"Mort aux vaches" dessin de Jossot (1899)
Ephéméride Anarchiste
22 septembre
Le 22 septembre 1880, naissance d'Heinrich BARTLING à Bielefeld (Rhénanie du Nord-Westphalie, Allemagne).
Militant anarchiste et anarcho-syndicaliste allemand.
Forgeron de profession, il se joint au mouvement spartakiste à Kassel mais, après 1920, il abandonne le spartakisme et avec Willi Paul et d'autres militants ils fondent à Kassel un groupe local de l'organisation anarcho-syndicaliste "Freie Arbeiter Union Deutschlands" (FAUD), dans laquelle il deviendra membre du comité exécutif. A partir de 1925, il adhère à la "Föderation Kommunistischer Anarchisten Deutschlands" (FKAD) Fédération Communiste Anarchiste Allemande.
Après l'arrivée au pouvoir des nazis et la répression généralisée, le groupe anarchiste de Kassel pavient tout de même à maintenir clandestinement ses activités révolutionnaires, grâce notamment à l'installation d'une imprimerie dans le jardin même d'Heinrich Bartling. Mais le 1er septembre 1939, il est arrêté suite à une campagne menée contre la guerre. Le 16 du même mois, il est interné au camp de concentration de Sachsenhausen (Oranienburg, Brandebourg). Il y décèdera quelques mois plus tard, le 30 janvier 1940 des suites des mauvais traitements reçus.
Le 22 septembre 1892, naissance de Kléber Hoche BENARD à Cézy (dép de l'Yonne, France).
Anarchiste illégaliste membre de la bande à Bonnot.
Il exerce le métier d'aide naturaliste à Paris. Anarchiste individualiste, il fréquente les "Causeries Populaires" et les compagnons qui se réunissent au siège du journal "l'anarchie". Lié aux activités de la Bande à Bonnot, il est arrêté le 19 juin 1912, à Livry-Gargan, alors qu'il s'exerçait à tirer avec un browning en compagnie de quelques compagnons. Lors de la perquisition à son domicile des brochures anarchistes sont découvertes ainsi que des lettres écrites par des compagnons de Belgique, mais surtout des armes provenant du vol commis dans la nuit du 9 au 10 janvier 1912 dans l'armurerie américaine Smith et Wesson, Bd Haussmann à Paris. En prison, il tente sans succès de se suicider "Parce que j'abhorre la prison. Le régime du prisonnier m'est odieux. J'aimerais mieux être condamné à mort qu'à six mois de prison."
Le 27 février 1912, jugé avec les survivants de la Bande, il est accusé de recel d'armes volées, de complicité de vol et d'association de malfaiteurs et condamné à six ans de réclusion et cinq ans d'interdiction de séjour.
Le 22 septembre 1912, mort de Jean BONAFOUS à Paris.
Militant anarchiste actif au sein du Comité de Défense Sociale.
Il est né en 1887 à Villeneuve-sur-Lot, de père inconnu. Il est ensuite placé à l'Ecole des Enfants de Troupe à St-Hippolyte-du-Fort (Gard). Ainsi préparé à rejoindre l'armée, il signe en 1905 un engagement dans un régiment d'infanterie à Toulouse. Lors de sa quatrième année de service, alors qu'il vient d'être nommé sergent et qu'il se prépare au concours d'admission à l'Ecole militaire de St-Maixent, il découvre l'anarchisme à la lecture de Kropotkine, ce qui bouleverse totalement ses convictions. Il commence à fréquenter la Bourse du Travail et les réunions anarchistes et se lie notamment à Henri Lux et aux sœurs Jeanne et Marcelle Marquies.
Le 23 juillet 1911, il est arrêté et accusé du sabotage du pont d'Empalot, survenu dans la nuit du 5 au 6 juillet. On lui reproche également d'écrire dans le journal anarchiste toulousain "La Lutte sociale" sous le pseudonyme de Jean Marcel, mais la justice ne parvenant pas à établir la preuve de sa culpabilité le libère le 23 mars 1912.
Il monte alors à Paris, puis séjourne un temps à "La Ruche", de Sébastien Faure. Il milite au sein du "Comité de défense sociale" (CDS) et participe à la campagne en faveur d'Emile Rousset.
Après la mort de Jules Bonnot, il écrit un article dans "Le Libertaire" pour lequel il est poursuvi.
Bonafous rejoint le "Comité d'Entr'aide", impulsé en juin 1912 par la "Fédération Communiste Anarchiste", pour soutenir les militants emprisonnés et à leurs familles.
Le 11 juillet 1912, à la "Maison Commune" de Paris, il est un des intervenants (en tant que membre du "Comité de Défense Sociale") du meeting de la Fédération Communiste Anarchiste, contre la loi Millerand.
