le monde libertaire : ravachol au panthéon

"Ravachol au Panthéon!"
titre du "Monde libertaire" n° 1575 (du 3 au 9 décembre 2009)
à propos des menaces de profanation étatique de la tombe d'Albert Camus.

Ephéméride Anarchiste

11 octobre 

 

 

Le 11 octobre 1878, naissance d'Eugène SOULLIER à Lyas (Ardèche).
Typographe, militant anarchiste et anarcho-syndicaliste.
En 1912, il fonde "La Ruche syndicale" organisation culturelle qui propose, en autre, des séances théâtrales et se fixe pour but "d'élever le niveau culturel du peuple". Il est également secrétaire à la Bourse du Travail de Saint Etienne. Il sera poursuivi par la justice pendant la guerre pour "désertion et provocation des militaires à la désertion". En 1919, il fonde le groupe artistique "Le Nid rouge" qui fait des tournées culturelles dans les campagnes, puis crée un mensuel "Le silence du peuple". Il fait partie d'un groupe anarchiste et adhère au syndicat C.G.T- S.R fondé par Pierre Besnard. En 1938, il est secrétaire général du syndicat des typographes de Saint-Etienne, toujours pacifiste et partisan de l'indépendance syndicale.

 

 

Alexandre Schapiro (alias Tanaroff)

Alexander Schapiro (alias Tanaroff)

Le 11 octobre (10 novembre ?) 1889 (ou encore le 06 août 1890) naissance d'Alexander (Iosif Isaevich ?) dit Sacha SCHAPIRO près de Novozybkov (à Surazh?) Russie, alias Alexandre Tanaroff, Sacha Peter, Piotr, Pietra, etc.
Photographe et militant anarchiste russe
mort en déportation. (Attention à ne pas confondre avec l'homonyme Alexander Schapiro (1882-1946).
Né dans une famille juive de la classe moyenne, à 14 ans il adhère à un groupe anarchiste et participe à la Révolution de 1905. A 16 ans il prend part à une tentative d'assassinat du tsar Nicolas II, la tentative ayant échouée tous les conspirateurs sont exécutés à l'exception de Sacha qui échappe à la mort en raison de son jeune âge mais pas à la prison à vie. De la prison de Moscou, il est ensuite transféré à celle de Iaroslavl (il y restera 12 ans).
En 1909, lors d'une tentative d'évasion, il est blessé par balle et devra ensuite être amputé de son bras gauche. En 1914, il est placé un an à l'isolement.
Libéré à la suite de la Révolution de février 1917, il est fêté comme un héros. Il est alors en contact avec l'anarchiste individualiste Lev Tcherny et Maria Nikiforova.
Il rencontre sa première femme Rachel Davidovna KHAIMOVICH (également anarchiste) avec laquelle il se marie à Petrograd à l'été 1917 et qui lui donnera un fils nommé Dodek (David), né le 4 novembre 1818. Elle sera arrêtée le 14 janvier 1922 et emprisonné pour appartenance à une organisation anarchiste, c'est dans un des camps qu'elle rencontrera son nouveaux compagnon l'anarchiste Nikolaï Mikhaïlovitch BELYAEV (1898 (1900?) - 1937).
En 1921, Sacha combat en Ukraine à la tête d'un groupe autonome d'anarchistes
lié à l'armée révolutionnaire de Makhno (Makhnovtchina). Traqué par les bolcheviques, il fuit à Minsk où il rencontre Alexandre Berkman qui lui fournit l'argent qui lui permettra de franchir la frontière russo-polonaise sous la fausse identité d'Alexandre Tanaroff.
Il séjourne alors à Paris où il fréquente le romancier Scholem ASCH et l'artiste Aron BRZEZINSKI (qui réalisera un buste en bronze de lui) et y retrouvera Makhno. En 1924 il est un des fondateurs de "L'Œuvre internationale des éditions anarchiste" et collabore à "La Revue Internationale anarchiste" où il signe des articles du pseudo Sacha Peter.
En 1925, il réside chez l'anarchiste italien Onofrio GILIOLI à Fontenay-sous-Bois (en région parisienne). En 1926 il part à Berlin où sous le nom de Sacha Piotr il fréquente les libertaires russes autour de Berkman et se lie avec l'écrivain libertaire Theodor PLIEVIER. En 1928 à Berlin il se lie avec Buenaventura Durruti, Francisco Ascaco et l'italien Francesco Ghezzi tous en exil.
A Berlin, il fait de la photographie itinérante et rencontre sa future compagne la journaliste libertaire Johanna "Hanka" Grothendieck avec qui il aura un fils Alexandre Grothendieck (le futur mathématicien).
Après l'arrivée au pouvoir d'Hitler en 1933, il rentre en France à Fontenay-sous-Bois, il y est rejoint en décembre par Hanka, qui a confié leur fils et sa fille à une famille amie. En 1936, lorsqu'éclate la Révolution en Espagne ils rejoingent les anarchistes espagnols.

