couverture livre Péril anarchiste

"Le Péril Anarchiste" vu par la bourgeoisie.
Couverture du livre de Félix Dubois illustrée
d'un dessin paru dans "Le Père Peinard".

Ephéméride Anarchiste

19 juin 

 

Senya Flechine

Senya Flechine

photo tirée du livre le Mollie Steimer
"Toda una vida de lucha"

Le 19 juin 1981, mort de Senya FLECHINE, Cuernavaca (Mexique).
Militant et propagandiste anarchiste.
Il est né le 19 décembre 1894 à Kiev. En 1910, il émigre aux Etats Unis, il y découvre l'anarchisme et devient un collaborateur de "Mother Earth" journal d'Emma Goldman. Après la révolution de 1917, il retourne en Russie et poursuit son activité militante, participant au "Nabat" conférence anarchiste d'Ukraine. En novembre 1918, janvier puis juin 1920, il est arrêté par la police bolchévique "Tcheka", puis relâché après quelques semaines de prison.
En décembre 1921, il travaille au musée de la révolution à Petrograd, et rencontre Mollie Steimer (expulsée des U.S.A) qui deviendra sa compagne d'amour et de luttes.
Le 1er novembre 1922, ils sont tous deux arrêtés et condamnés à 2 ans d'exil en Sibérie. En grève de la faim ils seront libérés grâce à l'action de May Picqueray lors du congrès syndicaliste rouge à Moscou. Le 9 juillet 1923, ils son encore inquiétés, puis finalement expulsés de Russie en septembre après une nouvelle grève de la faim. A Berlin, il prend part au comité de défense des révolutionnaires russes, fondé par Alexandre Berkman.
En 1924, ils habitent à Paris chez Voline puis chez Jacques Doubinsky, où est crée en 1927 le groupe d'entraide aux anarchistes exilés. Senya devient photographe et part en 1929 à Berlin exercer son talent mais, suite à la montée du nazisme, il rentre en France en 1933. Le 18 mai 1940, Mollie est arrêtée mais parvient à s'échapper d'un camp d'internement et à rejoindre Senya à Marseille, d'où ils partent pour le Mexique. De nombreux anarchistes leur rendront visite.
Senya, qui a ouvert un studio de photo à Mexico, termine sa vie à Cuernavaca (Mexique) quelques mois seulement après Mollie.

 

 Paul Chenard ° portrait de Paulo Chenard en 1993

Paul Chenard photo "Monde Libertaire" de l'été 1993
et portrait tiré du numéro spécial de "L'arbre est dans la graine"

Le 19 juin 1993, mort de Paul CHENARD, à Nogent-le-Rotrou (dép. de l'Eure-et-Loir).
Militant anarchiste individualiste, anarcho-syndicaliste et antimilitariste.
Il est né le 1er mai 1932 à Redon (Ille-et-Vilaine) dans une famille libertaire (son grand-père était passé du blanquisme à l'anarchisme, et son père Raoul Chenard, était un anarcho-syndicaliste membre de la CGT-SR puis de la CNT). Paul Chenard, dit Paulo, ouvrier ajusteur dans l'aéronautique, commence à militier au syndicat FO et au début de 1954 adhère à la Fédération Anarchiste, membre du groupe Kropotkine de Paris, banlieue Sud. Il exercera diverses responsabilités au sein de la FA (comité de lecture, secrétaire aux relations extérieures...). Le 10 mai 68, il prend part au gala de soutien au journal "Le Monde Libertaire" où Ferré chante pour la première fois "Les Anarchistes", puis Paulo rejoint ensuite les barricades du Quartier Latin. Il accompagnera Nicolas Lazarevitch quand ce dernier prendra la parole à la Sorbonne occupée. De 1967 à 1969, il fera partie avec Maurice Fayolle de l'ORA (Organisation révolutionnaire anarchiste). Membre de l'Association des Amis de Louis Lecoin et de l'Union Pacifiste de France, il publie en février 1971 un numéro unique du journal "Fais pas le Zouave !.. " qui reproduit au verso le texte de loi du "Statut des objecteurs de conscience" arraché par Lecoin en 1963 après sa grève de la faim. Mais double paradoxe : premièrement qu'un journal anar reproduise un texte de loi et deuxièmement que les autorités interdisent la publicité pour cette loi et poursuivent Paulo Chenard pour avoir bravé l'article 11 interdisant sa publicité. Il passe en procès le 8 juin 1971 devant la 17ème chambre du Tribunal de Paris qui le condamne à une amende de 800 F (peine qui sera confirmée en Appel en décembre 1972). A noter qu'il risquait jusqu'à 3 ans de prison et 10 000 F. d'amende et qu'il sera à cette occasion un des premiers anars à passer à la télé. Ses convictions pacifistes et néomalthusiennes ne faibliront pas, et les lectures de Han Ryner, E. Armand, Charles-Auguste Bontemps, Aristide Lapeyre et de Lorulot forgeront son anarchisme individualiste, teinté d'anarcho-syndicalisme. Il militera ainsi à la CNTFrançaise, avec les métallurgistes parisiens du groupe Kropotkine, et collaborera régulièrement au "Monde Libertaire" alimentant la rubrique du "Père Peinard" en référence à Emile Pouget. Lorsque Radio Libertaire est créée en septembre 1981, il prend part à l'aventure, animant avec Maurice Joyeux, puis seul au micro, le samedi matin, une émission dans laquelle sur un ton gouailleur il analysait d'un manière très personnelle l'actualité "Sale moment à passer pour l'engeance autoritaire".
Il meurt ce 19 juin 1993 des suites d'un accident cérébral. Il est incinére le 25 juin au cimetière du Père-Lachaise en présence de nombreux compagnons, qui disperseront ses cendres devant le Mur des Fédérés.
Citation :"La classe ouvrière, je l'ai jamais rencontrée. Les ouvriers si : c'est des cons ils paument leur pognon au tiercé."