En août 1912, il vivait avec Eugénie Faisan, ex-compagne d'Eugène Martin, mais un mois plus tard, le 22 septembre, il meurt subitement d'une péritonite à l'hôpital Lariboisière de Paris.
Pierre Martin dans "Le Libertaire", Sébastien Faure dans "La Bataille syndicaliste", et Jacques Guérin dans "Les Temps Nouveaux" rendront hommage à ce jeune militant de 25 ans "qui avait de l'étoffe".
Miguel Jiménez Rodríguez
Le 22 septembre 1916, naissance de Miguel JIMÉNEZ RODRÍGUEZ à Rubite (Grenade, Andalousie).
Militant anarchiste et anarcho-syndicaliste, résistant antifranquiste.
Il passe son enfance dans la localité de Motril (Grenade), fait des études pour devenir chimiste, et découvre les idées anarchistes. En mai 1935, il adhère au syndicat CNT et milite également aux Jeunesses Libertaires. Lorsqu'éclate la révolution, puis la guerre civile, il combat au sein de la XIIIe Brigade Internationale jusqu'à ce qu'il soit blessé à Pozoblanco (Cordou, Andalousie). Hospitalisé à Barcelone et à Mollà, il y reste comme milicien de la culture. Il a apporté son soutien à la CNT d'Albacete. Après la victoire de Franco, il est resté caché dans une ferme de son village natal et n'a pas été poursuivi parce qu'il avait sauvé la vie d'un pharmacien de Motril en 1937. Au début des années quarante, il réside à Motril où il donne des cours de sciences et fabrique clandestinement du savon. En 1943, appelé par son ami andalou et militant confédéral Manuel Fernández Rodríguez, il s'installe à Barcelone où il poursuit son affaire de fabrique de savons. Dans la capitale catalane, il milite (clandestinement) aux Jeunesses Libertaires et au Syndicat des Arts Graphiques de la CNT. En 1946, avec Manuel Fernández Rodríguez i José Lluís Facerías, il est nommé secrétaire de la propagande du Comité Régional de Catalogne de la CNT et avec les gains de son industrie du savon finance et dirige le journal "Ruta" dans lequel il écrit sous le pseudonyme de Chirimoya. En décembre 1946, il est arrêté et emprisonné à la Modelo de Barcelone où il va tirer les bulletins clandestin "Esfuerzo" et "Acarus Sciaberi". Avec Liberto Sarrau, Raul Carballeira et Joaquina Dorado, il crée le groupe anarchiste "3 de Mayo". Dans les années quatre-vingt-dix, il vivait à Valence.
Gilles Durou
Le 22 septembre 2003, mort de Gilles DUROU, à Bordeaux (Gironde).
Militant anarchiste, antimilitariste, écologiste et féministe.
Il commence à militer à Bordeaux au début des années soixante-dix au sein du Groupe Sébastien Faure de la Fédération Anarchiste (FA). Antimilitariste, il participe aux activités du Comité de lutte des objecteurs de conscience (CLO). Après une dizaine d'années passées à la FA, il la quitte pour former le Groupe Anarchiste de Bordeaux (GAB) qui publie (entre février 1983 et août 1984) le journal "Le Dégel" dont il est l'adminstrateur avec Jean Barrué. Il crée la librairie "l'En Dehors" et collabore à la même époque à la revue libertaire internationale "Agora" (Toulouse, février 1980 à juin 1986) dont le directeur était Solon Amoros.
Il prend part également aux actions du Comité de lutte antinucléaire girondin (CLANG) ainsi qu’au Collectif girondin pour le droit des femmes à l’avortement et à la contraception. A la fin des années 1980, il adhère à l’Organisation Communiste Libertaire (OCL). Ouvrier du livre, il suit une formation de photocompositeur qui allait lui permettre d’aider au tirage du mensuel de l'OCL, "Courant Alternatif".
Très impliqué dans le soutien à la lutte des sans-papiers (en particulier lors des grèves de la faim en 1991, 1998 et 2002), il commençe à s’intéresser de plus près à la politique africaine. En 1994, il organise le Collectif girondin pour le Rwanda, pays dans lequel il se rend en 1995 pour recueillir les témoignages des survivants, cela lui permettra de démasquer l’un des participants du génocide, qui s'était réfugié à Bordeaux. Gilles Durou a également fondé la maison d’éditions "Analis" qui en 1988 a réédité l'ouvrage de Louis Mercier Vega "L’increvable anarchisme" et a publié en 1995 l’ouvrage de Christophe Soulié "Liberté sur paroles", contribution à l'histoire du Comité d'Action des Prisonniers. Gilles Durou participait régulièrement aux campings annuels organisés par l’OCL dans les Pyrénées.