En 1937, lors d'une assemblée de volontaires étrangers il déclare :
"Moi je ne suis pas milicien, mais j'ai été en Russie où j'ai vécu la Révolution et j'ai pu remarquer la façon dont on s'est débarassé des anarchistes là-bas."

Lors de la "Retirada" en février 1939 il retourne en région parisienne à Bois-Colombes chez l'anarchiste Julien MALBET. En mai, ils récupérent leur fils et se rendent ensuite à Nîmes où ils retrouvent un groupe d'anarchistes.
Le 29 octobre 1939, le commissaire de Nîmes établit une liste de 14 espagnols et d'un anarchiste russe (lui-même) désignés pour être interné au Camp de concentration du Vernet. Lors de sa détention au Camp il rencontre May Picqueray (venue visiter l'italien Fernando GUALDI) elle parvient à lui donner de la nourriture et prend à cette occasion une photo de lui derrière les barbelés (qu'elle remettra après-guerre à son fils). Le 16 juin 1941, il est transféré au Camp de Noé (Haute-Garonne) puis à Drancy (Seine-St-Denis).
Quant à Hanka et son fils ils sont internés au Camp de Rieucros puis à celui de Brens
.
Le 14 août 1942 sous le nom d'Alexndre Tanaroff, il est un des 991 déportés du convoi n° 19 vers Auschwitz, la plus part sont gazés dès leur arrivée au Camp.
Sa compagne Hanka qui a survécu aux camps, se fixera après-guerre près de Montpellier, puis retournera en 1948 en région parisienne où elle est décédée le 16 décembre 1957.
Quant à leur fils Alexandre Grothendieck (1928-2014) il deviendra un des plus grands mathématicien du XXe siècle.

 



Antonio Soto

Le 11 octobre 1897, naissance d'Antonio SOTO CANALEJO à Ferrol, Galice, Espagne.
Militant anarchiste et anarcho-syndicaliste.
A 13 ans, il émigre avec sa famille en Argentine, mais orphelin de père il connaît la rude vie des émigrants à Buenos Aires et s'intéresse très jeune aux idées anarchistes. En 1919, il s'embarque avec une troupe de théâtre pour une tournée dans les ports de Patagonie. En janvier 1920, dans la ville de Trelew, il apporte son aide aux travailleurs en grève, mais cela lui vaut d'être arrêté puis expulsé de la province de Chubut. Peu après il se fixe à Rio Gallegos et y travaille comme docker. Il milite au sein de la Société ouvrière, et en mai 1920, il en est élu secrétaire. Dès le mois de juillet il prend part à un conflit social. Arrêté, il est relaché peu après, et poursuit son activité militante, édite le périodique "Primero de Mayo" et prend part à l'agitation sociale. Le 3 novembre 1920, désigné comme responsable des grèves, il échappe de peu à un assassinat. En novembre 1921, les grands propriétaires terriens refusent de satisfaire les revendications des ouvriers agricoles, la grève s'étend et certain groupes passent à l'action directe. Les grands propriétaires prennent peur et en appelent au gouvernement qui envoie l'armée pour rétablir "l'ordre". Celle-ci n'hésite pas à massacrer tous les grévistes qui lui tombent entre les mains; 1500 morts joncheront les plaines de Patagonie (voir à la date du 5 novembre 1921). Soto, en refusant de se rendre, échappe à une mort certaine. Il passe clandestinement au Chili, où il est caché par la Féderation ouvrière de Magallanes. Il travaille ensuite dans une mine de nitrate puis se fixe à Puenta Arenas après avoir acquis un petit hôtel qui deviendra un lieu de rendez-vous des libertaires (dont des anarchistes espagnols qui y trouveront refuge). Antonio Soto toujours libertaire y meurt le 11 mai 1963.
A noter un film documentaire de Xan Leira "Patagonia Utopía Liberataria" lui est particulièrement dédié.

