Couverture du livre d'Augustin Hamon "Psychologie de l'anarchiste-socialiste" (P.V. Stock, 1895)
Ephéméride Anarchiste
20 janvier
Augustin Hamon
Le 20 janvier 1862,
naissance d'Augustin HAMON, à Nantes.
Militant et historien anarchiste puis socialiste.
En 1893, il fait découvrir l'anarchisme à
Fernand Pelloutier (futur
créateur de la Fédération
des Bourses du Travail). En 1895,
Hamon publie une enquête sur les anarchistes de
l'époque:"Psychologie de l'anarchiste-socialiste". Le
27 juillet 1896, il
participe, avec Malatesta,
Pelloutier, etc., au "Congrès international ouvrier
socialiste" à Londres, qui se termine six jours plus tard par
l'exclusion des anarchistes par les marxistes. Augustin Hamon
relatera ces événements dans "Le socialisme et le
Congrès de Londres". Il est également l'auteur de: "Les
hommes et les théories du l'anarchie" (1893), "Patrie et
Internationalisme" (1896), "Un Anarchisme, fraction du socialisme"
(1896), etc. Il crée en 1897, la revue libertaire
"L'Humanité
nouvelle" et collabore au journal de
Jean Grave
"Les Temps Nouveaux". Il fut
aussi traducteur et pédagogue libertaire, donnant des cours
libres aux universités de Paris, Londres et Bruxelles. Puis il
s'éloignera des conceptions libertaires et deviendra
socialiste, membre de la S.F.I.O des Côtes-du-Nord. Il meurt le
3 décembre 1945.
"Le caractère le plus
important de toute mentalité anarchiste est l'Esprit de
Révolte. Alors que cette tendance existe, latente, chez tous
les hommes et s'atrophie le plus souvent sous l'influence des
milieux, chez les anarchistes elle est, dès l'origine,
très prononcée. Les milieux ne font que l'exacerber".
Augustin Hamon. in "Psychologie de
l'anarchiste-socialiste" (1895)
Elisée Bastard
(photo anthropométrique du 20 août 1893)
Le 20 janvier 1871, naissance d'Elisée BASTARD à Bornel (Oise).
Militant anarchiste impliqué dans le Procès des trente.
Garçon boucher de profession puis polisseur sur métaux. Membre actif du groupe anarchiste de Saint-Denis. Le 20 février 1891, à Saint-Denis, il participe à un refus collectif du tirage au sort pour la conscription et est arrêté avec une vingtaine d'autres anarchistes. A la suite du 1er mai 1891 et de la vague de répression qui vise les milieux anarchistes, il fait l'objet d'une condamnation. Il séjourne ensuite brièvement à Londres où il retrouve son père Joseph Bastard. En 1892, il est condamné à six jours de prison pour vol d’un beefsteak chez son patron. Après avoir perdu son emploi, Paul Reclus le fait embaucher aux carrières de Varangéville (Meurthe-et-Moselle), il y poursuit son militantisme et fait la connaissance de l’anarchiste belge Désiré Pauwels, dont il partage la chambre.
En août 1893, il est candidat abstentionniste dans la 2e circonscription de Saint-Denis, et figure dans le fichier anthropométrique de Bertillon (voir photo). Victime des lois scélérates, son domicile est perquisitionné le 1er janvier 1894 et il est détenu à la prison de Mazas (Paris). Poursuivi dans le "Procès des trente" (qui se voulait être le procès de l'anarchisme), il comparait du 6 au 12 août 1894 devant la Cour d’assises de la Seine avec les 29 autres inculpés (cinq absents seront jugés par contumace). Mais en dehors des délits de droit commun, vols imputés à la "bande à Léon Ortiz", pour lesquels quelques pièces à conviction purent être produites, l’avocat général Bulot ne put faire citer aucun témoin à charge et presque tous ceux qui avaient comparu furent acquittés.
L'année suivante, Élisée Bastard militait toujours à Saint-Denis, on perd ensuite sa trace. "Connu comme l'un des orateurs les plus virulents des réunions anarchistes et des conciliabules tenus chez Duprat, il n'a jamais cessé, depuis 1891, de se livrer à une propagande active." Il aurait déclaré lors de son arrestation " Cette fois-ci je monterai la butte de Monte-à-Regret, j'embrasserai la veuve ! "(je serai guillotiné) In : Les causes criminelles et mondaines de 1894.
Juan García Oliver en 1947
Le 20 janvier 1902, naissance de Juan GARCIA OLIVER, à Reus (Catalogne).
