Le 13 février 1874, naissance d'Emile MAINCE à Levallois Perret (Seine, aujourd'hui Hauts-de-Seine).
Réparateur d'objets d'art, anarchiste.
Photographié, mesuré et enregistré comme "anarchiste" le 6 janvier 1894 à Paris, probablement arrêté au cours des rafles anti-anarchistes liées au vote des "lois scélérates".
On ne sait pas précisément pour quelles raisons, ni dans quelles circonstances, Emile Maince figure comme anarchiste sur cette fiche anthropométrique. Ce fichier constitué par le criminologue Alphonse Bertillon, qui fonda en 1870 le premier laboratoire de la police judiciaire permettra d'identifier et de mémoriser, outre les délinquants de droits communs, les visages des minorités jugés dangereuses ou réfractaires aux lois de la société bourgeoise.
Bertillon inventa donc l'anthropométrie judiciaire, appelée aussi "Bertillonnage". Ce système d'identification sera ensuite adopté dans toute l'Europe, puis aux États-Unis, et permettra notamment de faire la "chasse" aux anarchistes. Il sera complété par un "État signalétique confidentiel" du Ministère de l'Intérieur, Direction de la Sûreté générale (4e Bureau) répertoriant les anarchistes par listes alphabétiques, qu'ils soient français ou étrangers, expulsés ou non, résidant en France ou hors de France et mis à jour chaque année et communiqué aux services de police et des frontières.
Les individus signalés comme anarchistes faisaient ensuite l'objet d'une surveillance des services de police spécialisés qui constituaient des dossiers parfois très importants à l'insu de ces personnes, où lors de perquisitions. Ils favorisèrent l'infiltration policière et une répression étendue du mouvement anarchiste. Si ces dossiers sont aujourd'hui une source historique importante pour les historiens et les chercheurs, il ne faut pas oublier que l'histoire suit son cours et que les militants d'aujourd'hui sont toujours l'objet de l'attention des "Renseignements Généraux" et autres services de police qui ont en leur pourvoir des moyens beaucoup plus performants pour exercer leurs surveillances que par le passé.
Georges Simenon en 1918
Le 13 février 1903,
naissance de Georges SIMENON à Liège (Belgique).
Journaliste puis écrivain.
Dès 1924, il se consacre
à la littérature policière. Il écrira un
nombre impressionnant de romans (dont les Maigret). Il ne participera
pas au mouvement anarchiste, ne sera pas davantage un militant, mais
lors d'une interview, il déclarera avoir
fréquenté les anarchistes dès l'âge de 16
ans, ajoutant notamment:"Je me
considère comme un anarchiste non violent, car l'anarchie
n'est pas nécessairement violente, celui qui s'en
réclame étant un homme qui refuse tout ce qu'on veut
lui faire entrer de force dans la tête ; il est
également contre ceux qui veulent se servir de lui au lieu de
lui laisser sa liberté de penser".
Simenon est mort à Lausanne, le 4 septembre
1989.
Le 13 février 1936,
mort de Temistocle MONTICELLI, à Rome.
Important militant anarchiste et antimilitariste italien, membre du
"Comité de défense libertaire".
Il naît le 5 décembre 1869 à Florence, et
commence très jeune à militer dans le mouvement
anarchiste.
Le 30 avril 1891, il est une première fois arrêté
et condamné à 18 mois de prison pour distribution de
tracts et pour avoir prôné la Révolution sociale
sur une place de Rome. Il est de nouveau arrêté
après l'attentat de d'Oreste
Lucchesi. Il poursuit ensuite son action à Florence,
où il donne des conférences. En contact avec
Gori et
Malatesta, il effectue un
séjour à Marseille en 1897, mais de retour en Italie il
est arrêté à Rome en 1898 et est placé en
résidence forcée à Ponza. En 1900, il signe dans
"L'Agitazione" un appel à
la solidarité pour les anarchistes jugés pour
"association séditieuse" à Ancône, puis ouvre une
petite librairie à Rome, et se lie avec
Luigi Fabbri. En 1901, il prend part
au Congrès constitutif de la "Fédération
Anarchiste Socialiste Laziale"(FASL), puis se livre à une
intense propagande antimilitariste. Le 29 juin 1913, il participe au
Congrès de défense des victimes politiques et des
libertés publiques et publie en septembre dans
"Volontà" l'article: "Gli
anarchici e la guerra". A l'issue d'un Congrès clandestin tenu
à Florence en 1916, un "Comité d'Action
Internationaliste Anarchiste" (CAIA) est créé,
chargé d'élaborer une pensée commune sur la
question de la guerre et de l'Internationale; Monticelli,
Binazzi, Mazzoni en sont les membres
fondateurs. Monticelli fait ensuite campagne en faveur de
Carlo Tresca,
Galleani et les autres compagnons
persécutés, et tente de contrer les opinions
interventionistes au sein de la Bourse du Travail. Il est
arrêté pour diffusion d'un opuscule faisant
l'éloge du peuple russe. Il prend ensuite part à
l'organisation en avril 1919, à Florence, du
Congrès anarchiste qui
décidera de la création d'une "Union Communiste
Anarchiste Italienne". A partir de 1920, il publie le journal "Libero
Accordo" et soutient la parution
"d'Umanità Nova". Il
s'implique dans le "Comitato Nazionale di Difesa Libertaria" créé
pour venir en aide aux victimes de la répression fasciste, qui
sera dissous en 1925 par Mussolini. Une résistance clandestine
survivra jusqu'en 1926 avec la publication de "Libero Accordo".