  

Le 11 (14?) octobre 1859, naissance de François Koenigstein, dit RAVACHOL

 

Le 11 octobre 1916, naissance de Marie-Christine SÖDERHJELM (MIKHAÏLO)

 

Le 11 octobre 1937, mort d'Aniela WOLBERG

 

fil chouette

 

journal "A Revota" de 1913

En-tête du numéro 20 du 3 septembre 1913

journal A Revolta n21 de 1913

En-tête du numéro 21 du 19 septembre 1913

journal A Revolta n22 de 1913

En-tête du numéro 22 du 12 octobre 1913

journal A Revota n24 de 1913

En-tête du numéro 24 du 30 novembre 1913
A noter les différentes graphies du titre au fil des numéros durant l'année 1913
(numérisés ici. )

______

journal "A Revolta"

En-tête du premier numéro du 11 octobre 1914 (numérisé ici.)

Le 11 octobre 1914, à Coimbra (Portugal), sortie du premier numéro de "A Revolta" (La Révolte), Bimensuel communiste anarchiste de l'Alliance Anarchiste. Le directeur de cette publication est J. Teixeira et le gérant A. Da Silva. A noter qu'un journal portant ce titre était paru en 1913 et en 1918 à Lisbonne (au moins 25 numéros), il était alors l'organe de la Fédération Anarchiste de la Région Sud.
Un journal portant ce titre était également paru à Lisbonne entre 1889-1890 et 1892-1893.

 

 

 

 

 

Du 4 au 11 octobre 1917, à Paris, à lieu le procès des anarchistes accusés d'avoir fait paraître en juin un numéro clandestin du journal "Le Libertaire". Audace qui leur vaut de très lourdes condamnations (de 1 à 3 ans de prison).

 

 

 fil lierre

 

°

Réunion à l'interieur de la prison de Villa Devolo en 1931 et congrès de Rosario en 1932

Le 11 octobre 1935, à La Plata (Argentine), se tient le Congrès constitutif de la "Federación Anarco Communista Argentina" (Fédération Anarchiste Communiste d'Argentine) F.A.C.A.
Aboutissement du long travail d'organisation commencé en 1931 (sous la dictature), à l'intérieur même de la prison de Villa Devoto où des compagnons étaient regroupés; puis en 1932 à Rosario, se tiendra un congrès préparatoire toujours à l'initiative d'Enrique Balbuena qui verra la naissance d'un "Comité Régional de Relations Anarchistes" (C.R.R.A) et la création du journal "Acción Libertaria".

En 1954, l'organisation modifiera son nom en "Fédération Libertaire Argentine", nom qu'elle continue de porter aujourd'hui.

Logo actuel de la "Federación Libertaria Argentina"

 

fil chouette


journa era nuova

En-tête du numéro 8 (deuxième année) du 21 juillet 1945 (doc. Cira de Lausanne)

En octobre 1944, à Turin (Italie), sortie du premier numéro du journal "Era Nuova" (Ere Nouvelle). D'abord "Voix de la Fédération Communiste Libertaire Piémontaise" il devient ensuite le périodique de la "Fédération Anarchiste Italienne" (F.A.I). Cette publication bimensuelle (malgrès quelques interruptions en 1948 et 1949), paraîtra jusqu'au 1er décembre 1950.
A noter qu'un journal portant le titre "L'Era Nuova" a été publié entre juin 1908 et octobre 1917 à Paterson (USA).