Militant anarchiste et anarcho-syndicaliste catalan, activiste, combattant antifranquiste et ministre de la Justice du gouvernement républicain.
Né dans une famille ouvrière, il commence à travailler à l'âge de 11 ans chez un marchand de vins, il deviendra ensuite garçon de café. En 1919, à Barcelone, il s'affilie à la Société des garçons de café "l'Alliança" dépendant du syndicat socialiste UGT. Il rejoint ensuite la CNT et participe au groupe anarchiste "Regeneración" il en sera le délégué auprès de la fédération locale des groupes anarchistes "Bandera Negra". Après avoir été emprisonné un temps à "la Modelo" suite à une grève en 1920, la CNT l’envoie à Reus pour y organiser le syndicat et les groupes d'actions. Au printemps 1921, il devient responsable du Comité provincial de Tarragone et un des responsables du groupe affinitaire "Crisol" qui donnera naissance, en octobre 1922, au fameux groupe d’action "Los Solidarios" avec Durruti, Francisco Ascaso, Aurelio Fernández, Ricardo Sanz, Gregorio Jover, Miguel Garcia Vivancos, etc.
Il prend alors part à de nombreuses actions et à l'édition de la revue "Cristol". En 1923, il représente Reus au Plénum Régional Catalan de la CNT. Le 6 avril 1923, à Manresa, il prend part aux côtés de F. Ascaso, à l'attentat (raté) contre J. Luis Laguía, dirigeant du syndicat libre et des pistoleros du patronat (responsable de la mort du cénétiste Salvador Seguí). Le 4 mai 1924, après avoir participé à un plenum confédéral à Sabadell , il est arrêté et restera emprisonné durant un an à Burgos.
Libéré, il se réfugie en France, et travaille à Paris comme ouvrier vernisseur. En relation avec des membres de "Los Solidarios" et des compagnons italiens, il prépare un attentat contre Mussolini (qui n'aura pas lieu) puis, en juillet 1925, un attentat contre le roi d'Espagne Alphonse XIII. Il séjourne ensuite un temps à Bruxelles avec Aurelio Fernandez. En mai 1926, il participe au Congrès anarchiste de Marseille, mais quitte le congrès après le refus de sa proposition d’alliance avec le catalaniste Macia. Fin octobre 1926, il retourne en Espagne mais, arrêté à Pampelune, il est jugé pour complot et tentative de régicide et est condamné à dix ans d'emprisonnement. Libéré avec l'amnistie qui suit la proclamation de la République (avril 1931), il prend part aux affrontements lors de la manifestation du 1er mai à Barcelone. En juillet 1931, il participe à Madrid au 3è congrès de la CNT. Il est alors secrétaire général du Comité péninsulaire de la FAI et collabore à "Solidaridad Obrera". Le 30 décembre 1931, il intervient aux cotés de Durruti, dans un meeting à Manresa. Adepte de "La gymnastique révolutionnaire" il se charge de l'organisation du mouvement insurrectionnel de janvier 1932 dans différentes localités du Haut Llobregat. Il est arrêté et emprisonné, jusqu'en mai 1932. Membre du Comité révolutionnaire, il est un des organisateurs de la grève générale insurrectionnelle des chemins de fer qui débute le 8 janvier 1933. Il est arrêté est détenu jusqu'en novembre 1933. En 1934, il devient le rédacteur du journal "CNT" et rejoint le groupe "Nosotros". En février 1936, il fait partie du Comité de Défense Confédéral de la Catalogne et prend part à de nombreux meeting. Délégué en mai 1936 au Congrès de Saragosse, il y expose ses thèses sur l’unité syndicale et sur le communisme libertaire. Le 19 juillet 1936, il dirige l'assaut contre l'Université de Barcelone occupée par les troupes factieuses (franquistes), et s'empare de l'édifice de la Via Layetana, qui va devenir le siège officiel de la CNT-FAI.
Le 21 juillet, lors du plénum régional, il défend en vain la thèse de la prise totale du pouvoir par les anarchistes et est nommé responsable des opérations militaires avec Durruti et José Asens au Comité central des milices antifascistes de Catalogne. Il participe à la création de l'Ecole Populaire de Guerre, et dirige ensuite la Colonne "Los Aguiluchos" sur le front aragonais. Il est ensuite conseillé à la Défense de la Généralité de Catalogne et en novembre 1936 accepte de participer au gouvernement de Largo Caballero en tant que Ministre de la Justice. En avril 1938, il est l’un des fondateurs d’un discutable Comité exécutif CNT-FAI-FIJL. Durant les événements de mai 1937, il se rend à Barcelone pour rétablir le calme. Après avoir démissionné du gouvernement avec les autres ministres cénétistes, il est ensuite nommé Conseiller des Services Publics de la Généralité, en juin 1937.