En décembre 2002, il est hospitalisé pour de graves problèmes de santé. Il meurt d’une crise cardiaque le 22 septembre 2003.
Incinéré, ses cendres seront dispersées dans une vallée des Pyrénées basques.
Teofilo Navarro Fadrique et Dolores Jiménez Álvarez
Le 22 septembre 2008, mort de Teofilo NAVARRO FADRIQUE à Toulouse.
Militant anarchiste, anarcho-syndicaliste et résistant antifranquiste.
Teofilo Navarro Fadrique, connu sous les pseudonymes de "Negro", "Le Vieux" et "Zapatero" est né le 6 février 1915 à Valladolid. Encore enfant il émigre en Catalogne où il devient cordonnier et commence à 15 ans à militer à la CNT. En juillet 1936, après l'échec du coup d'Etat fasciste et le triomphe de la révolution, il s'enrôle dans la Colonne Durruti composée de miliciens partant se battre sur le front d'Aragon. Après la militarisation des milices, il restera dans la 26e division (ex-colonne Durruti) jusqu'à la victoire franquiste. Le 11 février 1939, avec les réfugiés, il franchit la frontière française au Perthus. Il est probablement interné dans les camps de concentration du Sud de la France. On le retrouve ensuite militant dans le Languedoc, et à Toulouse, au sein du MLE Mouvement Libertaire Espagnol, à SIA "Solidarité Internationale Antifasciste", aux Jeunesses Libertaires et à la FAI Fédération Anarchiste Ibérique (en exil en France), entre 1945 et 1955. Durant les années quarante, il fait partie de la Commisssion de Défense et d'un groupe de passeurs qui acheminent personnes et matériels de part et d'autre de la frontière. Avec sa compagne Dolores Jiménez Álvarez (dite Blanca), également militante déterminée avec qui il aura trois enfants, il prend part à la guerilla aux côtés des combattants Francisco Sabaté Llopart et José Lluís Facerías avec lesquels ils passeront à plusieurs reprises en Espagne. En 1946, il est arrêté à plusieurs reprises pour franchissement illégal de la frontière. A Toulouse, il tient un magasin de chaussures et est responsable d'un groupe de cordonniers (financé par l'anarchiste Laureano Cerrada Santos), il en abandonne la gestion après avoir été critiqué par certains compagnons. Entre 1950 et 1962, avec sa compagne, il crée le Groupe Artistique des Jeunesses libertaires de Toulouse et du Languedoc. Du 24 juin au 3 juillet 1958, il organise avec Manuel Camps Vicens, au Palais des Beaux-Arts de Toulouse, la IIIe Exposition des Artistes Espagnols, avec le soutien de la CNT, de SIA et du MLE. Durant les années soixante et soixante-dix avec sa compagne et Maria Mombiola, il soutient la lutte armée contre le franquisme, apportant son aide au "DI" (Défense Intérieure), aux Groupes d'Action Révolutionnaire Internationaliste "GARI" puis au Mouvement Ibérique de Libération (MIL), soit en leur fournissant des armes, soit en leur procurant des refuges.
Le 22 septembre 1898,
naissance d'André RESPAUT
En-tête du numéro un
Deuxième quinzaine de septembre 1894, à Londres (Angleterre), sortie par Emile Pouget, alors réfugié en Angleterre, du premier numéro du journal "Le Père Peinard" dans sa version clandestine. Pour détourner la censure, il est réalisé sous forme de petites brochures qui sont envoyées discrètement en France par la poste. Huit numéros paraîtront ainsi jusqu'en janvier 1895.
Bannière anarchiste : "Nè servi nè padroni" (Ni esclaves, ni maîtres).
Le 22 septembre 1894, Italie, le gouvernement de Francesco Crispi, décrète : la dissolution de toutes les associations anarchistes,
socialistes et ouvrières. Le 10 septembre, à Naples, Crispi, Président du Conseil, avait devant les autorités constituées et le cardinal San Felice, fait le discours suivant : "Aujourd'hui plus que jamais nous sentons la nécessité que les deux sociétés, civile et religieuse, soient d'accord pour reconduire le peuple dévoyé sur la voie de la justice et de l'amour. Des plus noirs recoins de la terre a surgi une secte infâme qui écrit sur son drapeau "Ni Dieu ni maître". Unissons-nous pour combattre ce monstre, et écrivons sur notre bannière : Avec Dieu, avec le Roi, pour la patrie".
Suivant de près l'exemple français du vote des "Lois scélérates" voilà comment la bourgeoisie cléricale italienne, apeurée par les progrès de l'anarchisme au sein de la classe laborieuse, traite les problèmes sociaux, par l'interdit et la répression.