Inscrit sur la liste des personnes à arrêter, Monticelli
restera en contact avec Malatesta jusqu'à la mort de ce
dernier en 1932. Il meurt quant à lui d'une pneumonie, ce 13
février 1936.
Le 13 février 1894, à Lisbonne (Portugal), sortie du premier numéro du journal "A Propaganda Anarchista" (La Propagande Anarchiste). Au moins soixante numéros de cette publication hebdomadaire sortiront jusqu'en 1895.
En-tête du numéro 10 (deuxième année) du 14 mai 1903, publié à San Francisco
En février 1902, à Chicago (USA), sortie du premier numéro de "La Protesta umana" revue mensuelle de science sociale, d'art et de littérature publié par Enrico Travaglio et Giuseppe Ciancabilla. L'année suivante, Ciancabilla s'installe en Californie, à San Francisco, où il réédite "La Protesta umana" en tant que périodique hebdomadaire "di lavaratori in difesa dei lavaratori"(des travailleurs pour la défense des travailleurs). Ciancabilla s'assurera la collaboration du groupe anarchiste francais "Germinal" et quelques numéros sortiront en édition bilingue, italien-français, expérience qui durera quelques mois. Giuseppe Ciancabilla est mort le 16 septembre 1904 à San Francisco.
En-tête du premier numéro du 13 février 1913
Le 13 février 1913, à Lisbonne (Portugal), sortie du premier numéro du journal "Terra Livre" (Terre Libre) Hebdomadaire anarchiste dirigé par Pinto Quartim qui publiera vingt-quatre numéros jusqu'au 31 juillet 1913.
Une grande partie des numéros sont numérisés ici.
Funérailles de Kropotkine
Cercueil et bannières (archives IISG)
Le 13 février 1921,
à Moscou. Les funérailles de
Pierre KROPOTKINE sont le
théâtre de la dernière manifestation de masse des
anarchistes en Russie bolchévique. Sous la pression des
libertaires, des prisonniers anarchistes sont relâchés
pour leur permettre d'assister aux obsèques. Une foule de cent
mille personnes suit le cercueil jusqu'au cimetière. Des
drapeaux noirs sont déployés, mais aussi des banderoles
proclamant : "Où il y a de
l'autorité, il n'y a pas de liberté" , ou
encore "Les anarchistes demandent
à être libérés de la prison du socialisme"
).
Une fois au cimetière, divers orateurs rendent un dernier
hommage à l'auteur de "La conquête du pain".
Plaque commémorative, Nantes, 1946
Ici reposent les Espagnols : Benedeto BLANCO, Martin BLASCO, Alfredo GOMEZ, Prietto HIDALGO, Miguel SANCHEZ.
Le 13 février 1943, à Nantes, cinq républicains espagnols sont fusillés avec douze autres résistants, par les Allemands, après avoir été condamnés à mort par un conseil de guerre, lors du "Procès des 42". Ces antifascistes de la première heure avaient choisi la lutte armée contre l'occupant. Initiant sans doute les plus jeunes à la guérilla, ces membres actifs du réseau FTP de la région nantaise multiplièrent les actes de "terrorisme" contre les nazis entre 1941 et 1942.
Couverture du numéro 1 (nouvelle série)
publié en février 1952.
En février 1951, à Paris, sortie du premier numéro des cahiers mensuels
d'études sociales "Contre-Courant" (après un numéro
préparatoire hors-série publié en
décembre 1950). Le principal responsable de cette publication
qui s'entourera de nombreux collaborateurs et qui paraîtra
jusqu'en 1968, est Louis Louvet.
"Les courants politiques, philosophiques,
moraux entraînent la société vers le
totalitarisme. En attendant que la dictature de droite ou de gauche,
dont les méthodes sont similaires, ouvre ses camps de
concentration ou procède aux exécutions sommaires,
l'étatisme s'insinue partout, la natalité se veut
excessive, de parti de l'Eglise sape l'école laïque, le
fisc est omnipotent, la guerre exterminatrice se prépare. En
la circonstance, "Contre-Courant" n'a pas besoin de justifier son
titre. Il se suffit à lui-même. Ce sera l'organe de tous
ceux qui aspirent à la paix et à la liberté,
sans arrière-pensées."
En épigraphe du numéro de février
1952.