Le 27 janvier 1939, il passe en France, lors de la Retirada. Membre du Conseil général du Mouvement Libertaire en Exil (MLE), en France, il réussit ensuite à rejoindre la Suède (grâce à l’aide de la SAC) où il séjournera durant 18 mois. Il reste en contact avec Jover, Domenech et Vivancos, avec l'objectif de former un parti, le "Partido Obrero del Trabajo" (POT), projet qui sera abandonné. En janvier 1941, il émigre au Mexique, où il devient, en 1942, secrétaire du Comité régional catalan de la CNT (en exil).
Son intransigeance anarchiste déjà mise à mal par sa participation au gouvernement, il défend dès lors une ligne d’unité républicaine et se montre partisan de l’entrée de la CNT au gouvernement républicain de Giral (ce qui entrainera une scission de la CNT exilée, au Mexique). Après la réunification de la CNT (en 1960), il revient en Europe, et sera brièvement menbre de l’organisme "Défense Interieure" (DI) qui mène la guérilla en l’Espagne.
Il retourne ensuite au Mexique et y décèdera le 13 (17?) juillet 1980 à Guardalajara.
Outre ses très nombreux articles dans la presse libertaire espagnole, il est l'auteur d'un ouvrage sur ses mémoires : "El eco de los pasos" (1978).
Photo de presse publiée en Une du "Petit Parisien" du 21 janvier 1909
Le 20 janvier 1909, a lieu à Paris la première manifestation en automobile à l'initiative du "Comité de Défense Sociale" (CDS) pour protester contre la condamnation des deux chauffeurs anarchistes, Albert Jacquart et Maurice Girard; affaire liée à une bagarre avec un commissaire de police, le 15 juillet 1908, autour d'un placard antimilitariste affiché dans un restaurant coopératif. Les deux inculpés, défendus par René de Marmande seront lourdement condamnés suite à des accusations mensongères de la police. Le CDS organisa alors en liaison avec le syndicat des cochers et chauffeurs cette manifestation d'un nouveau type. Vingt cinq taxis-autos où avaient pris place des militants syndicalistes tenant en main des pancartes jaunes et vertes sur lesquelles on pouvait lire "Affaire Girard-Jacquart - une infamie judiciaire - Deux innocents condamnés" formèrent un cortège qui partant du quai des Tuilleries passa par la place de la Concorde, la Madeleine, l'Opéra et atteignit la place de la République. Les manifestants de leurs voitures distribuaient aux passants et jusqu'aux agents médusés des tracts explicatifs. Les autos feront le trajet en sens inverse, mais ne pourront poursuivre jusqu'au Quartier Latin où ils désiraient faire jonction avec les étudiants à la sortie des cours.
Les deux chauffeurs seront remis en liberté, une fois la fausseté de l'accusation reconnue, lors de l'audience du 3 février 1909.
A noter qu'une autre manifestation
de ce type (en automobile) aura lieu cette même année à Paris, cette fois pour la défense de Francisco Ferrer.
En-tête du numéro 25 de janvier 1924
En janvier 1922, à
Paris, sortie (supposée) du premier numéro d'un mensuel
anarchiste "Le Pionnier". On ne sait pas
grand chose sur ce journal sinon que son directeur est Robert
Peyronnet et qu'il comptera parmi ses collaborateurs les plus
connus: E.Armand et
Henri Zisly. Le journal durera au
moins jusqu'en janvier 1924.
En-tête du numéro 42 du 9 mars 1937
En-tête du numéro 174 (avant-dernier numéro) du 10 août 1937
Le 20 janvier 1937, sortie à Caspe (près de Saragosse, Aragon) du premier numéro du quotidien du matin "nuevo aragon" (nouvel Aragon). Il sera le porte-parole du "Conseil Régional de Défense Aragonais", organisme créé en octobre 1936 et reconnu par le Front républicain. Avec le "Boletín del Consejo de Defensa" (Bulletin du Conseil de Défense) il permet de suivre les vicissitudes de la guerre et l'avancée des réalisations sociales et des collectivisations en Aragon. Le 11 août 1937, alors que vient de paraître le numéro 175, des troupes de la 11e Division, commandées par le communiste Enrique Lister envahissent Caspe et les collectivités aragonnaises, ils interrompent la publication du journal, et procèdent par la force à la dissolution du Conseil d'Aragon.