 

 

Le 19 juin 1914, naissance de Luísa Do Carmo Franco Elias ADÃO

 

 

 

 fil yeux

 

Du 19 au 26 juin 1870, à Barcelone (Catalogne) au théâtre du Circo, se tient le Congrès constitutif de la section espagnole de la Première Internationale : "La Federación de la Región Española ou Federación Regional Española (F.R.E). Elle est organisée sur une base fédérative double : chaque section professionnelle (d'un même métier) se fédère sur le plan local puis national. Chaque localité regroupe dans sa fédération les différentes branches de métier et se fédère à son tour nationalement. En 1872, elle regroupera 25 000 adhérents répartis dans dix fédérations locales et sera citée en exemple par Bakounine lors du congrès constitutif de "l'Internationale antiautoritaire" à St-Imier.
Victime de la répression et contrainte à la clandestinité, elle disparait lors d'une "Conférence" extraordinaire tenue à Barcelone du 6 au 9 février 1881. Mais elle renaîtra en septembre 1881 tant que "Féderation des Travailleurs de la Région Espagnole" (FTRE).

 

 

fil chouette

 

journal "Die Einigkeit"

En-tête du dernier numéro daté du 8 août 1914, publié alors à Berlin.

Le 19 juin 1897, à Halle (Allemagne), sortie du premier numéro du journal "Die Einigkeit" (L'Unité) d'abord Organe "der lokalorganisierten und durch Vertrauensmänner zentralisierten Gewerkschaften Deutschlands" cette organisation syndicale au niveau local et national, qui venait de se créer cette même année à Halle, changera un an plus tard son nom pour devenir la "Freien Vereinigung deutscher Gewerkschaften" FVdG (Union libre des syndicats allemands). Le premier responsable du journal est Gustav Kessler qui sera, après sa mort en 1904, remplacé par l'anarchiste Fritz Kater qui donnera au journal une orientation plus révolutionnaire. D'abord bimensuel, le journal passera hebdomadaire à partir du 1er avril 1898. D'abord publié à 2650 exemplaires, le tirage atteint plus de 10.000 exemplaires en 1900, et jusqu'à 13.500 en 1906. Le tirage décline ensuite d'autant qu'une scission intervient dans l'organisation en 1908. A partir de 1911, la FVdG publiera un deuxième hebdomadaire "Der Pionier". Lors de la déclaration de guerre, les autorités allemandes interdiront ces deux journaux. Le dernier numéro de "Die Einigkeit" paraîtra le 8 août 1914.
Devise : "Gleiches recht für Alle" (Egalité des droits pour tous)

 

 

fil chouette

 

journal freie jugend

En-tête du numéro 26 de la deuxième année (1920/1921?)

En 1919, sortie à Berlin et à Vienne du premier numéro du journal "Freie Jugend" (Jeunesse Libre). Sous-titré : "Lecture pour la jeunesse pour un socialisme sans domination". Il devient en 1920 l'organe de la "Föderation der revolutionären Jugend deutscher Sprache" (Fédération de la jeunesse révolutionnaire de langue allemande) sous-titré ensuite "Blatt der jungen Anarchisten" (Feuille des jeunes anarchistes). D'abord hebdomadaire, il est à ses débuts co-financé par la section de la FAUD de Berlin, il passera ensuite mensuel en 1921, puis bi-mensuel et tri-mensuel à partir de 1925. Le journal sortira également à Berne (Suisse).
Cette "Fédération de la Jeunesse révolutionaire de langue Allemande" créée par Ernst Friedrich, n'avait ni permanent, ni cotisation fixe, les groupes s'en revendiquant étaient présents dans de nombreuses villes d'Allemagne et certainement aussi en Autriche et en Suisse. Ils fonctionnaient de manières indépendantes et autonomes (raison pour laquelle la FAUD cessera de la financer) utilisant le journal comme lien fédérateur.
A noter outre les contributions d'anarchistes ou d'autres personnalités, les dessins de George Grosz.
Le journal cessera de paraître en 1926