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"Au temps d'harmonie" tableau de Signac
Mairie de Montreuil.

Ephéméride Anarchiste

15 août

 

Sylvain Maréchal

Sylvain Maréchal

Le 15 août 1750, naissance de Sylvain MARECHAL, à Paris.
Ecrivain, poète, militant républicain, théoricien de l'athéisme et précurseur des idées libertaires et antiautoritaires.
Après des études de droit, ce fils d'un marchand de vin devient avocat au parlement de Paris, mais il quitte ensuite ce poste pour un emploi de bibliothécaire et commence à écrire: "Bergeries", "Chansons anacréontiques"(1770),"L'Age d'Or"(1782), etc. Oeuvres qui seront qualifiées "d'anarchisme bucolique".
En 1784, dans le "Livre échappé du déluge", il s'en prend au pouvoir absolu, mais perd aussi son emploi de bibliothécaire, dépendant des prêtres qui lui reprochent son athéisme. Il vit alors difficilement de travaux de librairie mais continue à écrire. En 1788, paraît son "Almanach des Honnêtes Gens" (précurseur du calendrier révolutionnaire) qui lui vaut, le 9 janvier 1788, d'être condamné à trois mois de prison et son calendrier à être brûlé par le bourreau. La même année paraît pourtant "Apologues modernes, à l'usage d'un dauphin" ou sa révolte trouve un aboutissement dans l'idée de grève générale, de communisme et de révolution sociale "Mettons la terre en commun entre tous ses habitants". Durant la révolution il est un des rares antiautoritaires, mais le 9 février 1790, ses articles dans le journal "Le Tonneau de Diogène", seront jugés "attentatoire au respect dû à la religion". Ses idées libertaires s'expriment alors dans des brochures ou dans sa pièce de théâtre "Jugement dernier des rois". Il rencontre ensuite Gracchus Babeuf et rédige le célèbre "Manifeste des Egaux" qui annonce la société libertaire. Il échappera pourtant à la répression qui frappe la conspiration des "Egaux" et consacrera la fin de ses jours à l'athéisme : "Culte et lois d'une société d'hommes sans dieu "(1798), "Les Voyages de Pythagore"(1799), "Dictionnaire des Athées anciens et modernes" (1800). Il meurt le 18 janvier 1803 à Montrouge (banlieue de Paris). Quelques inconséquences toutefois pour ce précurseur: son ralliement au "Culte de l'Etre Suprême" (initié par Robespierre) et son anti-féminisme impardonnable.

 

paul signac

Paul Signac

Le 15 août 1935, mort de Paul SIGNAC, à Paris.
Artiste peintre néo-impressionniste et anarchiste.
Il naît le 11 novembre 1863, à Paris. Fils unique de riches commerçants, il peut donner libre court à sa passion pour la peinture. Sa carrière artistique débute en 1880, mais sa rencontre en 1884 avec Seurat est déterminante pour son orientation artistique. L'école néo-impressionniste vient de naître et il devient rapidement un de ses brillants représentants. A l'avant-garde des recherches picturales il en vient naturellement à s'intéresser aux idées révolutionnaires de son temps. La lecture de Kropotkine, d'Elisée Reclus lui font découvrir les idées anarchistes. Ami de Jean Grave, il va alors collaborer à partir de 1896 aux "Temps Nouveaux", revue qu'il aide également financièrement. Mais l'art purement militant ne l'intéresse guère, il lui préférera une libre expression de l'artiste plus à même de lutter contre les conventions bourgeoises. Nombre de ses tableaux représentent des paysages bucoliques de bord de Seine où de bord de mer, mais son Chef-d'oeuvre, tant par sa taille (3 mètres sur 4) que par l'idée qu'il exprime, reste le célèbre "Au temps d'harmonie" qui décrit une société libertaire réalisée. D'abord désigné sous le titre de "Temps d'anarchie" et destiné à décorer la Maison du Peuple de Bruxelles, ce tableau nécessitera deux ans de travail (1893-1895). Parmi les quelques portraits, notons celui de son ami Félix Fénéon où celui des "Démolisseurs" symbolisant admirablement l'assaut contre la société bourgeoise. Profondément anarchiste, le ralliement en 1914 de Jean Grave et Kropotkine en faveur de l'intervention guerrière (voir manifeste des 16) lui causera un véritable traumatisme qui l'empêchera de peindre pendant trois ans. Il rejoint alors les pacifistes internationalistes autour de Romain Rolland, puis s'enthousiasme pour la révolution russe. Un an avant sa mort, il se mobilisera encore au sein d'un comité de vigilance des intellectuels antifascistes et de l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires.

 

 

Le 15 août 1907, naissance de Carmen CONDE dite FLORENTINA à Carthagène (Espagne).
Militante anarchiste féminine espagnole.
En 1936, elle prend part au mouvement des femmes "Mujeres libres", collabore durant la révolution à la revue du même nom et participe à des tournées de conférences.
Elle meurt à Madrid le 8 janvier 1996.

 

 

Le 15 août 1928, mort de l'anarchiste italien Spartaco STAGNETTI, en relégation dans l'île d'Ustica.

