissance", mais ils seront finalement amnistiés. Le 6 juillet 1906 lors d'une réunion publique à Brest il déclare "En attendant la révolution violente qui fera couler le sang des bourgeois, comme on a fait couler le nôtre, nous prendrons la journée de 8 heures". En 1907, il anime un groupe de "La Guerre sociale"de Gustave Hervé et déclare lors du 1er mai "La société est pourrie et il ne faut reculer devant rien pour la renverser ! Soyons prêts à nous faire trouer la peau pour maintenir nos droits et s’il faut répandre du sang, répandons-en !". A la suite de ce discours il est perquisitionné le 27 mai 1907, mais étant malade il ne sera arrêté que le 29 août, pour "incitation au meurtre et au pillage" et est emfermé à la prison du Bouguen à Brest. Le 28 octobre 1907, il passe devant la cour d'Assise de Quimper où il déclare "Je ne suis ni un saint, ni un sanguinaire, je suis tout simplement révolutionnaire et je le revendique. Je suis révolutionnaire parce que j’ai souffert, parce que j’ai vu les gens souffrir, parce que je vois partout souffrir. Lorsqu’à l’âge de dix ans je perdis mon père, j’ai su ce qu’était la souffrance" il écope de trois mois de prison.
A sa libération le 1er décembre 1907, il est accueilli à la gare de Brest par une manifestation de ses compagnons, mais est licencié de l'Arsenal. Il devient alors gérant d'une librairie coopérative créée avec le produit d'une tombola organisée par un comité de soutien dirigé par Pengam. Il est alors membre outre de "La Jeunesse syndicaliste", du "Comité de Défense Sociale" (CDS) et du groupe révolutionnaire "Les Egaux". Il collabore au journal "Prolétaire Breton" où il y fait la promotion de la grève générale et donne des conférences dans la région.
En 1908, il est inscrit au Carnet B (fichier des antimilitaristes). En 1910, il prend part à la création du cercle néo-malthusien et avec Pengam organise diverses causeries. Le 6 novembre 1910, lors d'un meeting de la CGT à Lorient à propos de la grève des cheminots il déclare "Quant au sabotage je ne le condamne pas (...) il ne faut pas rester dans une inaction coupable... l’important est de défendre par tous les moyens le droit syndical". Lorsque cinq jours plus tard, des fils téléphoniques seront coupés lors d'un sabotage près de Lorient, il sera à nouveau poursuivi, mais s'en tirera avec un non-lieu. En 1910 il utilise les élections législatives pour faire de la propagande en tant que candidat antiparlementaire et abstentionnise à Lorient. En 1911, il collabore au quotidien "La Bataille Syndicaliste" et au journal "Les Temps Nouveaux" de Jean Grave, et crée un groupe libertaire portant ce nom, dont Pengam sera le trésorier. Le groupe adhére ensuite à la Fédération communiste anarchiste révolutionnaire (FCAR). En août 1913, il sera délégué à Paris au Congrès anarchiste.
On ignore sa position durant la guerre. En janvier 1921 il est initié à la franc-maçonnerie et est président du Comité de Défense Sociale, il reconstitue un groupe anarchiste avec entre autres René Martin, René Lochu, Paul Gourmelon et Jean Tréguer, qui se réunit à la Maison du Peuple dont il était président de la commission administrative depuis le 15 octobre 1920. Il a animé également un groupe théâtral pour lequel il a écrit quelques pièces. Arrêté le 30 mai 1921 suite à la publication en mai d’un tract intitulé "La mobilisation c’est la guerre ! Ne partez pas ! " signé des Jeunesses anarchistes, des jeunesses communistes et des jeunesses syndicalistes. Il est inculpé "d’excitation à la désobéissance dans un but de propagande anarchiste", et est condamné le 5 juillet à 40 jours de prison. De 1925 à 1935 il collaborera au "Libertaire" organe de l’Union anarchiste (UA). A noter son amitié avec l'anarchiste de Lorient François Le Levé.
En 1927 il aurait rencontré Makhno et il collaborait alors au journal brestois "Le Flambeau". Membre du Comité Sacco-Vanzetti, il présidait le 8 août 1927 le meeting tenu en leur faveur à Brest.
Pendant la guerre d’Espagne, il participa aux actions de solidarité et d’aide à l’Espagne républicaine.
En août 1940 il était arrêté par la police et interrogé sur les activités de sa loge maçonnique dans le cadre des lois sur la répression des sociétés secrètes. En décembre 1940 il était interrogé par la police allemande, puis le 24 juillet 1941 il arrêté dans son commerce de quincaillerie et incarcéré à la prison allemande de Pontaniou puis à celle des Rochettes à Nantes. Le 7 octobre 1943 il est transféré au camp de Royallieu à Compiègne. Après un tentative d'évasion où il se blesse au pied, il fait partie du convoi du 17 janvier 1944 de déportés au camp de Buchenwald.