 

Le 15 août 2020, mort de Stuart CHRISTIE

 

fil chouette

 

Il Pensiero

En-tête du numéro 9 du 12 octobre 1893

Le 15 août 1893, à Chieti (Italie), sortie du premier numéro du journal "Il Pensiero" (La Pensée). Il est d'abord Organo del Circolo Giordano Bruno. Ce n'est au début qu'une feuille anticléricale, qui tourne socialiste au printemps 1892. Mais il faut attendre janvier 1893 pour y trouver un premier article anarchiste à la faveur d'un passage de Bakounine. Ce n'est en fait que durant les deux dernières années que le journal passe sous la direction de l'anarchiste Camillo Di Sciullo. Il est assisté par l'apprenti typographe Antonio Rubbi arrivé de Bologne en septembre 1893 et avec lequel il avait fondé la "Tipografia del Popolo" (Typographie du Peuple). Di Sciullo imprime un ton vif et combatif au journal qui va être fréquement incriminé et subir une série de saisis au cours de sa dernière année de parution. Di Sciullo passe quatre fois en procès entre avril et septembre 1894. Brillament défendu par Pietro Gori il est acquité les deux premières fois, mais lors d'un troisième procès, en août 1894, il est condamné à trois ans et dix mois de prison (peine confirmée en appel le 22 otobre 1894). A cela s'ajoutera encore 4 mois et 20 jours le 12 septembre au cours du quatrième procès. L'arrestation de Di Sciullo et la fuite de Rubbi de Chieti signeront la fin du journal, le dernier numéro paraissant le 30 septembre 1894.
Devise : "L'Anarchie est l'avenir de l'humanité" (Blanqui) et "La proprité c'est le vol" (Proudhon).
Ne pas confondre avec "Il Pensiero" de 1903.

 

 

fil chouette

 

Revue Anarchiste de 1893

Couverture du premier numéro du 15 au 31 août 1893

Le 15 août 1893, à Paris, sortie du premier numéro de "La Revue Anarchiste" Science et Art. Publication à la fois littéraire, artistique, critique et de documentation anarchiste publiée par Henri Guerin avec Charles Chatel et André Ibels comme secrétaires. De nombreuses personnalités anarchistes collaboreront à cette revue. Huit numéros paraîtront jusqu'au 1er décembre 1893. "La Revue Libertaire" lui succèdera.

 

 

fil chouette

 

journal "El Revolucionario" Argentine

En-tête du premier numéro

journal "El revolucionario" n2

En-tête du numéro deux

Le 15 août 1895, à Barracas, (Province de Buenos Aires, Argentine), sortie du premier numéro du journal "El Revolucionario" Périodique Communiste Anarchiste. Le gérant de ce journal est R. Ponte, les articles sont en espagnol et en français (reproduits des "Temps Nouveaux"). Un second numéro paraîtra non daté (sans doute pour tenter de déjouer la répression), avec la mention : "Ce périodique n'a ni direction ni administration" et "Vive l'expropriation".
Epigraphes sur le premier numéro : "Liberté - Igualdad (Egalité) - Emancipazione (Emancipation)".

 

 

fil chouette

 

journal Le Terrassier

En-tête du premier numéro

Le 15 août 1909, à Paris, sortie du premier numéro du bimensuel syndicaliste révolutionnaire "le terrassier" Organe du syndicat général (CGT) des Ouvriers Terrassiers, Puisatiers-Mineurs, Tubistes, Poseurs de Rails et Parties Similaires du département de la Seine.
A noter l'illustration d'Aristide Delannoy, du patron mis à mal par l'ouvrier terrassier.




 

 

 

Le 15 août 1918, aux Etats-Unis, Librado Rivera et Ricardo Flores Magon sont condamnés à quinze et vingt ans de prison pour avoir publié le 16 mars 1918, dans le journal "Regeneración" le manifeste "Aux anarchistes du monde et aux travailleurs en général". Ils seront conduits au pénitencier de Mc Neil Island

 

 

 fil yeux

 

Le 15 août 1920, à Florence (Italie), a lieu une réunion nationale des anarchistes italiens pour intensifier la solidarité et l'agitation en faveur des victimes de la répression politique. Sont présents Errico Malatesta et Clodoveo Bonazzi pour l'U.A.I; Gigi Damiani, pour le journal "Umanità Nova"; Diego Guadagnini pour le "Comité de Défense Libertaire"; Dante Pagliai et Emilio Spinaci du "Comité Pour les Victimes Politiques" de Milan; Giuseppe Sartini, pour "l'U.S.I"; Domenico Giulietti pour la "Fédération des travailleurs de la mer"; Andrea Pedrini et Cesare Stazzi pour le "Bourse du travail d'Ancône"; Camillo Berneri pour la "Fédération des jeunes révolutionnaires" et Andrea Viglongo pour le "Comité des Conseils d'usine de Turin".

 

 

fil chouette

 

journal bulgare "Révolte" du 15 aout 1920

En-tête du numéro du 15 août 1920 de "Révolte"

Durant l'été 1920, dans la montagne bulgare, sortie du journal clandestin "Révolte", sous-titré "Journal des anarchistes (en bulgare et français). Georges Cheïtanov en est le principal rédacteur et éditeur.
Seuls trois numéros sortiront.

 

 

 fil yeux

 

Le 15 août 1951, à New York, la première du "Living Theatre" a lieu au domicile même de Julian Beck et de Judith Malina, faute d'avoir pu trouver une salle et de l'argent pour financer le spectacle. Quatre pièces sont jouées ce soir-là :
De l'anarchiste Paul Goodman "Childish Jokes"; de Gertrude Stein "Ladies'Voices"; de Brecht "He who says yes and he who says no" et de Garcia Lorca "The dialogue of the manikin and the young man".

 

demi soleil