 

Fernand Rude

Fernand Rude

Le 13 juin 1910, naissance de Fernand RUDE (dit Pierre FROMENT), à Lyon.
Historien du mouvement social.
Sympathisant libertaire, il milite pourtant très tôt au parti communiste (1929). Son refus du sectarisme et sa passion de l'histoire sociale le pousse à devenir historien. Il séjourne à plusieurs reprises en URSS, pour des travaux d'histoire et de traduction. A son retour en France, en 1936, il s'éloigne des staliniens, puis milite au parti socialiste et soutient les républicains espagnols. Résistant, il sera nommé sous-préfet à la libération. Auteur de nombreux ouvrages d'histoire sociale :
"Le mouvement ouvrier à Lyon de 1827 à 1832", "La révolution de 1848 dans l'Isère" (1949), "Allons en Icarie" (1952) "C'est nous les Canuts" (1954), "Les révoltes des Canuts 1831-1834" (1982), etc.
Pour le centenaire de la Commune de Paris, il a rassemblé et publié deux textes de Bakounine "De la guerre à la Commune" et "Le socialisme libertaire".
Fernand Rude est mort le 12 mars 1990.

 

 

 

Le 13 juin 1982, mort d'André CLAUDOT (né le 14 février 1892 à Dijon).
Dessinateur et militant anarchiste.
Elève de l'école des Beaux-Arts de Dijon, il fréquente les anarchistes et donne ses dessins dans les journaux anticléricaux et anarchistes. Une illustration parue dans "Le libertaire" en 1911 lui vaut d'être poursuivit par la justice. Fiché au Carnet B (des antimilitaristes), il est mobilisé en 1914, mais il continuera à collaborer durant et après le conflit à la presse libertaire. En 1926, sa passion de l'Orient le pousse en Chine, où il devient professeur à l'institut national des Arts de Pékin, puis à Hang-Tchéou, en 1928. En 1930 il revient à Paris puis ensuite à Dijon comme professeur, où il avait débuté comme élève, mais il s'éloigne de l'anarchisme et adhère à la SFIO et à la franc-maçonnerie. Révoqué en 1941, il s'engage dans la résistance puis milite au parti communiste à la Libération. La fin de sa vie est essentiellement consacrée à la peinture.
Le cinéaste libertaire Bernard Baissat lui a consacré un film en 1979 "Ecoutez Claudot".

 

 

 

 

 journal "Le Droit Social" de Marseille

En-tête du numéro 2 du 13 au 27 juin 1885 (doc. Mundaneum, Mons, Belgique)

Le 13 juin 1885, à Marseille, le journal anarchiste "Le Droit social" après s'être proposé de démontrer l'inanité du suffrage universel, donne dans son n° 2, un conseil aux compagnons pour "voter en anarchiste" (en réalité, provoquer l'incendie des urnes), et "faire flamber tous les torche-culs" se trouvant à l'intérieur. Il suffirait pour cela de glisser un bout de phosphore plié dans un bulletin.
On ne sait si ce conseil fut mis en pratique, mais les anarchistes préfèrent encore bouder les isoloirs ces "pissotières républicaines", et pratiquer comme Octave Mirbeau "La Grève des électeurs".

 

 

 fil zig

 

Le 13 juin 1910, à Paris, des affrontements ont lieu Faubourg Saint-Antoine entre des ouvriers ébénistes et la police. L'anarchiste Henri CLER succombera le 21 juin, aux coups reçus. Ses obsèques au cimetière de Pantin, où se rendront des dizaines de milliers de personnes, sera le théâtre de nouvelles violences policières.

 

 

fil chouette 

 

journal "La Prostesta humana"

En-tête du premier numéro de de "La Protesta Humana".

Le 13 juin 1897, à Buenos Aires (Argentine), création par l'ébéniste catalan Gregorio Inglán Lafarga, du journal anarchiste "La Protesta Humana", paraissant d'abord chaque quinzaine, il deviendra quotidien à partir du 1er avril 1904, et prendra le nom de "La Protesta".
"La Protesta sera un journal purement doctrinal et révolutionnaire qui abordera toutes les questions d'actualité et s'attaquera durement et sans concessions à toutes les crapuleries bourgeoises et autoritaires."
Exemplaires de 1897 à 1906, numérisés ici.

journal la protesta  

En-tête du numéro 5679 du 26 juin 1927 (31ème année de parution)

 

 

fil chouette

 

journal "L'Era Nueva"

En-tête du numéro 73 daté du 13 novembre 1909

Le 13 juin 1908, à Paterson (New Jersey, USA), sortie du premier numéro du journal "L'Era Nuova" (L'Ère Nouvelle). Périodique hebdomadaire en langue italienne, le sous-titre changera à plusieurs reprises : "Journal révolutionnaire" à partir du 1er juillet 1911; entre le 17 janvier 1914 et le 22 avril 1916, il paraît sans sous-titre, puis "Périodique hebdomadaire anarchiste" et reprend à partir du 19 mai 1917, la première appelation.
Ce journal sera publié jusqu'au 29 octobre 1917 (quatre cent cinquante cinq numéros parus durant près de dix ans).
Epigraphe de G. Bovio (entre 17 janvier 1914 et 22 avril 1916) : "Anarchico è il pensiero e verso l'anarchia va la storia." (L'anarchiste c'est l'idée et vers l'anarchie l'histoire va.)
A noter que cinq numéros d'un bulletin : "Il Bollettino de l'Era Nuova" sortiront encore à Paterson entre le 1er mars 1919 et le 10 mai 1919.
Ne pas le confondre avec le journal "Era Nuova" publié à partir d'octobre 1944, à Turin.